Côte-d'Or – V2G Paysages crée des « jardins d'assainissement » pour traiter naturellement les eaux usées

Procédé naturel des zones humides
Le procédé de cette station verte, mis au point par la société Aquatiris, consiste à planter des roseaux sur un fond de 60 cm de gravier et une couche de sable pour filtrer les excréments. Plus de produits, plus de vidange, le procédé biologique est naturel et durable : le roseau est une plante avec des rhizomes qui vont se développer sur toute la surface du filtre. Les micro-organismes (bactéries) se développent sur le maillage assez dense du roseau pour assurer une bonne dépollution. Le procédé naturel facilite l’entretien pas besoin de vidange de boues tous les trois comme pour une fosse utilisant des traitements. Un entretien annuel est nécessaire pour désherber et couper les roseaux. Tous les 10 ans, les matières décomposées sont récupérées et recyclées en compost au pied des haies. Un circuit fermé très vertueux.
« Le contexte environnemental est une de nos préoccupations majeures, relate Mélanie Violot-Guillemard, gérante de V2G Paysages, marquées par des problématiques liées à la gestion de l'eau et de l'assainissement mais aussi par des épisodes de sécheresse de plus en plus récurrents en France n’épargnant pas la Côte-d’Or. » Les « jardins d’assainissement » s'avère être une solution efficace. Il n’y a pas d’eau stagnante ni de fermentation, la régénération s’effectue avec la pluie.

20 jardins d’assainissement réalisés chaque année
Les équipes de V2G Paysages s’occupent de tout : de l’étude du projet à la conception en passant par son emplacement (enterré, aérien…) dans une intégration paysagère parfaite. « La taille sera calibrée en fonction de l’équivalent habitant (4 m2/hab) calculé par le nombre de pièces hors les pièces d'eau (soit 20 m2 pour une maison de 5 pièces). » Tout s’opère en lien avec le Service Public d'Assainissement Non Collectif (SPANC), organisme qui apporte une réelle attention, en contrôlant et validant l’installation mais aussi en faisant des contrôles inopinés de la restitution dans le milieu naturel. « Nous sommes bien en deçà des normes autorisées. »
Il est possible d’adjoindre à ce jardin d’assainissement composé de roseaux un autre floral « ce qui améliore la qualité de filtration et assure un côté esthétique. Le choix des plantes semi-aquatiques (iris, salicaire, menthe aquatique, carex, etc.) qui proviennent de fournisseurs locaux si possible est défini en fonction de leur capacité de traitement et d’adaptation » précise Mélanie Violot-Guillemard.
Une vingtaine de jardins d’assainissement sont pensés chaque année par le bureau d’études et installés par l’équipe de création qui emploie 6 personnes en Côte d’Or, 3 dans le Jura et 2 en Corrèze. « Nous avons de plus en plus de demandes même si nous sommes dans une région où le tout-à-l’égout est bien implanté, il s’agit plus de zones rurales comme la Vallée de l’Ouche et le Morvan, principalement. La phytoépuration représente 50 % de notre activité. Il y a une réelle réflexion environnementale aujourd’hui lors d’un projet de construction ou de rénovation. Cela fait 11 ans qu’on en installe sans problème de remplacement ni de dysfonctionnement. »
Le coût de la réalisation est quelque peu supérieur à celui d’une fosse mais l’absence de grosses interventions limite dans le temps l’investissement.

Jeannette Monarchi