BOURGOGNE

Un nouvel avenir pour les biodéchets

Un nouvel avenir pour les biodéchets

Depuis le 1er janvier dernier, la collecte des biodéchets est devenue une obligation. En ce sens, les collectivités mettent à disposition des solutions pour aider les habitants dans cette démarche.

Epluchures, coquilles d’œufs, restes de repas mais aussi déchets de jardin… Les poubelles ménagères doivent désormais être délester de ces biodéchets et faire l’objet d’un nouveau geste de tri. Rien qu’en Bourgogne Franche Comté, ils représentent 27 000 tonnes de gisement. Même si depuis le 1er janvier 2024, le tri des biodéchets doit être accessible aux habitants de tout l’Hexagone, certaines collectivités n’ont pas encore mis en place toutes les ressources nécessaires. « Depuis 2019, nous les accompagnons pour qu’elles se mettent en conformité en leur apportant un soutien financier mais aussi une animation afin de les aider à identifier les projets à mettre en œuvre, les problématiques, les équipements ou organiser des visites de site » détaille Prisca Van Paassen, ingénieure déchets et économie circulaire à l’ADEME.
Bien que l’obligation soit déjà en vigueur, l’ADEME, par l’intermédiaire du Fonds Vert, peut encore guider les collectivités pour profiter d’une prolongation de financement. « Toutes les collectivités de la région ont à minima un compostage individuel ou collectif mais toutes n’ont pas encore de solutions à la source. » Compostage individuel ou partagé, collecte des biodéchets en porte à porte ou en point d’apport, à chaque profil de territoire il existe une réponse adaptée. « Chaque solution a ses avantages et ses inconvénients ! » Le territoire Beaunois poursuit pour sa part le déploiement de solutions de compostage de proximité. « Il y a déjà entre 30 et 40 sites de compostage partagés. L’objectif est d’augmenter ce nombre. » (Lire par ailleurs pour la Communauté d'agglomération Beaune Côte & Sud)

De l’importance de la sensibilisation
Malgré l’engagement des collectivités dans la démarche de collecte, la difficulté majeure repose sur la sensibilisation des habitants. « Pour qu’ils s’approprient ce nouveau geste de tri, il faut leur expliquer le mode de collecte, les choix qui ont été fait, mettre en place une pédagogie pour accompagner le plus grand nombre. » En parallèle, la représentante de l’ADEME préconise de former les habitants à la production de compost pour éviter les nuisances olfactives notamment.
La mise en place de ce nouveau geste de tri vise à réduire les déchets destinés à l’incinération ou à l’enfouissement. « Les biodéchets se composent majoritairement d’eau. C’est donc une aberration écologique de les bruler quand ils pourraient retourner au sol. » Prisca Van Paassen invite par ailleurs à sensibiliser le consommateur qui vit en chacun de nous pour proportionner ses achats et ainsi éviter le gaspillage alimentaire, encore trop présent. Une bonne façon de ne pas jeter son argent à la poubelle.

Nadège Hubert