Réaction de François Sauvadet aux annonces du Premier ministre : « On ne peut plus asphyxier les territoires pour compenser le déficit de l’État »

Réaction de François Sauvadet aux annonces du Premier ministre : « On ne peut plus asphyxier les territoires pour compenser le déficit de l’État »

À la suite des annonces du Premier ministre sur le redressement des finances publiques, François Sauvadet, président des Départements de France et du Conseil départemental de la Côte-d’Or, a vivement réagi, dénonçant la pression insoutenable qui pèse sur les collectivités locales, et en particulier sur les Départements.

Dans un contexte de dégradation des finances publiques, les Départements disent partager le diagnostic posé par le gouvernement sur la gravité de la situation nationale, mais alertent sur l’impossibilité pour eux de « faire plus avec moins ».
« Les collectivités locales, et les Départements en particulier, ne peuvent continuer à compenser les désengagements de l’État en assumant toujours plus de dépenses. On ne peut plus entretenir un État en déficit chronique au prix de l’asphyxie des territoires », a martelé François Sauvadet.
 
Des marges financières épuisées
Les Départements, qui ont vu leur épargne nette passer de 8,58 milliards d’euros en 2022 à une estimation de 200 millions à la fin 2025, estiment ne plus disposer de marges suffisantes pour absorber de nouveaux prélèvements.
« Pour opérer des prélèvements sur recettes, encore faut-il qu’il y ait des marges sur lesquelles prélever. À défaut, cette technique s’apparente à celle de la saignée et le malade finit par mourir guéri », a-t-il averti.
Les Départements rappellent avoir perdu 46 milliards d’euros de dotations en quinze ans, sans que ces efforts ne permettent d’améliorer le déficit public national. « L’argent ainsi capté par l’État n’a eu aucun effet sur la réduction du déficit public. Il faut arrêter d’asphyxier les Départements », souligne François Sauvadet.
 
Des avancées, mais insuffisantes
Les annonces d’un fonds de soutien de 300 millions d’euros aux Départements les plus en difficulté, ainsi que la promesse d’une nouvelle conférence financière, ont été saluées comme un premier pas positif, mais jugées insuffisantes pour redresser une situation qualifiée d’« au bord de l’asphyxie ».
Enfin, le président de Départements de France conclut : « Les efforts des collectivités n’ont pas empêché le déficit public national de s’aggraver, loin de toute amélioration attendue. En revanche, la dégradation des services rendus aux Français, elle, est bien tangible et perceptible au quotidien. L’État doit enfin entendre la voix de ceux qui agissent au quotidien pour les Français ».