BEAUNE

J’ai testé pour vous - Entre ciel et vignes : l’ivresse douce d’un vol avec Beaune Montgolfière, une parenthèse de quiétude et de poésie

J’ai testé pour vous - Entre ciel et vignes : l’ivresse douce d’un vol avec Beaune Montgolfière, une parenthèse de quiétude et de poésie
J’ai testé pour vous - Entre ciel et vignes : l’ivresse douce d’un vol avec Beaune Montgolfière, une parenthèse de quiétude et de poésie
J’ai testé pour vous - Entre ciel et vignes : l’ivresse douce d’un vol avec Beaune Montgolfière, une parenthèse de quiétude et de poésie
J’ai testé pour vous - Entre ciel et vignes : l’ivresse douce d’un vol avec Beaune Montgolfière, une parenthèse de quiétude et de poésie

Silence absolu, lumière rasante, villages miniatures et rangs de vignes à perte de vue. Loin du tumulte terrestre, une heure passée dans les airs suffit à révéler la Côte de Beaune sous un jour inédit. Expérience sensorielle, humaine et presque philosophique.

« Le vent se lève ! Il faut tenter de vivre ! » écrivait Paul Valéry dans Le Cimetière marin. Cette injonction à oser, à se laisser porter, résonne particulièrement lorsque l’on se prépare à quitter la terre ferme dans une nacelle de rotin suspendue à une bulle d’air chaud. Car voler en montgolfière, c’est se donner la chance de voir le monde autrement : lentement, silencieusement, au rythme du vent.
Samedi dernier, l’aventure n’était pas assurée. Le brouillard s’accrochait toute la matinée, noyant la Côte de Beaune dans une brume persistante. Mais la patience paie : en fin d’après-midi, les coteaux se sont découverts, baignés de soleil. Les conditions idéales pour tenter l’expérience.
 
L’appel de l’air : rendez-vous à Meursault
C’est sur la commune de Meursault que nous avons rendez-vous, à l’orée des vignes qui produisent certains des plus grands vins blancs du monde. Sur place, neuf passagers se retrouvent, un peu fébriles, le cœur battant d’excitation.
Nous sommes accueillis par Bruno Baroux, pilote expérimenté, et ses deux collaborateurs, Sophie et Yves. Leur sourire chaleureux, leurs gestes précis et rassurants, dissipent les dernières inquiétudes. Ici, tout est pensé pour la convivialité, de quoi mettre tout le monde à l’aise. Les passagers sont invités à observer, poser des questions, et même mettre la main à la pâte.
 
Préparer l’envol : un ballet terrestre
Avant de s’élever, une montgolfière doit être domptée. Car un vol en montgolfière ne se résume pas à l’instant magique du ciel. C’est tout un rituel qui débute au sol. Le pilote lâche d’abord deux petits ballons captifs qui s’élèvent rapidement : leur trajectoire donne la direction du vent, précieuse information pour choisir le site de décollage. Ce jour-là, ce sera Meursault, car traverser Beaune est exclu – le vent ne le permet pas.
La nacelle est alors couchée sur le sol, l’enveloppe immense est déroulée, ses 27 mètres de toile colorée s’étalant comme un drap géant sur l’herbe. Un ventilateur insuffle de l’air froid, gonflant peu à peu le ballon qui prend forme. Puis viennent les flammes. Contrairement aux avions ou aux hélicoptères, une montgolfière n’a ni gouvernail, ni moteur. Sa seule énergie est le vent, et sa portance repose sur un principe physique immuable : l’air chaud est plus léger que l’air froid. Le pilote actionne ensuite les brûleurs qui chauffent l’intérieur, jusqu’à 80 °C si la température extérieure est de 20 °C. L’air réchauffé donne vie à l’enveloppe.  Lentement, elle se redresse, majestueuse, entraînant la nacelle dans son mouvement. À ce moment précis, les passagers comprennent qu’ils vont vraiment voler. Le cœur s’accélère.
Vient le moment d’embarquer. Serrés les uns contre les autres dans la nacelle de rotin, nous retenons notre souffle. Bruno déclenche une nouvelle série de flammes dont la chaleur puissante saisit les visages. La montgolfière s’élève, doucement, imperceptiblement. La terre s’éloigne. Un silence enveloppe le groupe.

 
Le décollage : quand la terre s’éloigne
Le décollage est progressif, presque imperceptible. Soudain, les vignes sont là, sous nos pieds, à seulement quatre mètres. Sensation troublante et magique à la fois. Frisson garanti. Puis on prend de la hauteur. À bord, Bruno Baroux veille à maintenir l’équilibre : par courtes impulsions de feu, il ajuste la température, régule la montée, stabilise le vol ou amorce une descente. La direction, elle, est dictée par les couches d’air. Le secret consiste à chercher les courants porteurs à différentes altitudes.
Le village de Meursault s’éloigne. La Côte de Beaune se dévoile comme une carte en relief : Monthélie se dessine, et l’on aperçoit plus loin Volnay  et Pommard vers le Nord et les grands villages de blanc, Puligny et Chassagne-Montrachet vers le sud… À l’horizon, les falaises de Saint-Romain, plus loin les cheminées de Chalon-sur-Saône. Les collines boisées complètent ce tableau d’une rare beauté. Le Mont-Blanc reste caché derrière le brouillard, mais la vue reste grandiose. Puis, peu à peu, nous montons à 100, 200, 400 mètres.
 
Le silence des airs
À bord, Bruno commente, passionné. Il rappelle que le château de la mairie de Meursault a servi de décor à La Grande Vadrouille. Il décrit les climats de Bourgogne, ces parcelles classées à l’UNESCO, véritables trésors viticoles. Il répond aux questions, plaisante, rassure. Entre deux explications, le silence reprend ses droits. Le silence est saisissant. Seuls le souffle régulier des brûleurs, les aboiements lointains de chiens dérangés par les ultrasons, viennent troubler cette quiétude.
L’expérience est sensorielle autant que visuelle. L’air est frais, l’odeur du propane se mêle à celle des champs et des vignobles. Les passagers savourent, émerveillés, le ciel rougit peu à peu avec le soleil couchant qui s’étire lentement sur les coteaux.


L’atterrissage : l’art de se poser
Mais toute parenthèse a une fin. L’atterrissage est sans doute le moment le plus imprévisible. Guidée par le vent, la nacelle se pose là où la nature le permet. Bruno garde le contact permanent avec Sophie et Yves, qui suivent la montgolfière en voiture pour organiser la récupération. Après quelques minutes de recherche, le choix se porte sur un terrain de football à Évelle, commune de Baubigny.
À l’approche du sol, Bruno, toujours pédagogue, donne les consignes : genoux fléchis, mains accrochées aux poignées, prêt à absorber un éventuel choc. La nacelle pourrait basculer. L’atterrissage se déroule avec une étonnante légèreté. Pas de bascule de nacelle, pas de secousse, seulement des éclats de rire et des applaudissements des passagers soulagés et ravis. Le ballon vient se poser tranquillement à proximité d’une salle des fêtes où une famille célébre un anniversaire. Surprise inattendue pour les convives : la musique et les conversations s’interrompent, les regards se tournent vers le ciel, et bientôt smartphones et appareils photo immortalisent l’arrivée silencieuse de l’immense montgolfière. Une parenthèse aérienne qui s’invite au cœur de leur fête, pour le plus grand étonnement de tous.
 
Après le vol : un rituel de partage
Le voyage ne s’arrête pas une fois au sol. Place au rituel de l’après-vol auquel tout le monde participe : dégonfler l’enveloppe, plier la toile, replacer la nacelle sur la remorque. Chaque passager reçoit un diplôme de vol découverte, souvenir officiel d’une expérience unique. L’aventure se termine par la dégustation d’un crémant de Bourgogne, clin d’œil au terroir traversé depuis les airs.
 
Une expérience à part entière
Voler en montgolfière, c’est un voyage hors du temps, une immersion poétique dans les paysages de Bourgogne. Entre villages aux toits bruns, parcelles de vignes classées au patrimoine mondial, et horizon infini, l’aventure procure une sérénité rare. Une occasion idéale de découvrir la région autrement, entre ciel et terre.
« On ne voit bien qu’avec le cœur », écrivait Saint-Exupéry. Mais il faut parfois s’élever dans les airs pour mieux ressentir l’essentiel. Beaune Montgolfière offre cette chance : flotter, libre et léger, au rythme du vent.

Jeannette Monarchi 

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Bruno Baroux, un homme de l’air
Pilote d’avion depuis 1978, Bruno Baroux a consacré sa vie à l’aviation. Même si ses études ne l’ont pas conduit à une carrière de pilote de ligne, il n’a jamais cessé de voler : parapente, parachutisme, hélicoptère, saut à l’élastique. C’est en 1991, grâce à un ami, qu’il découvre la montgolfière. C’est le coup de foudre. Révélation immédiate. Breveté en 1993, instructeur dès 1997, il fonde Beaune Montgolfière en 2012, aujourd’hui référence en Bourgogne.
Son credo ? Partager la passion. Rendre accessible cette expérience unique, tout en garantissant sécurité et convivialité.
Depuis Beaune et ses environs, Beaune Montgolfière propose de spectaculaires balades aériennes en montgolfière, pour un voyage hors du temps au-dessus des vignes, des forêts et des villages.
Généralement de Pâques à fin octobre, les passagers embarquent depuis différents sites de décollage soigneusement choisis selon la météo : au cœur des vignes de la Côte de Beaune, dans la plaine viticole, ou encore à proximité de la ville. Une fois dans les airs, le spectacle s’ouvre sur une mosaïque de paysages, entre collines, villages pittoresques et rangs de vignes parfaitement dessinés. Selon la direction des vents, le vol peut même offrir le privilège rare de survoler directement la ville de Beaune, ses toits colorés et l’emblématique Hôtel-Dieu.
Chaque vol dure environ une heure, mais l’expérience complète s’étend sur trois heures.
L’entreprise propose plusieurs formules : vol découverte (le plus fréquent, individuel ou en groupe), vol duo exclusif (idéal pour les demandes en mariage), vol de nuit (rare et magique, permettant parfois de voir deux levers de soleil dans la même journée).
De la nacelle intimiste de deux places aux grandes de dix passagers, chacun peut trouver son bonheur.
Certifiée par la DGAC, Beaune Montgolfière ne transige pas avec la sécurité. Aucun vol n’est effectué sans conditions météo optimales. Le pilote rappelle aussi un fait rassurant : le vertige n’existe pas en montgolfière. Comme dans un avion, l’absence de contact direct avec le sol empêche cette sensation désagréable.