Le CHU Dijon Bourgogne, Ambassadeur du Don d’Organes

Le CHU Dijon Bourgogne, Ambassadeur du Don d’Organes

Le CHU Dijon Bourgogne rejoint, lors d’une cérémonie ce mercredi 19 novembre 2025, le club des hôpitaux ambassadeurs du don d’organes. Une distinction accordée par le réseau Greffe +. L’établissement contribue ainsi à offrir davantage de visibilité à la question du don d’organes en sensibilisant ses personnels, les patients et leurs proches.

En janvier 2023, Greffe +, collectif qui fédère plus de 400 associations œuvrant pour le don d’organes, mettait en place le réseau des ambassadeurs du don d’organes. Ce « titre » concernait initialement des communes : plus de 800 l’affichent désormais – c’est le cas, en Bourgogne par exemple de Chalon-sur-Saône et de Nevers, de Chevigny-Saint-Sauveur dans la métropole dijonnaise, mais aussi de villages comme Verrey-sous-Salmaise ou Aisey-sur-Seine et bientôt de la commune d’Is-sur-Tille. Peuvent également devenir ambassadeurs des hôpitaux, des pharmacies, des écoles et des entreprises – c’est le cas des centres hospitaliers de Chalon-sur-Saône et de Mâcon par exemple. Le CHU Dijon Bourgogne intègre ce grand cercle des acteurs qui, partout en France, contribuent à la sensibilisation et à l’information au don d’organes. 
 
Une plaque, un engagement 
Concrètement, au CHU Dijon Bourgogne, une plaque d’ambassadeur du don d’organes sera apposée et l’établissement signera la charte d’engagement du réseau des ambassadeurs. « Mettre un panneau ou une plaque incitera à réfléchir à ce sujet qui nous concerne tous, à lancer une discussion en famille et ainsi informer leurs proches qu’ils ne sont pas opposés au don d’organes en cas de mort cérébrale afin qu’ils puissent retranscrire cette décision au corps médical », indique Greffe +. L’enjeu est en effet de favoriser la bonne connaissance du sujet, par les proches des défunts.  
 
L’enjeu : réduire le refus de prélèvement 
Alors que plus de 29 000 patients sont en attente d’une greffe actuellement en France, 6 000 greffes seulement ont pu être réalisées en 2024. Il « manque » donc près de 23 000 organes, et cet écart ne cesse de se creuser d’année en année indiquent les chiffres fournis par Greffe + (il n’était que de 19 000 en 2018). Les organes sont prélevés sur des donneurs décédés de tous âges, en situation de mort encéphalique (leur cerveau est détruit en raison d’un traumatisme crânien ou d’un AVC par exemple) alors que leur cœur continue de battre ; le prélèvement sur donneurs décédés de moins de 71 ans, après un arrêt cardiaque à la suite d’une décision d’arrêt des traitements, appelé « Maastricht 3 », est également possible dans certains établissements, dont le CHU Dijon Bourgogne. Selon la loi française, reprécisée par une série de décrets publiés en 2017, toute personne est réputée consentante au don après sa mort, il revient à ceux qui refusent le prélèvement d’organes post-mortem de le signifier par écrit sur le registre national des refus. Mais, dans les faits, les proches s’opposent au prélèvement dans un grand nombre de cas : alors que 80 % des Français se déclarent favorables au don de leurs organes, 36 % des proches refusent le prélèvement en cas de mort encéphalique et même 42 % dans le cas de figure « Maastricht 3 » – pour le CHU Dijon Bourgogne, ces taux atteignent respectivement 31 % et 43 % en 2024. 
En 2024, à Dijon, 36 prélèvements ont été effectués, dont 29 sur des patients en mort encéphalique et 7 sur des patients « Maastricht 3 » ; mais 52 en mort encéphalique avaient été identifiés et 23 cas « Maastricht 3 ». En 2025, au 30 octobre, sur 40 patients recensés, 35 ont pu faire l’objet d’un prélèvement, dont 27 (sur 54 recensés) en situation de mort encéphalique et 8 (sur 16) en situation « Maastricht 3 ». 
L’enjeu, pour les ambassadeurs, est donc de sensibiliser les personnels hospitaliers ainsi que les patients et leurs proches à la nécessité d’aborder le sujet sans tabou afin de réduire ce taux de refus et de contribuer à l’augmentation du nombre d’organes greffés. C’est la raison pour laquelle le CHU Dijon Bourgogne a choisi d’entrer dans le club des ambassadeurs du don d’organes. 

 
Un engagement aussi pour le don du vivant 
Le don d’organes par des personnes vivantes, en l’occurrence principalement le don du rein, fait également partie des sujets sur lesquels le CHU Dijon Bourgogne s’engage à communiquer davantage, sous l’égide de la professeure Claire Tinel, praticienne hospitalière au sein du service de néphrologie. L’an dernier, sur 76 greffes de rein réalisées dans l’établissement, 7 le furent à partir de donneurs vivants. Le CHU s’engage, à travers des actions telles que le recrutement d’une infirmière en pratique avancée dédiée à ce sujet, à augmenter le nombre de reins prélevés sur donneur vivant – l’objectif étant fixé à 20 % par le ministère de la Santé. 
« La labellisation en tant qu’ambassadeur du don est une fierté pour notre établissement, et pour notre service. Elle va contribuer à nous aider à sensibiliser les personnels et les proches des patients à l’importance du don d’organes, alors que le nombre de patients en attente de greffe ne cesse d’augmenter. Elle valorise l’action du CHU en faveur du don d’organes. » Docteur Sébastien Prin, Responsable de la coordination hospitalière de prélèvement  
« Devenir hôpital ambassadeur du don d’organes, c’est participer à un mouvement solidaire national permettant de sauver des milliers de vies chaque année. On ne parle pas assez du don d’organes et la loi n’est toujours pas appliquée dans notre pays : c’est d’autant plus important qu’un établissement de référence comme le CHU Dijon Bourgogne s’engage à sensibiliser, à informer toujours davantage. » Nicolle Duplus, Présidente de France Rein Bourgogne