Dijon – Évasion de deux détenus : le député René Lioret alerte sur des failles de sécurité « connues de longue date »

Dijon – Évasion de deux détenus : le député René Lioret alerte sur des failles de sécurité « connues de longue date »

Suite à l'évasion ce matin de deux détenus de la maison d’arrêt de Dijon, le député de la Côte-d’Or René Lioret réagit dans un communiqué alarmant. Pour l’élu, cette fuite spectaculaire – rendue possible après sciage des barreaux et dissimulation dans l’enceinte de la prison – révèle des défaillances structurelles déjà signalées depuis des mois : introduction d’objets par drones, absence de dispositifs de brouillage, vétusté de l’établissement, manque de moyens pour les surveillants. Il appelle à des mesures urgentes et à une réforme législative pour renforcer la sécurité pénitentiaire.

Communiqué de presse 

Nous avons appris tôt ce matin que dans la nuit dernière, deux détenus incarcérés à la maison d'arrêt de Dijon s’étaient évadés. Après avoir scié les barreaux, ils ont pu quitter leurs cellules respectives et se seraient dissimulés dans l’enceinte de la prison en attendant l’ouverture des portes au petit matin.
Ce qui inquiète profondément, c’est l’introduction d’objets en détention. Des téléphones ou des lames de scie peuvent aujourd’hui être livrés par drone, sans que les surveillants disposent des moyens techniques pour les intercepter. La maison d’arrêt de Dijon, l’une des six prisons prioritaires les plus vétustes de France, illustre un problème qui concerne l’ensemble du territoire.
Pour ma part, quelques mois après mon élection, j’alertais déjà, le 10 décembre 2024, par une question écrite au ministre, sur le manque de dispositifs anti-drone à Dijon. Quelques mois plus tard, le 11 mars 2025, j’organisais à l’Assemblée nationale une rencontre entre le syndicat FO Justice de la région Centre-Bourgogne Franche-Comté et des députés du Rassemblement National pour répertorier ces carences et proposer des solutions concrètes.
 Aujourd’hui, le constat est clair : la délinquance évolue, la prison non. Les surveillants alertent depuis des années et assistent impuissants à ces livraisons. Les moyens financiers annoncés par le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, de 29 millions d’euros, sont-ils suffisants pour assurer la sécurité dans l’ensemble des 180 établissements pénitentiaires en France, sachant qu’un seul filet anti-drone coûte plusieurs centaines de milliers d’euros et que la technologie de brouillage de drone est hors de prix compte tenu d’une sophistication croissante ?
Au-delà des mesures annoncées par le ministre, principalement axées sur l’introduction de matériel venant de l’extérieur, il conviendrait également de mettre en place une fouille systématique des détenus au sortir du parloir, comme nous le préconisons au Rassemblement National, mais que la loi ne permet pas encore d’appliquer. Quand la loi n’est pas bonne, il faut changer la loi ! C’est le rôle des parlementaires.
Face à cette situation, une question s’impose : combien de temps encore allons-nous laisser les établissements pénitentiaires sans moyens adaptés aux nouvelles technologies ? Cette évasion n’est pas un incident isolé, elle est le symptôme d’un système dépassé. Il est urgent d’agir pour que l’État donne enfin à l’administration pénitentiaire les moyens indispensables aux résultats attendus. Je tiens à assurer, bien évidemment, la direction et l’ensemble du personnel de la maison d’arrêt de Dijon de tout mon soutien.

René Lioret
Député de la Côte-d’Or