BEAUNE

La biérologie beaunoise entend faire école et diffuser son savoir-faire

La biérologie beaunoise entend faire école et diffuser son savoir-faire

Vous connaissiez l'Ecole du cinéma à Beaune... voilà venue l'Ecole de la Bière. Les explications d'info-beaune.com

La Brasserie de France ne se contente pas d’être une brasserie artisanale avec un outil industriel. L’entreprise entend faire de la bière une véritable expérience pour les particuliers, les professionnels et former notamment les jeunes en mal d’avenir. 

Bière Expérience. Cette entité spécifique de la Brasserie de France a vocation à faire partager les savoirs en biérologie et les connaissances rattachées à la bière artisanale. Après un certain déclin, la bière refait des adeptes puisque la France compte désormais 2 500 brasseries dont 87 en Bourgogne-Franche-Comté. Pour répondre à cet engouement renouvelé, la Brasserie de France a mis en place des ateliers de brassage et de dégustation pour le grand public. « Nous venons de valider le principe d’une dégustation croisée bière et vin. Alors que le vin a son tanin, la bière a son amertume mais à part ces différenciations, l’analyse sensorielle est la même » détaille Jean-Claude Balès, cofondateur de la Brasserie de France. A côté, Bière Expérience et la brasserie ont imaginé des outils destinés aux entreprises comme des séances de team building autour d’atelier de brassage mais aussi un espace atypique pour des réunions commerciales. « Les équipes vont faire ensemble, déguster ensemble et échanger. » 

Organisme de formation 

Référencé organisme de formation, Bière Expérience vise par ailleurs à professionnaliser les brasseurs de demain ou plus exactement les opérateurs de brassage et les opérateurs de conditionnement en leur délivrant une qualification reconnue. « Ils pourront monter leur propre brasserie ou une unité de conditionnement mais il s’agit aussi de répondre à une filière en manque de compétences. » En effet, à en croire Jean-Claude Balès, l’éducation nationale a suspendu le CAP de brasseur depuis près de 15 ans faute de brasseries artisanales pour embaucher les jeunes diplômés. « Il y a une demande des consommateurs et des entreprises qui garantissent une certaine employabilité. » Un site internet est d’ailleurs dédié à l’emploi dans la filière : Brewjob. 

Un autre avenir pour la jeunesse

Dans sa démarche de formation, Jean-Claude Bialès entend aller plus loin. « Chaque année, Beaune compte une quarantaine de décrocheurs qui vont quitter l’école à 15 ans car ils ne rencontrent pas leur parcours. Ils vont se retrouver avec des choix de vie limités. » Bière Expérience veut leur offrir une nouvelle alternative en ouvrant, en septembre 2023, une école en partenariat avec l’Education Nationale. « Nous voulons leur apprendre un métier dans un cadre différent. Les professeurs vont se déplacer ici pour les cours académiques et les élèves passeront deux tiers de leur temps à se former aux métiers d’opérateur de brassage ou d’opérateur de conditionnement. » Une dizaine d’élèves devraient intégrer la première promotion en septembre 2023 tandis que Jean-Claude Bialès s’engage sur leur capacité à trouver un emploi, prévoyant lui-même de grossir ses effectifs pour passer de 8 à 30 salariés sous trois ans. « La France dispose d’une structure de l’apprentissage qui permet de répondre aux problématiques de recrutement des brasseurs. » 

Formation et recherche

Se voulant un véritable campus, la Brasserie de France ne s’appuie pas seulement sur Bière Expérience. « Nous accueillons un doctorant qui travaille sur la désalcoolisassions de la bière sans avoir à l’aromatiser et en préservant le procédé artisanal. » Les recherches ont conduit la structure à réaliser une bière n’excédant pas 0,5 degré d’alcool et se fixe l’objectif de le descendre encore en collaboration avec l’Université de Bourgogne. « Nous planchons aussi sur le principe de retrouver en bouche ce que l’on a au nez pour créer un parcours organoleptique complet. » Une démarche qui semble plus aisée avec la bière qu’avec le vin, ce dernier étant soumis aux interventions de la nature. 

Nadège Hubert