BEAUNE

Alain Suguenot, maire de Beaune, a fait du développement économique un levier pour une meilleure équité sociale

Par Jeannette Monarchi

Publié le 30 Octobre 2023 à 07h29

Alain Suguenot, maire de Beaune, a fait du développement économique un levier pour une meilleure équité sociale

« Le Saint-Tropez sans la mer » ainsi est qualifiée Beaune dans des médias nationaux. Une illustration de l’attractivité de la ville dont Alain Suguenot n’est pas peu fier. Il revient sur cette image positive qui attire les investisseurs. Seules ombres au tableau : la crise du logement et des salaires bas, ses nouveaux chevaux de bataille pour lesquels il a des solutions.

Depuis 28 ans, il n’a eu de cesse de développer une vision sur le long terme pour Beaune. Fort de ses 5 mandats de maire, il ne compte pas s’arrêter là. Aujourd’hui, Beaune est une marque porteuse d’attractivité économique colportée un peu partout dans l’Hexagone et à l’étranger par ce « VRP » comme il se plaît à se définir. Un VRP qui est confronté au revers de la médaille. L’offre de logements se raréfie comme peau de chagrin pour des foyers à revenus modestes voire moyens. La spéculation financière des biens et la multiplication des locations dédiées aux touristes tendent le marché immobilier avec un coût à la hausse. Alain Suguenot prend à bras le corps ce problème en annonçant la création de 800 logements d’ici 3 ans. Il entend élever le niveau de formations des employés et de fait les salaires (un habitant sur deux sont imposables) et ainsi mieux répondre aux besoins des entreprises qui vont chercher leurs cadres à l’extérieur de Beaune. Un cercle vertueux qui convient à la philosophie du VRP beaunois.

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Une image attractive
 « Je suis le VRP de la Ville auprès d’investisseurs, mon premier rôle consiste à amener des prospects. » La philosophie générale du maire est basée sur le fait que ce développement économique ajouté à la manne touristique de plus de 2 millions de touristes doit avant tout profiter aux beaunois. Il a le sentiment du devoir accompli : la transformation de la Ville se poursuit pour l’ancrer dans la modernité et offrir une qualité de vie aux Beaunois.
Le parc de la Chartreuse avec ses 9 ha est le nouveau quartier créé de toute pièce sur une friche.  La commercialisation de la ZAC des Cerisières qui accueille déjà une dizaine d’entreprises dont beaucoup de filiales de logistique se poursuit avec l’implantation de 18 nouvelles qui devraient sortir de terre dans les six prochains mois. Une 2e phase est annoncée avec une vingtaine d’autres pour lesquelles Alain Suguenot dit déjà avoir dix prospects « alors qu’on est en pleine crise, les gens continuent de vouloir s’installer à Beaune : la marque Beaune, sur laquelle je travaille depuis quasiment 30 ans, n’est plus simplement le vin. Quand j’ai été élu maire, 65 % des métiers directs et indirects étaient liés au vin aujourd’hui ce n’est même pas 25 %. Nous avons diversifié ». 127 entreprises nouvelles se sont implantées en 20 ans dans des métiers plutôt industriels 2.0 relatant la centrale d’achats des magasins Aldi, la Boulangère, Atoll, Exapaq, Delanchy…  « Tout le monde veut venir à Beaune, mais j’essaie de développer de nouvelles zones économiques ailleurs : Montagny, Chaudenay, Chassagnes, Nolay… »
 

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Lors des Assises de la formation en juin dernier, Alain Suguenot, Président de l'Agglomération Beaune Côte & Sud, et Pascal Gautheron, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) Métropole de Bourgogne

Augmenter le revenu moyen des Beaunois
En même temps, il faut avoir une politique d’accompagnement de la population et notamment des jeunes de Beaune qui soient formés à l’encadrement et au management en créant des formations dans des filières qui permettent d’être qualifié en lien avec le rectorat (bac pro) mais aussi qui viennent d’ailleurs, donc à loger.
« Être mieux employés et mieux employables par les entreprises. Beaune c’est 20 000 emplois pour autant d’habitants, ce qui veut dire que tous les jours ce sont 10 000 personnes de l’extérieur qui viennent de très loin (Mâcon, Chalon, Besançon ou Dijon) y travailler et en général ce sont des cadres ou les maîtrises, donc mieux payés. » La formation est le fer de lance du maire qui incite les entreprises à recruter localement notamment via le réseau communautaire baptisé Les assises de la formation.
« Tout va bien sur le plan économique et ça se voit ! Cependant même s’il n’y a plus de chômage à Beaune (3 % et 4 % sur l’agglo), tout mon combat est aujourd’hui de faire bénéficier ce développement aux Beaunoises et beaunois. Si je veux qu’ils ne soient pas des travailleurs pauvres, ils doivent accéder à des emplois de maîtrise pour gagner 500 € de plus. »
Une politique qui commence à porter ses fruits reste aujourd’hui au maire à loger ces jeunes. « Il nous faut les aider dans leur cycle de formation pour avoir du locatif mais c’est l’État qui régule par rapport à la vacance (Airbnb). »

Jeannette Monarchi