BOURGOGNE
Région Bourgogne-Franche-Comté - Un budget de près de 2 milliards d’euros sera soumis au vote ce jeudi
Par Jeannette Monarchi
Publié le 19 Mars 2025 à 15h50

Ce jeudi et vendredi, la Région Bourgogne-Franche-Comté débat de son budget 2025 en séance plénière. Avec un budget de 1,922 milliard d’euros, dont 1,516 milliard dédié aux politiques publiques, la Région Bourgogne-Franche-Comté cherche à concilier rigueur et ambition. Si la mobilité, l’enseignement et la formation restent prioritaires, des économies sont prévues dans certains secteurs pour faire face aux contraintes budgétaires.
Ce jeudi et vendredi, le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté se réunit en séance plénière pour la présentation et le vote du budget 2025. Avec un montant total de 1,922 milliard d’euros, dont 1,516 milliard d’euros dédié au financement des politiques publiques (soit plus de 80 % du budget régional), ce budget s’inscrit dans un contexte économique et politique marqué par des défis majeurs.
Avant de détailler les chiffres, Marie-Guite Dufay, présidente de la Région, a tenu à évoquer les évolutions géopolitiques récentes et leur impact potentiel sur les finances locales lors d’une conférence de presse ce mercredi matin : « En l’espace d’un mois, nous avons assisté à un basculement historique marqué par un renforcement des alliances européennes en réaction aux positionnements des États-Unis avec des conséquences majeures, tant sur l’économie que sur le commerce, notamment en raison des tensions douanières qui font peser une menace sérieuse sur plusieurs de nos filières, en particulier la viticulture. Par ailleurs, la question de la souveraineté européenne en matière de défense devient un enjeu central face aux défis géopolitiques actuels ».
Elle souligne également les répercussions sur les finances publiques et la nécessité pour les territoires d’être des acteurs à part entière : « La défense s’impose désormais comme une priorité absolue dans les choix publics, avec des coûts qui prennent le pas sur toutes les autres dépenses. C’est une nécessité que je comprends pleinement, car la menace russe est bien réelle. Toutefois, cette situation contraindra fortement nos budgets, déjà sous tension ».
Marie-Guite Dufay s’est félicitée du sauvetage du site de Luxeuil-les-Bains, où l’État prévoit un investissement de 1,6 milliard d’euros pour engager les travaux nécessaires à l’accueil de la construction de nouveaux Rafale. Cette initiative s’accompagnera du doublement des effectifs militaires, avec 800 personnels supplémentaires. « C’est une excellente nouvelle qui garantit l’avenir du site », a-t-elle déclaré.
Toutefois, elle insiste sur la nécessité pour la Région d’établir un partenariat constructif avec l’État sur cette question. « Si nous laissons les finances des collectivités dériver, nous ne pourrons plus jouer un rôle significatif », a-t-elle averti. Elle souligne l’urgence de contractualiser des engagements financiers solides, permettant aux collectivités de mettre en place des programmes stratégiques de développement du territoire avec des ressources adaptées.
Enfin, elle rappelle que cette fragilité budgétaire touche l’ensemble des collectivités, en particulier les régions, qui peinent à agir efficacement. « L’Europe devra s’appuyer sur des territoires forts et souverains, mais aujourd’hui, ces derniers ne disposent pas des moyens nécessaires pour assumer ce rôle », a-t-elle conclu.
Un budget sous contrainte avec 50 millions d’euros de recettes en moins
La crise institutionnelle de 2024 a fortement pesé sur la préparation de ce budget 2025. Le poids de la dette publique nationale a conduit le gouvernement à adopter un projet de loi de finances impactant lourdement les collectivités territoriales, bien que celles-ci ne représentent qu’une faible part de la dette globale
Les recettes des Régions, dépendantes quasi exclusivement des dotations de l’État, sont fortement affectées par ces décisions. En particulier, la Région Bourgogne-Franche-Comté doit absorber un manque à gagner de 50 millions d’euros, principalement lié au gel de la fraction de TVA (33 millions d’euros en moins) qui lui est attribuée et à la création du fonds de réserve DILICO (13 millions d’euros).
Malgré ces difficultés, la Région maintient des bases financières saines, ce qui permet de préserver l’essentiel des politiques publiques, au prix d’une dégradation budgétaire maîtrisée. Les ratios financiers restent plus favorables que la moyenne des Régions françaises.
Conformément aux orientations budgétaires, la Région a identifié des économies de 10 millions d’euros en 2025, avec un effort supplémentaire de 20 millions d’euros prévu pour 2026, soit 30 millions d’euros d’économies en deux ans. « J’ai tenu à sanctuariser les budgets de la culture et de l’environnement, mais certaines suppressions de dépenses sont inévitables. »
Des coupes budgétaires concerneront les politiques volontaristes hors compétences régionales, notamment : 4 millions d’euros de réduction pour l’économie sociale et solidaire (emploi dans les entreprises d’insertion, associations d’aide à domicile), 1 million d’euros en moins pour les actifs, 1 million d’euros d’économies sur les lycées.
Les principales enveloppes du budget 2025
Dépenses de fonctionnement (1,447 milliard d’euros)
Mobilité et transports : 530 millions d’euros (42 % du budget)
Enseignement, formation professionnelle et apprentissage : 437,7 millions d’euros
Services généraux : 112 millions d’euros
Actions économiques : 52,3 millions d’euros
Culture, jeunesse, sport et loisirs : 28,3 millions d’euros
Environnement : 14,7 millions d’euros
Agriculture (gestion des fonds européens) : 12 millions d’euros
Tourisme : 12 millions d’euros
Investissements (580 millions d’euros)
Éducation : 128 millions d’euros
Mobilité et infrastructures : 169,2 millions d’euros
Économie locale : 70 millions d’euros
Environnement : 43 millions d’euros
Aménagement du territoire et santé : 43 millions d’euros
Transformation numérique : 24 millions d’euros
Enseignement supérieur : 36,6 millions d’euros
Le Plan Pluriannuel d’Investissement (PPI) est également révisé pour intégrer de nouveaux besoins, notamment en mobilité (matériel ferroviaire obsolète) et une réduction de 100 millions d’euros dédiés aux constructions de lycées, tout en maintenant son enveloppe initiale.
Des recettes sous tension et des ajustements fiscaux
Nicolas Soret, vice-président en charge des finances, souligne la difficulté croissante pour la Région de gérer son budget avec des marges de manœuvre réduites : « On n’a plus la main sur rien. Est-ce qu’on est encore dans la libre administration de nos collectivités quand seulement 8 % de nos recettes sont réellement sous notre contrôle ? ». Actuellement, la Région dispose de deux principaux leviers fiscaux :
- La taxe sur la carte grise, qui sera augmentée de 55 à 60 euros par cheval fiscal dès le 1er juillet 2025, générant 2,5 millions d’euros supplémentaires en 2025 et 5 millions d’euros en 2026.
- La Taxe sur la Consommation Finale d’Électricité (TCFE), qui est déjà au taux maximal autorisé.
Un troisième levier est en réflexion : le Versement Mobilité Régional (VMR). Cette contribution, équivalente à 0,15 % de la masse salariale des entreprises, pourrait rapporter 35 millions d’euros pour financer les déplacements domicile-travail. Toutefois, cette mesure ne suffira pas à compenser la baisse des ventes de voitures ni à pallier les pertes liées à la transition vers les véhicules électriques et elle suscite de vifs débats, notamment avec le Medef, qui s’y oppose fermement. « Cela fait trois ans que l’État cherche des solutions alternatives, sans succès. Cette décision est en attente des propositions du Medef », souligne Mme Dufay. Un comité de partenaires sera mis en place d’ici fin mars, avec une présentation des actions prévue pour fin avril. « J’attends une alternative crédible, avec des moyens concrets provenant du Medef, en sachant que cette question ne concerne pas uniquement le train, mais aussi le développement des lignes de bus et d’autres solutions de mobilité. »
Les débats en séance plénière, prévus jeudi 20 et vendredi 21 mars, s’annoncent intenses, entre la nécessité de faire des économies et la volonté de préserver les services essentiels aux habitants de la région.
Jeannette Monarchi


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