Jean Délémontez l’infatigable : le tome II de la genèse du concepteur des Jodel écrit par son fils Jacques Délémontez
Par Christian CLEAUX
Publié le 20 Août 2025 à 11h01

Un second ouvrage plus proche du concepteur d’avions, de ses débuts jusqu’à son retrait de la société Jodel, écrit par son fils Jacques en complément du premier tome plus tourné vers la vie de famille.
Jacques Délémontez, dans son premier ouvrage, parle de sa famille, ses grands-parents, ses sœurs, son rapport avec son père, cet homme tellement passionné par ses avions qu’il en oubliait ceux qui l’entouraient.
Jacques Délémontez est passionné d’aviation et comme il le dit si bien « je suis tombé dedans tout petit et vécu avec ». Il a construit son propre avion : un BB Jodel dans son sous-sol.
Info Chalon : votre premier tome sur votre père, vous l'avez surtout consacré à sa vie familiale ?
Jacque Délémontez : « il y avait quand même deux volets car la partie familiale n'avait jamais été abordée, et puis il y avait sa technique, il était très innovant parce que les gens ne faisaient pas comme ça avant, à son époque. Il a eu un seul employeur : la société Jodel avec mon grand-père qui l'avait créée. … »
Bien décidé à faire des mises au point sur qui était son père et surtout sur ses travaux : conceptions, améliorations consacrées aux avions légers Jodel et Robin de l’aviation civile, Jacques Délémontez a écrit un deuxième ouvrage beaucoup plus chronologique dans le déroulement professionnel de son père Jean Délémontez et de ses péripéties pour réussir à fabriquer les nombreux avions qui aujourd’hui ont gagné une forte réputation.
JD : « Il faut se replacer dans le contexte de l’époque, les premiers contacts avec Edouard Joly datent de 1936, la création de Jodel en 1946 juste après la guerre. »
Jacques a repris fidèlement les notes, les enregistrements, les interviews qu’il a faits de son père pour étayer ce véritable document historique sur les Jodel.
Ce livre est la mémoire vivante d’une aventure à laquelle Jacques a participé en suivant les traces de son père Jean Délémontez. Une aventure où les personnages clé ayant contribué de près ou de loin à la réussite des avions de la marque Jodel, sont parfaitement présentés dans le livre.
Des livres qui relatent l'histoire des avions Jodel de l'aviation légère de ses débuts à nos jours, ont déjà été écrits comme celui de Xavier Massé, mais le tome II de Jacques Délémontez est plus complet et comporte de nombreux témoignages de son père.
IC : Dans le second tome, vous parlez surtout de toute la vie du technicien, qu’en est-il exactement ?
JD : « Je suis né le 27 janvier 1948, ils avaient 30 ans au moment de ma naissance et je suis le 2e enfant de l’union de Jean et de Madeleine, alors j'ai travaillé sur ces enregistrements qui ont été faits chez lui, à la "villa Jodel" en Charente Maritime, entre 2008 et 2010. Il avait 90/92 ans. Je parle de ses notes et beaucoup du travail qui a été fait dans les différentes usines.
Alors on part si vous voulez un peu de la genèse (Jacques montre une photo) : là c’est l'atelier où les premiers avions ont été construits à Beaune, là c'est notre maison d'habitation. Il y a eu en fin de compte très peu d'avions de construits à Beaune, une douzaine (12/13), une première série de 10.
Dans cet ancien hangar qui était un bal, voilà le "bébé Jodel" qu’il avait défini. Le fuselage n’était pas fini mais voilà il fallait montrer que ça volait et parce qu'il n’avait pas de sous à l'époque, tout était en bois, les roues, elles ont été démontées d’un chariot, le moteur, c'est un deux cylindres de 25 CV et avec 25 CV ça volait bien sûr. C’était mon grand-père Joly qui faisait des essais avec ses quatre-vingt kilos à bord. Pour essayer, avant de faire un biplace, ils avaient pris une plaque de plomb pour faire l'équivalent d'une personne de 75 kg et ça montait un peu moins vite mais ça montait. Ensuite, ils ont fait un biplace. »
IC : Entre votre père et Édouard Joly son beau- père quel était leur rapport, je dirais hormis le fait qu'il l'ait employé à la sortie de son service militaire ? L’avait-il mis sur le même pied d'égalité avec lui dans l'entreprise ?
JD : « Tout à fait c'est-à-dire que comme il a dit, Edouard et lui ont eu l'idée de faire ensemble la société "Jodel" (Jo de Joly et Del de Déémontez) en 1946. Cette société avait une particularité c'est qu'il était le seul, mon père, à la faire vivre. Dans l'actionnariat il y avait son beau-père, sa belle-mère, son épouse et ses enfants. Mes grands-parents Edouard et Charlotte Joly, vieillissants, ont quitté la société à leur mort. En 1996, mon père a décidé, à 78 ans, de prendre sa retraite et il est parti en Charente Maritime, sa deuxième épouse Suzanne étant de là-bas. C'était vraiment le trou « oh il a dit moi plus c'est calme le mieux ça me va ». Durant sa retraite en Charente Maritime, il n’a jamais cessé et il a recommencé à travailler pour les constructeurs amateurs.
Ce 14e projet qu'on appelle le D140 (le Mousquetaire) a été la raison pour laquelle mon père a quitté Beaune en 1955. Donc pour construire ce 14e projet le hangar était trop petit, c'est le patron d'une usine dans l’Eure à Bernay qui lui a dit « viens, je vais te fabriquer ta grosse carcasse ». Il partait le lundi matin très tôt, il rentrait le vendredi soir ou le samedi très tard et avec le temps il rentrait de moins en moins. L'avion a volé en 1958. Le D140 a été construit dans une usine qui s'appelait la société aéronautique normande. Suite au décès du patron et au déclin de l’entreprise, mon père est revenu à Beaune aux ateliers Robin. La période Robin a été jusqu’au DR400. »
IC : Il était quand même un pionnier dans la conception moderne de l’avion léger civil par rapport aux constructeurs étrangers : États-Unis, Allemagne, Angleterre qui eux aussi n'étaient pas trop en retard sur l'aviation. Il avait quel rapport avec tous ces confrères et concurrents ?
JD : « Alors vous savez, bien entendu, que ça soit avec Lucien Quéret ou avec Pierre Robin, ils sont allés aux États-Unis. Les américains voyaient ça d’un mauvais œil, le Délémontez Robin, ça se vendait bien. Suite à leur visite les américains ont commandé 3 Jodel qu’ils ont "dépiautés" (démontés) pour les copier et ils ont fini par comprendre pourquoi des Jodel volaient mieux que les Piper. Les Jodel avaient déjà des ailes trapézoïdales alors que les Piper avaient des ailes droites. … »
C'est un hommage émouvant que nous donne à lire Jacques Délémontez, fils du co-créateur des avions Jodel, du D140 (Mousquetaire) entre autres aux DR de chez Robin. Mécanicien éclairé, Jean Délémontez aura marqué l'Histoire de l'aviation légère civile et révolutionné la pratique du pilotage dans les aéroclubs de l'après-guerre grâce à des avions simples, robustes et efficaces. Son œuvre perdure encore, 80 ans après.
Dans cet ouvrage, Jacques Délémontez va jusqu’à apporter quelques mises au point concernant la première édition pour une meilleure compréhension sur ce qui peut apparaitre confus.
Un ouvrage non seulement destiné aux adeptes des avions mais aussi à tous ceux qui recherchent et souhaitent découvrir un homme qui a laissé un bel héritage aux passionnés d’aéronefs.
C.Cléaux
Comment se procurer l'ouvrage dédié à Jean : envoyez 20 € (port compris) à l'association FLYIN St YAN
https://flyinlfbk.cybartis.com/
Pour plus de détails, contactez Béatrice de REYNAL
[email protected]
ou l'auteur : Jacques DELEMONTEZ
[email protected]


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