Beaune - Rentrée scolaire 2025 : 1 039 élèves concernés et Blanches-Fleurs au cœur des transformations

Cette rentrée scolaire 2025 s’annonce stable en effectifs pour Beaune, avec un peu plus de 1 000 élèves dans le public. Mais elle marque surtout le lancement du chantier majeur de transformation de l’école Blanches-Fleurs en un véritable pôle scolaire.

C’est devenu une tradition : à chaque rentrée, le maire de Beaune, Alain Suguenot, et son équipe municipale parcourent les écoles de la ville pour constater la réalité de la rentrée. À ses côtés entre autres, cette année, Stéphane Dahlen, adjoint en charge des affaires scolaires et du numérique, ainsi qu’Arnould Vanderstuyf, Inspecteur de l’Éducation nationale.
Au total, 1 039 élèves sont inscrits dans les écoles publiques de Beaune, auxquels s’ajoutent environ 300 élèves du privé, soit près de 1 350 enfants scolarisés dans la ville. Les effectifs sont jugés stables, même si l’on observe une légère hausse en maternelle due aux naissances post-Covid.
La répartition se fait entre 370 maternelles et 670 élémentaires, représentant 6 à 7 % de la population beaunoise. Les services municipaux estiment que la croissance démographique attendue avec les nouveaux logements permettra une augmentation de 5 à 7 % dans les années à venir.

Blanches-Fleurs : un projet pilote pour réinventer l’école
Le chantier majeur de cette année scolaire est incontestablement celui du groupe scolaire Blanches-Fleurs, le plus grand de la ville avec ses 17 classes. Pour cette rentrée, la maternelle a été déménagée au rez-de-chaussée du bâtiment élémentaire, en attendant le lancement officiel des travaux.
La municipalité prévoit 3,5 millions d’euros d’investissement pour créer un pôle scolaire moderne. L’élémentaire, jugé vétuste et énergivore, sera entièrement repensé. Objectif : offrir deux bâtiments distincts, mais complémentaires, avec une isolation performante et des espaces pédagogiques adaptés. « C’est le gros défi de cette année. Nous voulons un projet ambitieux et cohérent, qui servira de prototype pour les autres établissements de Beaune et même de l’agglomération », souligne Alain Suguenot.
Les travaux doivent durer 18 mois, avec une livraison prévue pour 2026-2027.
 
Un plan global de restructuration des écoles
La rénovation de Blanches-Fleurs en pôle scolaire n’est qu’une première étape d’un vaste plan. Sur les sites de Champagne et Saint-Nicolas, le chantier initialement prévu en premier a été repoussé après un diagnostic révélant l’impossibilité de supporter l’isolation sur les bâtiments actuels. Une refonte complète est envisagée pour 2027-2028.
Les sites de Saint-Exupéry et Peupliers devraient fusionner dans un futur pôle Saint-Jacques, afin de mutualiser les moyens et simplifier la restauration scolaire.
« Nous devons gérer les lieux et les effectifs avec logique, en créant des pôles scolaires mieux adaptés et plus efficaces », insiste le maire.

Travaux et investissements : « aucune école n’a été oubliée »
En parallèle de ces grands chantiers, la ville poursuit son travail d’entretien. En 2024, près de 295 000 € ont été investis dans des rénovations courantes : enduits de façade à Échaliers et installation d’une pompe à chaleur à Échaliers élémentaire, rénovation de cours (Peupliers, Gigny), installation de visiophones et pompes à chaleur, recouvrement de sols et renouvellement du mobilier scolaire et du matériel informatique
Les services techniques sont intervenus 287 fois en 2024-2025 pour le suivi des écoles. « Aucune école n’a été oubliée », assure le maire.
 
Des effectifs contrastés et une fermeture contestée
La carte scolaire 2025 a prévu une fermeture de classe en élémentaire à Échaliers, mais surprise en cette rentrée 15 inscriptions supplémentaires sur les différents niveaux. Le maire souligne que ce quartier connaîtra une forte croissance démographique dans les prochaines années du fait de la dynamique immobilière. « À terme, ce sont 50 enfants de plus qui viendront sur ce pôle », anticipe Alain Suguenot.
De manière générale, les moyennes oscillent entre 19 et 24 élèves par classe, selon les secteurs. Les chiffres définitifs seront consolidés au 15 septembre.
 
Des défis sociaux préoccupants
Au-delà des chiffres et des travaux, le maire a souhaité alerter sur un problème croissant : l’augmentation des troubles pédopsychiatriques. « Le Sud Côte-d’Or n’a aucune structure spécialisée de soins. Nous sommes les grands oubliés de la grande cause nationale. Les troubles se multiplient, parfois avec violence, et cela met à mal le travail des enseignants et du périscolaire. Nous devons être des lanceurs d'alerte et recenser le nombres d'enfants présentant des troubles », a-t-il déploré.
Jean-Paul Roy, Vice-Président de la Communauté de Communes Beaune Côte & Sud en charge de l’enfance et de la gestion des équipements sportifs, a ajouté : « Certains enfants arrivent à l’école avec des couteaux, frappent leurs camarades. C’est un constat inquiétant. Nous saluons le travail du personnel qui fait face avec courage ».
 
Vers un renouveau du sport et de la culture
Pour répondre à ces défis et renforcer le rôle éducatif de la ville, la municipalité envisage de relancer les Écoles Municipales d’Initiation aux Activités Sportives (EMIAS). Ce dispositif permettrait aux enfants de 6 à 11 ans de tester gratuitement divers sports tout au long de l’année, en partenariat avec les clubs locaux. « C’est une manière de renforcer le lien entre les jeunes et les associations, et de lutter contre certaines formes de décrochage », souligne le maire. Une réflexion similaire est à l’étude pour la culture, avec des ateliers d’initiation ouverts à tous.
 La rentrée scolaire 2025 à Beaune est à la fois apaisée sur le plan des effectifs et déterminante sur le plan stratégique. La transformation de Blanches-Fleurs incarne le choix de la municipalité de préparer l’avenir avec des pôles scolaires modernes et adaptés. Mais les défis sociaux, la pénurie d’encadrants et les tensions autour des fermetures de classes rappellent que l’école beaunoise reste en première ligne face aux mutations de la société.

Jeannette Monarchi