BEAUNE
Beaune - « Je me sens nickel » : le témoignage du premier patient opéré avec le robot chirurgical
Par Jeannette Monarchi
Publié le 24 Septembre 2025 à 08h16
Mardi 23 septembre restera une date symbolique pour le Centre Hospitalier de Beaune. Pour la première fois, une opération a été réalisée avec l’assistance du robot chirurgical. « Je n’ai pas hésité une seconde, je savais que ce serait moins douloureux », explique William, 63 ans. Chirurgien, anesthésistes et infirmiers témoignent également d’un moment à la fois historique, technique et humain.
Prévue initialement le lundi 22 septembre, la toute première opération devait marquer l’inauguration du robot chirurgical Da Vinci Xi, acquis en juin dernier. Mais un problème technique a contraint l’équipe du bloc opératoire à réaliser l’intervention par la méthode habituelle, en cœlioscopie. « Frustration » pour l’équipe, qui avait hâte de concrétiser des mois de préparation.
Le lendemain, mardi 23, fut la bonne. Dans la matinée, William, habitant de Saint-Loup-Géanges, est entré au bloc pour une cholécystectomie, autrement dit une ablation de la vésicule biliaire. Une intervention courante mais rendue complexe par les antécédents du patient. Le Dr Melkart Basile, chirurgien viscéral et digestif, raconte : « C’était un cas plus difficile qu’il n’y paraît. Il y avait beaucoup d’adhérences, il a fallu libérer avant de pouvoir intervenir sur la vésicule. Mais nous avons pu enlever la source des crises de calculs ». À la mi-journée, le patient, opéré en ambulatoire, a regagné son domicile.
Le témoignage du premier patient
William, 63 ans, n’en est pas à sa première expérience de chirurgie robot-assistée. Il avait déjà subi une prostatectomie (ablation de la prostate) au Creusot avec un robot. Son regard était donc confiant : « Quand le chirurgien m’a proposé l’opération avec le robot, je n’ai pas hésité. Je sais que c’est plus précis, moins douloureux et moins invasif. Résultat : je repars le soir même, et franchement je me sens nickel, juste un peu fatigué par l’anesthésie ». Ce témoignage illustre l’un des atouts majeurs du robot : permettre une récupération accélérée et limiter le traumatisme post-opératoire.

Un projet d’établissement structuré
L’acquisition du robot Da Vinci Xi s’inscrit dans la stratégie du Centre Hospitalier de Beaune, avec l’objectif de positionner l’établissement comme pôle de référence en chirurgie mini-invasive pour tout le bassin de population. Trois spécialités sont concernées : chirurgie viscérale et digestive (cancers digestifs, vésicule, hernies, etc.), urologie (prostatectomies, cancers, malformations), gynécologie (endométriose, hystérectomies, prolapsus).
Le Dr Maxime Lecheneaut, urologue, opérera dès lundi 29 septembre un patient de 56 ans atteint d’un cancer de la prostate : « Jusqu’ici, les cas complexes étaient envoyés au CHU. Avec le robot, nous allons pouvoir les traiter ici, à Beaune. Cela veut dire des hospitalisations plus courtes, moins de transfusions et une chirurgie moins invasive. C’est une vraie chance pour nos patients ».
La Dr Éloïse Michel, gynécologue, entrera en formation en novembre et prévoit une première intervention d’ici la fin de l’année. Elle se réjouit : « Le robot va être un atout pour traiter des pathologies comme l’endométriose ou les gros utérus. Il apporte une précision inestimable, notamment pour les dissections pelviennes complexes ».
Quatre mois de formation intensive
L’introduction d’une telle technologie ne s’improvise pas. Depuis mai, l’ensemble du personnel du bloc opératoire a suivi une formation. Le Dr Basile insiste : « La chirurgie robotique, ce n’est pas qu’une affaire de chirurgien. C’est toute une équipe qui apprend ensemble, qui ajuste ses gestes, sa communication. Nous avons pris le temps nécessaire pour que tout le monde soit prêt ».

Parmi les acteurs clés, les infirmières de bloc opératoire diplômées d’État (IBODE). Quatre d’entre elles ont choisi de se spécialiser (Élisabeth, Virginie, Mégane et Pasido) en suivant des sessions plus denses, combinant des stages dans des centres experts, des séances d’observation en direct, de la simulation sur modules et des ateliers pratiques avec le constructeur Intuitive, pionnier mondial de la chirurgie robotique. Elles travaillent main dans la main avec les chirurgiens.
Leur rôle : anticiper les gestes, préparer et changer les instruments, manipuler les bras du robot sous les indications du chirurgien. Une mécanique de précision, où la communication est essentielle. Le Dr Basile rappelle : « Le robot ne fait rien seul. C’est le chirurgien qui opère depuis la console, à deux mètres du patient. Mais il a besoin d’un anesthésiste, d’infirmiers, des IBODE… Un chirurgien n’opère jamais seul, c’est une chaîne de confiance ».
Une dynamique d’équipe
La mise en service du robot a suscité un véritable enthousiasme au sein du bloc. Christel Arnould, cadre de santé et encadrant des IBODE, témoigne : « Le comité robotique pluridisciplinaire, mis en place dans l’année, a permis d’associer tout le monde aux choix stratégiques. En août nous avons décidé par quelles interventions commencer, dans quel ordre, comment organiser les débriefings. L’équipe a montré un vrai volontariat, une envie de progresser. C’est stimulant et cela redonne une dynamique au service ».
Des bénéfices déjà mesurables
Les avantages de la chirurgie robot-assistée sont nombreux, explique le docteur Basile. Du côté des chirurgiens, le robot leur offre une vision en trois dimensions en haute définition, une précision accrue des gestes et une ergonomie améliorée puisque le praticien travaille assis à la console. Pour les patients, les bénéfices sont tout aussi importants : les douleurs post-opératoires sont réduites, les cicatrices sont plus petites, la récupération est plus rapide et les risques de complications diminuent. Enfin, la durée d’hospitalisation s’en trouve nettement raccourcie : une opération qui nécessitait auparavant huit jours d’hospitalisation en chirurgie ouverte peut désormais être suivie d’un séjour d’un à deux jours seulement grâce au robot.
Le Dr Basile résume : « Le robot nous permet de repousser les limites de la chirurgie mini-invasive, après les avancer de la coelioscopie. Mais il ne remplace pas l’humain. C’est un outil, et c’est à nous de l’utiliser avec discernement ».
Aux côtés du chirurgien, l’anesthésiste a joué un rôle central dans la réussite de cette première opération. Le Dr Thomas Poussant, anesthésiste-réanimateur, rappelle que « la chirurgie robot-assistée ne change pas les fondamentaux de l’anesthésie, mais elle exige une préparation minutieuse, une parfaite anticipation et une grande vigilance au moment de l’installation du patient ». Avec l’appui de l’infirmier anesthésiste Sébastien Picard, il a veillé à la sécurité et au confort du patient, garantissant un réveil rapide et un retour à domicile le jour même.
Une montée en puissance progressive
Pour l’instant, les opérations choisies sont volontairement « simples », afin de permettre aux équipes de s’habituer et de corriger leurs pratiques. Chaque intervention est suivie d’un débriefing collectif. L’objectif est clair : d’ici quelques mois, le robot sera mobilisé pour des chirurgies plus lourdes et complexes, avec des bénéfices encore plus nets pour les patients.
L’arrivée du robot chirurgical Da Vinci Xi symbolise un tournant technologique et médical. Elle positionne l’hôpital de Beaune dans la modernité et l’innovation, tout en renforçant son attractivité auprès des patients et des professionnels de santé.
Jeannette Monarchi
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