BEAUNE

A Beaune, un facteur pas comme les autres

A Beaune, un facteur pas comme les autres
A Beaune, un facteur pas comme les autres
A Beaune, un facteur pas comme les autres
A Beaune, un facteur pas comme les autres

Pour faire face à la diminution du chiffre d’affaires associé au courrier, La Poste a cherché à se diversifier. En s’appuyant sur son maillage territorial au quotidien, elle propose donc désormais la livraison de repas pour les personnes âgées du territoire de Beaune avec le service « Petits plats portés ».

18 personnes profitent pour l’instant d’une livraison de repas assurée par un facteur sur le territoire de Beaune. Jules Vallet s’est vu proposer cette mission en juillet 2025. Comme ses collègues postiers, son travail débute à l’agence de la rue Jacques de Molay à Beaune mais très vite il prend le volant de son petit véhicule frigorifique pour aller chercher « les petits plats portés » de La Poste. « Le facteur bénéficie d’une image de confiance pour se rendre chez les gens » souligne Kemal Ozkara, directeur de l’établissement beaunois et des 12 agences qui s’y rattachent. Pour diversifier ses activités, La Poste a répondu à l’appel d’offre du groupe Colisée. « Une personne s’occupait de la livraison mais ils ont finalement préféré faire appel à de la sous-traitance. Notre force, c’est notre maillage territorial. » 
Quatre fois par semaine, les mardi, mercredi, jeudi et vendredi, vers 8 heures du matin, Jule se rend à 20 minutes de route de l’agence pour aller chercher les repas préparés par le groupe Colisée dans son EHPAD de Santenay. « Je reste postier mais ce n’est pas du tout le même travail qu’au courrier, le rythme est moins stressant. Je suis heureux que l’on m’ait proposé cette mission » précise Jules Vallet qui gare son véhicule prêt à charger devant la porte des cuisines de l’EHPAD. Le trentenaire dépose la sélection de menus des bénéficiaires pour la semaine à venir, prend la caisse de petits pains et se rend ensuite dans la salle frigorifique où sont conservés les repas.


Pour tenir ce rôle, Jules a suivi une formation rigoureuse afin d’appliquer les règles sanitaires indispensables pour garantir la parfaite conservation des repas. « Je regarde constamment la température du frigo depuis le volant et je la vérifie à trois reprises pendant la tournée avec un thermomètre : à la première livraison, au milieu et à la fin. Au moindre écart, je préviens et je ne livre pas les repas. » Heureusement, le facteur se réjouit qu’une telle situation ne soit encore jamais arrivée. Les repas chargés, il reprend la route et débute sa tournée.

Toc toc, c’est le facteur
Le premier arrêt s’effectue chez Robert, 91 ans. Le facteur vérifie la température et passe le portail de la maison. A la porte, il toque et entre directement. Jules et Robert échangent quelques mots sur le menu mais aussi sur la pluie et le beau temps. L’homme apprécie cette facilité de livraison même si parfois les repas ne correspondent pas à ce qu’il avait commandé. « Nous transmettons au groupe Colisée mais il peut y avoir des erreurs » précise le facteur tandis que le bénéficiaire reconnait : « Je ne cuisinais jamais, je ne sais pas faire ».


Quelques minutes plus tard, Jules récupère la caissette vide du précédent repas et reprend la route pour une tournée qui fait environ 80 kilomètres entre Beaune, Santenay, Puligny-Montrachet, Meursault, Merceuil ou encore Le Poil. « Le paysage est superbe, surtout en ce moment où le nom Côte-d’Or prend tout son sens » sourit le facteur qui se réjouit de rouler au cœur des vignes du Beaunois. A chaque arrêt, il jette un regard sur l’espace de vie des personnes âgées chez qui il se rend. « Après chaque livraison, je dois signaler sur un questionnaire si je constate un environnement détérioré ou insalubre. Quand les personnes m’autorisent à mettre le repas dans le frigo, je vérifie aussi ce qu’il y a à l’intérieur et les dates de péremption. » Un geste simple dans l’intérêt des bénéficiaires mais aussi rassurant pour les familles. « Si je vois quelque chose de périmé ou risqué pour la santé, je les préviens ou je l’enlève. »

Fierté professionnelle
La majorité des 18 personnes profitant de cette livraison de repas vivent seules, à l’exception d’un couple. Si certaines sont encore très actives, pour d’autres, le passage de Jules s’avère la seule interaction sociale de la journée. « J’essaie de rester quelques minutes. J’ai une relation privilégiée avec les clients par rapport à un facteur. Un certain attachement se créé et quand l’un des clients est hospitalisé, ça me met un petit coup » admet Jules.
A Meursault, la fille de Marie-Joseph, 95 ans, accueille le postier et vérifie avec lui le menu de la semaine. « Les repas ne sont pas toujours adaptés aux personnes âgées. Une pomme de terre entière devrait être coupée en petits morceaux pour les aider » juge-t-elle. Si les livraisons se suivent, elles ne sont jamais tout à fait les mêmes mais jamais tout à fait différentes. Vers 11 h, Jules a accompli sa mission et rentre à l’agence. « Les facteurs qui accomplissent cette mission se disent fiers car ils ont un sentiment d’utilité, ils aident au maintien à domicile » conclut Kemal Ozkara.

Nadège Hubert