BOURGOGNE

Budget 2026 - La Région Bourgogne–Franche-Comté affiche stabilité, pragmatisme et ambition malgré l’incertitude nationale

Budget 2026 - La Région Bourgogne–Franche-Comté affiche stabilité, pragmatisme et ambition malgré l’incertitude nationale

À la veille de l’assemblée plénière des 11 et 12 décembre, Jérôme Durain a présenté son premier budget régional en tant que président. Un budget qu’il veut « utile, responsable et pragmatique », construit dans un contexte national instable mais qui préserve les politiques publiques et maintient l’investissement à un haut niveau.

À vingt-quatre heures de l’ouverture de l’assemblée plénière, Jérôme Durain, président de la Région Bourgogne-Franche-Comté, a tenu ce mercredi matin une conférence de presse aux côtés de Nicolas Soret, vice-président en charge des finances. Au cœur des débats de jeudi et vendredi : le vote du budget primitif 2026, retransmis en direct depuis Dijon.
 
Un premier budget pour Jérôme Durain
Jérôme Durain revendique un budget fidèle à « sa méthode de travail » : ancré dans le terrain, nourri d’écoute, et construit avec pragmatisme. « On ne fait pas d’esbrouffe. Nous cherchons des économies pour préserver l’essentiel, sans dégrader nos politiques publiques », insiste-t-il. Dans un contexte financier tendu pour les Régions – la Bourgogne-Franche-Comté ayant déjà perdu 55 M€ de recettes cette année, après 50 M€ l’an dernier – le président assume une ligne claire : tenir, résister, et maintenir l’efficacité de l’action publique sans basculer dans la “zone rouge”.
La Région assure avoir recherché des économies « dans ses propres services », grâce à un « travail de dentelle », chaque vice-président ayant identifié des marges internes. « C’est un budget utile aux Bourguignons et aux Francs-Comtois », affirme Jérôme Durain.
 
Une construction budgétaire sous forte incertitude nationale
Nicolas Soret a rappelé la difficulté majeure de bâtir un budget régional sans budget de l’État voté, alors que 90 % des recettes régionales dépendent des dotations nationales. « Les Régions ne maîtrisent réellement que 10 % de leurs recettes. Cela montre la faiblesse de notre libre administration », déplore-t-il.
Malgré les augmentations de charges, l’exécutif annonce un budget globalement stable, passant de : 1,100 milliard d’euros de dépenses en 2025 à 1,116 milliard d’euros en 2026, une hausse de 16 M€ absorbée, notamment, par les coûts liés à l’ouverture à la concurrence du premier lot ferroviaire (20 M€), l’augmentation mécanique des ressources humaines (5 M€) ou encore l’évolution de la convention TER (+20 M€).
 
Des choix assumés : préserver les politiques publiques
Contrairement à d’autres Régions, comme les Pays de la Loire, la Bourgogne-Franche-Comté a refusé de « couper une politique publique ». Toutefois, des recentrages ont été opérés : par exemple baisse des interventions pour les associations d’aide à la personne relevant principalement du Département ou encore diminution du soutien aux formations pour salariés, la Région se recentrant sur les demandeurs d’emploi (son cœur de compétence) ; contribution accrue demandée aux structures satellites (CRT, agence économique…). L’objectif étant de gagner en efficacité sans renoncer aux priorités politiques.
 
Un niveau d’investissement élevé maintenu
Le budget 2026 prévoit 586,3 M€ d’investissement, financés par 316 M€ d’emprunt, avec une capacité de désendettement qui reste maîtrisée (de 6,2 ans à 6,6 ans), encore bien en dessous de la zone d’alerte (beaucoup de région affichent un désendettement supérieur à 8 ans. Les grands postes d’intervention restent inchangés : les mobilités, les lycées et la formation professionnelle.
 
Une forte ambition malgré les contraintes
Le budget total s’établit à 1,967 milliard d€, dont 80 % consacrés aux politiques publiques.
Les crédits se répartissent notamment ainsi :
845,3 M€ : transition écologique, énergétique, adaptation climatique et numérique
518,8 M€ : économie, emploi, formation
171,7 M€ : solidarité, vivre-ensemble
Jérôme Durain réaffirme plusieurs engagements majeurs : la sanctuarisation des crédits culturels, le développement d’une mutuelle santé régionale en expérimentation, la poursuite du chantier d’une sécurité sociale de l’alimentation, le renforcement des moyens dédiés à la sécurité dans les lycées, et une nouvelle dynamique autour des “Fiertés régionales”, destinée à promouvoir les réussites du territoire.
« Il y a des renoncements, bien sûr, mais nous avons choisi ce qui fera le moins de mal possible aux habitants. Ce budget est un budget d’utilité, pas un budget d’austérité », martèle le président. L’esprit de ce budget est clair : « Ce n’est pas un budget de rigueur, c’est un budget ambitieux et responsable. Nous soutenons l’avenir, l’emploi, la transition écologique et la jeunesse. Nous préservons nos capacités d’agir au service des territoires ».

Jeannette Monarchi

Focus sur quelques politiques publiques majeures
Économie – emploi – formation
40 M€ pour l’économie et l’emploi
117 M€ pour la formation des demandeurs d’emploi
61,2 M€ pour les formations sanitaires et sociales
37 M€ pour l’enseignement supérieur & la recherche
Éducation
207,6 M€ pour les lycées : rénovations, fonctionnement, numérique
Transitions écologiques et numériques
22,7 M€ pour la transition énergétique
8,7 M€ pour la biodiversité et l’eau
15,6 M€ pour le numérique
Mobilités
789,1 M€ pour des transports performants : TER, cars, infrastructures
Culture, sport, solidarité
33,5 M€ pour la culture
9,2 M€ pour le sport
2,4 M€ pour la vie associative