Communauté d'Agglomération Beaune Côte et Sud

Voies douces, véloroutes et VTT : l’agglomération Beaune Côte & Sud accélère sur les mobilités cyclables

Voies douces, véloroutes et VTT : l’agglomération Beaune Côte & Sud accélère sur les mobilités cyclables

Le dernier conseil communautaire de l’année à Beaune Côte & Sud a été marqué par une série de délibérations en faveur du vélo, à la fois comme mode de déplacement du quotidien et comme levier d’attractivité touristique.

Réunis ce lundi soir pour le dernier conseil communautaire de l’année, les élus de la Communauté d’agglomération Beaune Côte & Sud avaient à examiner 24 dossiers. Une séance largement consacrée au développement du vélo sur le territoire, à travers plusieurs délibérations structurantes présentées par Jean-Christophe Vallet, vice-président en charge des Nouvelles Énergies.
 
Une voie douce attendue entre Beaune et Savigny-lès-Beaune
Projet emblématique de la séance, la création d’une voie douce entre Beaune et Savigny-lès-Beaune a donné lieu à de nombreux échanges. Un dossier ancien, complexe, mais désormais sur de bons rails. « C’est un projet à l’accouchement difficile, qui date de plusieurs décennies, mais qui va être profitable aux habitants de l’agglomération, tout comme aux touristes », a souligné le président Alain Suguenot. Le maire de Savigny-lès-Beaune, Sylvain Jacob, a tenu à remercier l’agglomération pour sa persévérance : « J’aurais voulu un projet plus simple. Je suis désolé que ce soit aussi compliqué, mais je vous remercie pour votre ténacité et votre patience, afin d’obtenir un beau maillage cyclable sur le territoire ».
 
Un projet revu pour répondre aux contraintes techniques et patrimoniales
Initialement voté en décembre 2022, le projet de véloroute Beaune – Savigny-lès-Beaune affichait un coût estimé à 997 695,80 € HT. Lors des études menées en 2023, il est apparu qu’une partie du tracé n’était pas compatible avec les recommandations du CEREMA (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement), ni avec les contraintes liées au classement des Climats du vignoble de Bourgogne au Patrimoine mondial de l’UNESCO.En dehors des zones urbanisées, les normes imposent une distance minimale entre la chaussée et la piste cyclable, variable selon le trafic. Or, sur certains tronçons, cette distance était insuffisante, imposant la mise en place de dispositifs de protection spécifiques. À cela s’ajoutent les contraintes patrimoniales fortes : Savigny-lès-Beaune se situe dans le périmètre des Climats du vignoble de Bourgogne, classés au Patrimoine mondial de l’UNESCO, ainsi que dans un site classé. Toute modification du paysage doit donc être minutieusement étudiée et soumise à des procédures administratives renforcées, notamment un permis d’aménager et un passage en commission départementale des sites et paysages.
Par ailleurs, le renforcement récent des règles de sécurité liées à l’utilisation de produits phytosanitaires dans les vignes a rendu incompatible une partie du tracé initial, qui longeait la voie des vignes, en raison de la distance minimale désormais exigée entre les traitements viticoles et le public.

Un tracé sécurisé le long des routes départementales
Afin de concilier sécurité des usagers, respect du paysage viticole et contraintes réglementaires, le tracé a été repositionné principalement le long des routes départementales.
Le projet se compose désormais de trois sections :
- Une première section d’environ 890 mètres linéaires au départ de Savigny-lès-Beaune, accolée à la RD 02, avec une séparation sécurisée par une bordure béton auto-vélo. L’ancien tracé du tacot, situé en haut de talus et le long des vignes, est ainsi préservé.
- Une deuxième section, également le long de la RD 02 en sortie d’agglomération, implantée en bas de talus et protégée de la chaussée par une glissière bois-métal.
- Une troisième et dernière section de 780 mètres linéaires, hors agglomération, face à la zone d’activités économiques Beaune / Savigny-lès-Beaune, positionnée entre la RD 18 et les vignes, là encore sécurisée par une glissière bois-métal.
Le projet prévoit également la reconfiguration du carrefour avec la rue Jacques Germain afin d’améliorer la sécurité des déplacements et de préfigurer de futurs aménagements cyclables sur cet axe.
De nombreux points d’accès seront aménagés tout au long de la voie douce pour permettre la circulation des cyclistes, maintenir l’accès aux parcelles agricoles et garantir la continuité des activités viticoles.
 
Un coût réévalué mais largement subventionné
Le coût global de l’opération est aujourd’hui estimé à 1 276 667 € HT, soit une augmentation liée aux adaptations techniques et réglementaires. Le plan de financement prévoit 80 % de subventions (1 021 333 €), avec le soutien de l’État (260 000 €) ; Département de la Côte-d'Or (7.83 %), Région Bourgogne-Franche-Comté (661 333 €). L’autofinancement de l’agglomération s’élève à 20 %, soit environ 255 000 €.

Autres projets de voies douces sur le territoire

Saint-Loup-Géanges : une nouvelle voie douce de 1,25 km en projet
Parmi les autres délibérations adoptées, les élus ont validé une convention de délégation de maîtrise d’ouvrage avec la commune de Saint-Loup-Géanges, pour la création d’une voie douce de 1 250 mètres reliant la zone artisanale des Plantes à la voie cyclable intercommunale « Le Tacot entre vignes et Saône » en longeant les RD 239 et 23, sur des territoires relevant à la fois de la Saône-et-Loire et de la Côte-d’Or.
Afin d’optimiser les moyens techniques, financiers et humains, les deux collectivités ont choisi de confier la maîtrise d’ouvrage de l’ensemble du projet à la commune de Saint-Loup-Géanges. Le coût de l’opération est estimé à 200 000 €, dont 40 000 € de subventions. L’entretien et la maintenance feront l’objet d’une convention spécifique ultérieure.
 
Circuits VTT : structurer une pratique déjà existante
Dans le cadre de sa politique d’attractivité et du programme « Vivons plus haut », la Communauté d’Agglomération Beaune Côte et Sud développe un projet de création de circuits labellisés de Vélo Tout Terrain (VTT) sur le Plateau et les Hautes Côtes. Engagée depuis 2023, cette démarche associe de nombreux partenaires et s’appuie sur les réflexions issues des colloques consacrés au tourisme (2023 à Baubigny) puis aux loisirs et sports de pleine nature (2024 à Meloisey), avec pour objectif un développement touristique durable, respectueux de l’environnement et bénéfique aux habitants comme aux visiteurs.
Porté par l’Office de Tourisme Intercommunal, en lien avec la Communauté d’Agglomération, le projet a été confié à la Fédération Française de Cyclisme. Vingt communes sont concernées. Une large concertation a été engagée avec les élus, les services et les partenaires environnementaux (ONF, Natura 2000…), afin d’identifier les contraintes locales et de garantir la pérennité du projet.
Les études préalables ont permis de dresser un diagnostic du territoire et de proposer un premier réseau de circuits de niveaux variés, du plus facile au plus technique, avec des boucles interconnectées et des liaisons possibles avec les voies vertes et la future véloroute. Les parcours ont été présentés par secteurs à l’automne, afin d’intégrer les ajustements nécessaires, notamment en matière de sécurité, de balisage et d’entretien.
Face à certaines contraintes foncières et réglementaires, un nouveau calendrier prévoit une labellisation et une ouverture progressive des circuits à l’horizon du printemps 2027. Dans l’intervalle, un plan de balisage, de signalétique et d’entretien sera inscrit au budget 2026, avec la mise en place de conventions entre l’agglomération, la Fédération Française de Cyclisme et les clubs locaux.
Interpellant sur l’impact environnemental, Carole Bernhard a souhaité davantage de visibilité. Une inquiétude à laquelle le président a répondu : « Aujourd’hui, la pratique du VTT est libre et parfois dangereuse pour l’environnement. L’intérêt de ce projet, c’est justement la concertation, pour identifier des lieux dédiés sans impact sur les zones sensibles et sans circulation parasite ».
Vice-président en charge du développement rural, Gérard Roy a insisté sur la méthode : « Il y a une forte implication des maires pour créer des circuits dédiés. Cela permettra de canaliser la pratique, d’informer les usagers sur le respect de l’environnement et de structurer l’activité pour intensifier l’attractivité du plateau. Nous allons également réaliser un atlas de la biodiversité ».
 
Déceptions et débats sur la continuité des cheminements
Face à cette multiplication de projets cyclables, le maire de Montagny-lès-Beaune,
Richard Roch, a exprimé sa déception concernant l’absence de protection piétonne entre Beaune et la ZAC de la Berlhotte à Levernois : « Cela fait douze ans que j’écris chaque année aux services de l’agglo, du département... On me renvoie d’un service à l’autre ».
Le président a indiqué que la voirie relevait du Département, tout en s’engageant à étudier le dossier qu’il a invité à monter. Le maire de Levernois, Jean-Louis Baudoin, a précisé que la voirie concernée se situait sur le territoire de Beaune.
 
La vélo-route des Hautes-Côtes et du Plateau validée
Enfin, le conseil communautaire a approuvé le programme de la future vélo-route des Hautes-Côtes et du Plateau, un projet issu de la démarche « Vivons plus haut » engagée depuis 2023. Cette vélo-route a pour objectif de relier transversalement les 15 communes du secteur, tout en structurant les mobilités douces afin d’accompagner un développement touristique et économique durable, bénéfique aux habitants comme à l’attractivité résidentielle des communes rurales.
Le tracé retenu privilégie les routes communales et départementales existantes, adaptées au relief, et reliera les centres-bourgs afin de valoriser commerces et services. Il s’appuiera sur les aménagements existants (aires de stationnement, aires de pique-nique) et intégrera une information sur les usages de la route partagée, les zones sensibles (Natura 2000) et le patrimoine local. Des connexions sont également prévues avec les grandes voies cyclables du territoire et les futurs circuits VTT labellisés.
Après la réalisation d’un premier tronçon pilote à l’automne 2024, un tracé complet a été étudié et présenté en juin 2025. Le projet est désormais soumis aux préconisations du Département, notamment pour la traversée de la RD 906. Les travaux devraient se dérouler entre 2026 et 2027, pour un coût prévisionnel estimé à 800 000 € HT. Le Conseil communautaire a autorisé la mise en place d’un budget pluriannuel, la recherche de subventions et l’engagement des démarches nécessaires à la réalisation du projet.

Jeannette Monarchi