BEAUNE

Beaune - L’Hôtel-Dieu en mouvement(s) : un patrimoine vivant à l’aube d’un nouveau cycle

Beaune - L’Hôtel-Dieu en mouvement(s) : un patrimoine vivant à l’aube d’un nouveau cycle

Après trois années consacrées aux valeurs fondatrices de l’institution, l’Hôtel-Dieu ouvre une nouvelle page de son histoire culturelle, invitant les visiteurs à vivre le patrimoine autrement, par les sens et l’expérience. Le patrimoine hospitalier se découvre désormais par le corps et les sens. Une nouvelle manière d’entrer en dialogue avec près de six siècles d’histoire du soin.

Fort d’une fréquentation record de près de 460 000 visiteurs pour la troisième année, l’Hôtel-Dieu des Hospices civils de Beaune ne se contente plus d’être un monument admiré : il est devenu un lieu d’expériences, de transmission et de dialogue. À l’heure où s’achève un premier cycle sur trois ans consacré aux valeurs fondatrices de l’institution, le site emblématique de la Bourgogne s’apprête à ouvrir, dès 2026, un nouveau tryptique intitulé « De l’esprit hospitalier », une programmation au long cours sur trois ans qui interroge le soin, le corps, l’âme et le patrimoine, avec un premier chapitre à travers le prisme du mouvement.
 
Redonner sens à une institution née du soin
Depuis son arrivée en 2021, Sandrine Allard-Saint-Albin, responsable de l’Hôtel-Dieu, a engagé un travail de fond sur la programmation culturelle avec ses équipes. Son fil conducteur : revenir à l’ADN hospitalier du lieu, à ce qui fait son essence depuis sa fondation en 1443 par Nicolas Rolin et Guigone de Salins.
De 2023 à 2025, un premier triptyque fondateur a structuré la programmation autour de trois valeurs cardinales : Hospitalité, Charité et Humanité. « Pendant trois ans, nous avons cherché à redonner le sens premier de cette institution charitable, en racontant son histoire mais aussi en la mettant en résonance avec les enjeux contemporains », explique-t-elle.
Ce cycle a permis de retracer l’évolution du soin, depuis l’accueil des plus démunis par les sœurs hospitalières jusqu’aux prémices d’une politique publique de santé à la Révolution, marquée par la laïcisation du soin et l’idée fondamentale que chacun a droit d’être soigné, quels que soient ses moyens.


2026-2028 : « De l’esprit hospitalier », une nouvelle épopée culturelle
À partir de 2026, l’Hôtel-Dieu entre dans un nouveau triptyque thématique intitulé « De l’esprit hospitalier », décliné en trois volets successifs : MOUVEMENT(S) du corps en 2026, PASSION(S) de l'âme en 2027, et LANGAGE(S) du soin en 2028
« Ces trois mots-clefs nous permettent d’explorer les liens entre le corps, l’âme et le soin, en croisant les regards historiques, artistiques et sensibles, souligne Sandrine Allard-Saint-Albin. Nous voulons aborder ces thèmes de façon sensible, en mobilisant tous les sens, en les mettant en regard à notre ancrage historique. »
 
2026, année des MOUVEMENT(S)
Corps soignés, corps soignants, corps bâtis, corps créateurs : l’Hôtel-Dieu se donne à voir, à entendre, à toucher et même à goûter. Le point de départ, le mouvement, s’impose comme une évidence. « Parce que le corps est au cœur de tout acte hospitalier : soigner, accompagner, créer. Le mouvement est partout, dans les gestes, les bâtiments, les pratiques et les émotions. » Le patrimoine devient vivant, incarné, parfois même tactile. L’un des marqueurs forts de cette nouvelle programmation réside dans l’approche sensorielle. Ici, le visiteur ne se contente plus de regarder. « Manipuler une ardoise, un vêtement d’époque ou une vaisselle d’étain, sentir une odeur, goûter une saveur, c’est une autre manière d’entrer dans l’histoire », insiste la responsable du site.
 
Un patrimoine hospitalier en partage
Au fil des saisons, l’Hôtel-Dieu multipliera les visites-rencontres, en-quêtes d’histoire, escape games, itinéraires hospitaliers et animations bilingues, afin de renforcer l’accueil du public international. La programmation s’adresse aussi largement aux familles, avec une nouvelle grille tarifaire plus accessible. « Notre volonté est d’embarquer le visiteur de façon plus profonde, de le rendre acteur, de travailler sur les cinq sens et de créer de véritables temps de partage et de convivialité », résume Sandrine Allard-Saint-Albin.

Une dynamique exceptionnelle, au service d’une expérience qualitative
Depuis trois ans, l’Hôtel-Dieu confirme son statut de première destination culturelle payante de Côte-d’Or. Avec 460 000 visiteurs accueillis en 2025, 459 605 en 2024, 460 143 en 2023 et 434 283 en 2022, le monument dépasse largement les chiffres d’avant la crise sanitaire (441 247 visiteurs en 2019) et enregistre ses meilleurs résultats depuis 1962.
Cette fréquentation soutenue n’est pas le fruit du hasard. La mise en place de cette programmation en plus des visites traditionnelles, mais aussi de la réservation en ligne a permis d'offrir des expériences variées et mieux répartir les flux, de réguler la cohabitation entre visiteurs individuels et groupes, et surtout d’offrir une qualité de visite renforcée, plus fluide et plus confortable.
Loin de se limiter à une logique de volume, l’Hôtel-Dieu revendique aujourd’hui une ambition claire : faire vivre le patrimoine, le rendre accessible tout en allant en profondeur, et proposer une médiation de qualité.

Jeannette Monarchi

Les coups de cœur de la
programmation 2026 – MOUVEMENT(S)

Mouvement(s) de caméra : l’Hôtel-Dieu, décor de cinéma
Impossible d’évoquer le mouvement sans parler d’images. En 2026, l’Hôtel-Dieu célèbre son histoire cinématographique, avec en point d’orgue les 60 ans du tournage de La Grande Vadrouille. Le monument devient un plateau à ciel ouvert, invitant les visiteurs à découvrir comment les caméras ont mis en scène ses espaces, ses volumes et ses perspectives, comme en mars 2022 pour le tournage du 2e acte "Les Trois Mousquetaires - Milady".
Séances thématiques, anecdotes de tournage, regards croisés sur le cinéma et le patrimoine permettront de redécouvrir l’Hôtel-Dieu sous un angle inédit, entre mémoire collective et culture populaire.
Le mouvement se vit aussi hors les murs. En 2026, un parcours rando-vélo reliera Beaune à Meursault sur les traces de La Grande Vadrouille. Sur une demi-journée, les participants suivent les lieux de tournage tout en découvrant le territoire viticole et hospitalier.
Une manière originale de croiser cinéma, paysage et patrimoine, en mettant le corps en mouvement.
 
Escape game patrimoine : enquêter en mouvement
Parmi les propositions les plus ludiques, l’escape game patrimonial s’impose comme un temps fort. À travers Les énigmes de la sœur apothicaire : la quête de la thériaque, les participants plongent dans l’univers de l’apothicairerie, guidés par des indices historiques et des récits inspirés de films tournés sur place.
Ici, le visiteur devient acteur, se déplace, observe, manipule et réfléchit, tout en découvrant le patrimoine autrement. Une manière dynamique de conjuguer jeu, histoire et transmission.
 
Les mouvements des sens : sentir, goûter, expérimenter
La programmation 2026 accorde une place centrale aux expériences sensorielles, véritables signatures de l’Hôtel-Dieu. Ateliers olfactifs Arômes des caves, ateliers gustatifs Saveurs du soin, ou encore visites « Hôtel-Dieu en amuse-bouche » invitent à appréhender le patrimoine par les saveurs, les parfums et les textures. L’atelier de calligraphie propose une immersion dans l’art d’écrire d’antan, au croisement des gestes, des sens et de l’histoire, pour une expérience multisensorielle inédite.
Assis autour du goût, le visiteur découvre l’histoire hospitalière autrement, dans une approche sensible qui fait dialoguer mémoire, plaisir et convivialité. Les matinales gourmandes, proposées sous forme de brunch dans la chambre du Roy, prolongent cette expérience dans un cadre exceptionnel.
 
Le retour des procès imaginaires : l’histoire mise en débat
Moment attendu du public, les procès imaginaires font leur grand retour en 2026 avec Les Pestiférés à l’Hôtel-Dieu. En partenariat avec l’Ordre des avocats du barreau de Dijon, ces reconstitutions théâtralisées s’appuient sur des faits historiques pour interroger la justice, la médecine et la société d’hier.
Entre rigueur historique et mise en scène vivante, ces soirées nocturnes donnent la parole aux archives et transforment le patrimoine en véritable scène de débat.
 
Mouvements temporels : en-quêtes d’histoire et archives vivantes
Autre coup de cœur : les enquêtes d’histoire, menées en lien avec les archives municipales, départementales et celles de l’Hôtel-Dieu. Maternité au XIXᵉ siècle, santé mentale et débuts des soins psychiatriques, communauté des dames hospitalières, ou encore première Vente des Vins en 1859…
Ces rendez-vous permettent de comprendre comment le soin, les pratiques hospitalières et les bâtiments ont évolué au fil du temps. Les objets se découvrent parfois en les touchant, et le visiteur échange directement avec les médiateurs et archivistes.
 
Le patrimoine en mouvement : comprendre le bâti
L’Hôtel-Dieu, c’est aussi un ensemble architectural en perpétuelle transformation. Les visites consacrées au patrimoine en danger, aux chantiers de restauration et au plan de sauvegarde des biens culturels offrent une véritable radiographie du bâtiment.
Chaque époque a laissé son empreinte, et ces rencontres permettent de comprendre comment préserver, restaurer et transmettre un monument vivant, soumis au temps et au climat.
 
Le grand week-end “L’Hôtel-Dieu en mouvement(s)”
Temps fort de l’année, le week-end événement des 22, 23 et 24 mai 2026 incarne pleinement l’esprit de la programmation : le mouvement sous toutes ses formes. Trois jours, trois ambiances, pour se mouvoir et s’émouvoir : rencontres artistiques, danse, photographie, hip-hop, stop motion, opéra baroque, ateliers sportifs, joutes oratoires et soirée festive. Pensé avec de nombreux partenaires culturels, scientifiques et associatifs, cet événement ouvre largement l’Hôtel-Dieu à toutes les disciplines et à tous les publics.

La plaquette à retrouver ici