Région Bourgogne - Quand la culture se met à l’upcycling
Par Nadège Hubert
Publié le 08 Février 2024 à 07h34

Encore ! Cette interjection clamée par le public à la fin d’un spectacle pour rappeler les artistes donne également son nom au projet de ressourcerie culturelle régionale qui visera à rappeler le matériel utilisé. Le 15 février prochain, la maison régionale de l’innovation accueillera une journée autour du réemploi culturel.
L’idée d’Encore !, la ressourcerie culturelle régionale est née à l’été 2021 avant de prendre la forme d’une association en septembre 2022. Accompagné par le collectif « Nous sommes ressources » et la Coursive, le porteur du projet a rencontré l’Ademe, le Conseil régional ou encore la DRAC pour donner corps à son concept. « Nous manquions d’éléments donc nos partenaires ont financé une étude menée à Dijon et Besançon, qui accueillent les grosses infrastructures culturelles » explique Guy Tellez, à l’origine d’Encore ! Ce diagnostic territorial a permis d’identifier un gisement de matière et d’équipements. « En Bourgogne Franche-Comté, 300 tonnes de matériel acheté se destinent à la déchetterie. On constate qu’il y a peu de réemploi dans les structures culturelles et qu’il ne porte pas sur la matière première comme le bois, le verre, le tissu ou le métal. » Le 15 février prochain, les résultats de l’étude ainsi que les pratiques et les transformations à l’œuvre dans la filière culturelle seront présentées à la maison régionale de l’innovation.
Réemployé plutôt que recyclé
Pour la filière, le porteur de projet préfère envisager le réemploi que le recyclage. « Tout peut être recyclé mais nous aimerions améliorer l’usage en amont pour éviter le process de recyclage, consommateur d’énergie. Le réemploi semble moins impactant en évitant par ailleurs l’extraction de matière première et la production de matériaux neufs. » Guy Tellez souhaite se concentrer sur les structures disposant d’un atelier de production soit environ 80 dans la région. Compagnies, théâtres, acteurs de l’évènementiel, musées mais aussi menuisiers agenceurs pourraient être concernés par le projet. « L’idée porte sur une ressourcerie d’envergure régionale constituée sous forme de chantier d’insertion. Nous avons des retours positifs et une attente forte du monde culturel. » Le porteur de projet prévoit également de travailler en lien avec la quarantaine de ressourceries présentes sur le territoire comme les Valoristes Bourguignons en Saône-et-Loire.
Le décor de plusieurs vies
La future ressourcerie aurait pour mission de collecter les décors, mobiliers et productions éphémères pour ensuite les trier. « Nous allons valoriser les matières premières en les remettant à l’état brut. Elles seront ensuite revendues aux structures culturelles où nous les avons collectées mais aussi à des structures plus petites qui ont moins de moyens et qui profiteront de ces matériaux de seconde main à prix accessible. » Le grand public ou les entreprises, adhérents de l’association, pourraient aussi profiter de cette matière première.
Ressourcerie cherche atelier
Pour l’heure, la ressourcerie Encore ! cherche une implantation géographique stratégique pour installer son futur atelier. « Nous avons des localisations à l’étude, pas forcément à Dijon ou Besançon qui connaissent une forte tension foncière. Nous avons besoin de 1 000 mètres carrés au moins dans un bâtiment logistique auquel nous aimerions redonner vie pour redynamiser une zone d’activité économique. » Ce projet à dimension culturelle, environnementale, territoriale et économique pourrait voir le jour en 2025 et retraiter environ 50 tonnes de matériaux par an. « A termes, nous espérons aussi travailler avec des industriels pour essayer et mettre en œuvre des techniques et matériaux alternatifs. »
Nadège Hubert


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