Réunion de quartier à Beaune – Un nouveau pôle scolaire pour Champagne-Saint-Nicolas à l’horizon 2026-2027

Réunis lundi soir dans la salle de motricité de l’école Champagne, environ 70 habitants ont échangé avec le maire Alain Suguenot et son équipe municipale sur les transformations en cours dans leur quartier. Un moment d’échanges autour des grands projets scolaires, économiques et urbains qui dessinent le Beaune de demain et réponses aux enjeux de sécurité et de propreté.

La réunion s’est tenue symboliquement dans la salle de motricité de l’école Champagne, bâtiment récemment livré et premier jalon du futur pôle scolaire Champagne-Saint-Nicolas. Ce projet ambitieux prévoit le regroupement des écoles Champagne et Saint-Nicolas ainsi que la création d’un accueil périscolaire commun.
Initialement prévue pour 2025, la rénovation des bâtiments des années 80 de l'école Champagne a été repensée suite à des études techniques révélant des problèmes structurels majeurs. « Le cabinet d’études nous a informés que la couverture actuelle ne pourrait pas supporter les murs rénovés et qu’il faudrait refaire toute la couverture » précise le maire. Le coût ayant doublé passant de 1,5 à 3 millions d’euros, la ville a décidé d’opter pour une reconstruction complète, repoussant les travaux à 2026-2027. « Pour le même prix, nous aurons une école neuve et plus adaptée aux enjeux actuels », a précisé le maire. Les bâtiments actuels de l’école Champagne seront démolis. En attendant le nouveau bâtiment, les élèves seront accueillis sur le site de Saint-Nicolas. Ce projet marque la création du deuxième pôle scolaire entièrement neuf à Beaune. « Aujourd’hui, si l’on veut faire les choses correctement, il est souvent plus simple et plus pertinent de construire du neuf », a expliqué le maire. Certes, ce choix entraîne un décalage de deux ans, mais il permettra d’offrir aux élèves et aux enseignants un cadre d’apprentissage moderne et fonctionnel. Le quartier Champagne bénéficiera également d’un aménagement complémentaire avec la création d’une zone ludique, contribuant à transformer l’ensemble du secteur en un quartier entièrement rénové et adapté aux besoins des familles.
Dès la fin de l’année 2025, un chantier majeur débutera avec la création du 1er pôle scolaire Blanches-Fleurs, regroupant classes de maternelle et primaire sur un seul site. Coût total : 3,5 millions d’euros, pour une mise en service espérée en 2026.
Autre projet annoncé : la création à moyen terme d’un troisième pôle scolaire à Saint-Jacques, réunissant les écoles Saint-Exupéry et Peupliers, pour mieux répondre aux enjeux énergétiques, pédagogiques et d’accessibilité.

Beaune en travaux : infrastructures, voirie et mobilités douces
« 2024-2025 aura été des années de travaux », a rappelé Alain Suguenot qui a dressé un panorama des grands projets réalisés ou en cours à Beaune. Plusieurs chantiers structurants ont été menés ou engagés, notamment : la route de Verdun, le faubourg Madeleine et le boulevard circulaire, avec des aménagements salués par les habitants, comme l’installation d’une zone bleue, qui facilite le stationnement place Madeleine en libérant des places tout au long de la journée. La rénovation de la piscine municipale, en cours depuis septembre, devrait s’achever d’ici juin 2026. L’inauguration de la piscine naturelle de Montagny est prévue fin mai.
Parallèlement, la municipalité mise sur l’attractivité touristique avec la création d’une halle événementielle privée vers la Cité des Climats, portée par un investisseur et exploitée par le Groupe Culturespaces. Ce nouvel équipement culturel immersif, les Ateliers Lumière, pourrait attirer jusqu’à 400 000 visiteurs supplémentaires. Cette halle accueillera des spectacles innovants, concerts, dîners-spectacles et des événements professionnels, renforçant ainsi le rayonnement de Beaune. Ce projet s’inscrira dans un ensemble paysager avec un parcours « Au fil de l’eau » reliant le parc de la Chartreuse à celui de la Bouzaise, incluant un espace nature pour enfants avec labyrinthe et activités végétales.
Dans le même esprit, le projet OenoVillage, situé face à la Cité des Climats et des Vins, proposera un espace dédié à la valorisation des vins de Bourgogne et à la gastronomie locale.
En matière de développement économique, la ville se félicite de l’installation de 149 entreprises, représentant 12 000 emplois hors filière viticole. Le dynamisme est tel que le foncier est désormais épuisé, notamment dans la zone des Cerisières, saturée trois ans seulement après sa création.
Côté logement, 11 000 logements sont en construction pour répondre à la croissance démographique.
Enfin, Jean-Luc Becquet a détaillé les travaux à venir dans les quartiers, notamment : la rénovation du réseau d’eau potable au niveau des six impasses dans le quartier des Castors, la réfection de la chaussée rue Richard, la neutralisation temporaire du parking du cinéma pour permettre des travaux sur le passage de la Sorcière, et la création d’une piste cyclable le long de la rocade.
 
Des habitants investis sur les enjeux du quotidien
Au-delà des grands projets structurants, de nombreuses préoccupations concrètes ont été soulevées par les riverains présents. La sécurité routière figure parmi les sujets majeurs. Plusieurs habitants ont exprimé leurs inquiétudes concernant la circulation sur la route de Dijon, jugée dangereuse pour les piétons. Ils ont pointé l’absence de passages protégés, rendant la traversée risquée. Une demande a été formulée pour l’installation d’un miroir au carrefour des rues de Chorey et Réon, afin d’améliorer la visibilité et de limiter les risques d’accident.
Le stationnement est également une source de tension. Un habitant a questionné l’utilisation insuffisante des parkings Saint-Nicolas ou du Carmel, situé derrière le cinéma, alors que le parking des Buttes, vers le Saint-Cœur, est constamment saturé. Il a proposé de passer ce dernier en zone bleue afin de favoriser la rotation des véhicules et inciter les automobilistes à se garer dans les parkings moins utilisés.
En réponse, le maire a indiqué qu’une amélioration de la signalétique est en cours pour mieux orienter les usagers, notamment en précisant que les portes du parking Carmel restent ouvertes 24 heures sur 24. Il a aussi annoncé la programmation de travaux de reprise des pavés sur plusieurs années, pour préserver et sécuriser les 12 kilomètres de voies pavées que compte la ville.
 
Moustiques, propreté et incivilités : des attentes concrètes
La prolifération des moustiques avec l’arrivée des beaux jours suscite aussi l’inquiétude. Des habitants ont demandé s’il était prévu de poser des pièges anti-moustiques dans les zones sensibles. Le maire a précisé que les agents municipaux sont formés à ces problématiques, mais a rappelé qu’il n’existe pas de solution durable tant que les gestes de prévention ne sont pas adoptés à grande échelle. Il a insisté sur l’importance d’éviter les eaux stagnantes, notamment dans les soucoupes de pots de fleurs, et a annoncé des campagnes de sensibilisation auprès de la population.
Autre problématique récurrente : celle des déjections canines, largement évoquée par les participants. Plusieurs interventions ont souligné le manque de sacs à déjections et de poubelles adaptées, rendant l’espace public moins agréable et hygiénique. Le maire a reconnu ces lacunes et promis d’améliorer l’équipement, tout en rappelant qu’il s’agit d’abord d’un problème de civisme et d’éducation des maîtres. Une opération "coup de poing" menée par la police municipale est prévue pour sanctionner les comportements inciviques.
 
Sécurité et vigilance citoyenne
Enfin, le commandant de la police nationale, Dimitri Delpeut, est intervenu pour rappeler l’importance du signalement citoyen. Il a invité les habitants à faire remonter toute situation suspecte afin de permettre une réaction rapide et ciblée des forces de l’ordre. Il a rappelé que la lutte contre les stupéfiants restait une priorité, et a insisté sur la vigilance accrue à adopter lors des périodes estivales, notamment lorsque les fenêtres sont ouvertes, exposant les habitations à des intrusions. « Beaune reste une ville où il fait bon vivre », a-t-il affirmé.

Jeannette Monarchi