Bourgogne Riviera – Et si vous partiez… juste à côté ? Rives de Saône, destination à (re)découvrir
Par Jeannette Monarchi
Publié le 14 Juillet 2025 à 08h30

À quelques kilomètres de Beaune, entre côte viticole et plaine fluviale, s’épanouit un territoire encore méconnu du grand public, mais en pleine effervescence : les Rives de Saône, que l’on surnomme désormais la Bourgogne Riviera.
Une appellation évocatrice qui traduit bien la philosophie du lieu : un art de vivre au bord de l’eau, à la croisée du patrimoine, du tourisme doux et du développement territorial raisonné.
La Saône s’écoule paisiblement à l’est de Beaune, entre Seurre, Saint-Jean-de-Losne et Lechâtelet, au cœur d’un territoire encore trop peu connu des habitants de la Côte-d’Or et notamment des Beaunois. Et pourtant, les Rives de Saône, rebaptisées avec justesse Bourgogne Riviera, ont tout pour séduire : canaux, nature, patrimoine fluvial, activités de pleine nature, musées vivants, marchés artisanaux et une programmation riche pour l’été 2025.
Une politique au fil de l’eau : repenser l’attractivité à partir de l’existant
« Être au bord de l’eau, c’est déjà s’évader. Ce territoire est une carte postale vivante : des bateaux en mouvement, une lumière particulière, des maisons en bord d’eau qui sentent les vacances », glisse Sébastien Delacour, président de la Communauté de communes Rives de Saône (38 communes, 20 500 habitants). Et c’est bien là tout l’enjeu du développement territorial : transformer ce patrimoine fluvial exceptionnel – canal de Bourgogne, Saône, voie bleue – en levier d’attractivité. « Notre politique vise à rendre ce territoire désirable : pour les touristes, bien sûr, mais aussi pour les actifs et les familles qui voudraient s’y installer. Pour cela, tout part d’un mot : l’hospitalité. »
Une hospitalité qui ne se limite pas à l’accueil touristique mais qui irrigue toutes les politiques locales – logement, emploi, mobilité, culture, loisirs. Car si le territoire est vaste, il est idéalement situé entre Beaune, Dijon, Nuits-Saint-Georges, Chalon-sur-Saône et Dole, accessible en train ou en voiture en moins de 30 minutes, avec des vues sur les vignobles à l’ouest et les reliefs jurassiens à l’est. « Nous avons du mal à exister entre ces grands noms, mais c’est aussi notre force : on propose une expérience différente, apaisée, plus humaine », affirme Mylène Fargeot, directrice de l’Office de tourisme.
Tourisme doux et escapades fluviales : un positionnement atypique
Ici, pas de files d’attente ni de parkings saturés. Mais des quais fleuris, des cabanons devenus maisonnettes, des écluses paisibles, et surtout trois grands itinéraires cyclables européens : la Voie Bleue, l’EuroVélo 6 et le Canal de Bourgogne à vélo.
Les offices de tourisme de Seurre et de Saint-Jean-de-Losne, tous deux labellisés Accueil Vélo, servent de points d’entrée pour les visiteurs comme pour les habitants. Des stations de réparation, des services d’itinérance fluviale, et des professionnels formés permettent de vivre un séjour sans voiture.
La Saône, longtemps perçue comme un simple corridor logistique, devient le cœur battant du développement local. On y navigue en péniche-hôtel, en canoë, ou même en paddle à Pouilly-sur-Saône. On y flâne sur les ports ou au bord du lac de Chour, on y découvre le tourisme fluvial tel que les Anglais l’ont popularisé en France : lenteur, immersion et art de vivre.
Des activités pour toute la famille et tous les goûts
Contrairement aux cités viticoles ou aux villages classés, les Rives de Saône ne misent pas sur le clinquant, mais sur le lien. Le lien à la terre, à l’eau, à la mémoire.
À Seurre, l’Écomusée de l’Étang Rouge, entièrement reconstruit par des bénévoles depuis 30 ans, plonge le visiteur dans un village du passé. En juillet et août, des visites costumées à la lanterne vous emmèneront dans le Val de Saône d’autrefois. On y découvre aussi un rucher pédagogique, des ateliers torchis, des démonstrations d’écriture à la plume et même des apéritifs gourmands en plein air, à base de produits locaux.
À Pouilly-sur-Saône, les Jardins de l’Inattendu (nouveauté 2025) offriront kayak, paddle, plage avec transats, bar à cocktails, pour une ambiance détente en bord de rivière.
Les cyclistes peuvent enfourcher leur vélo pour suivre les trois véloroutes majeures du territoire : Voie Bleue, EuroVélo 6, Canal de Bourgogne.
Impossible de parler de Bourgogne Riviera sans évoquer Saint-Jean-de-Losne, le plus grand port fluvial de plaisance de France, avec ses 650 bateaux, ses péniches-hôtels et ses bateaux de croisière. Le musée de la Batellerie et la visite du chantier naval, proposé en visite guidée certains mardis d’été, au cœur du plus grand port fluvial de France, ouvrent des perspectives inattendues : un tourisme industriel et humain, raconté par d’anciens bateliers. « On découvre de l'intérieur ce qu’on voit tous les jours : la mécanique des coques, les métiers cachés, la vie des bateliers », explique Mylène Fargeot.
À Seurre, encore, l’Hôtel-Dieu – propriété des Hospices Civils de Beaune – révèle ses apothicaireries baroques et son histoire hospitalière, chaque mercredi matin, lors de visites guidées confiées à l’Office de tourisme.
Cette année, plus de 60 événements sont programmés jusqu’en septembre : marchés artisanaux et balades commentées en bateau avec passage d’écluse ; visites guidées à vélo au départ du port, apéritifs locavores au musée de l’Étang Rouge ; Fantastic Picnic au bord de la Saône avec friture d’ablettes et même des soirées d’observation des étoiles !
Tout est conçu pour les touristes de passage, mais aussi pour les habitants de Beaune et alentours en quête d’escapade facile, pas chère et sans stress.
Nos coups de cœur à ne pas manquer
Le chantier naval de Saint-Jean-de-Losne : visites guidées les 22 juillet, 5 et 19 août à 10 h
Balade guidée à vélo entre Saône et Canal de Bourgogne : dimanches 20 juillet et 24 août à 14 h 30
Ateliers argile, torchis ou écriture à la plume à l’Étang Rouge : plusieurs dates en juillet-août
Fantastic Pic-Nic : dimanche 14 septembre à Saint-Jean-de-Losne, ambiance guinguette au bord de l’eau.
Mylène Fargeot souligne : « Les habitants de Bourgogne Franche-Comté et notamment du pays Beaunois connaissent peu ce petit coin de France, alors que des touristes venus de Nouvelle-Zélande, du Canada ou d’Australie y accostent en bateau pour découvrir cette perle fluviale ».
Une attractivité économique au service de la vie locale
La stratégie touristique ne va pas sans une volonté d’aménager durablement le territoire. L’intercommunalité investit sur plusieurs fronts : développement de zones économiques comme le Technoport de Pagny, rénovation de centres-bourgs (ex : la halle de Bragny-en-Plaine, 2 000 m²), mise en valeur de l’héritage industriel : anciennes sucreries, faïenceries, moulins… L’objectif est d’offrir une qualité de vie suffisante pour fixer les actifs, attirer des familles, créer du lien entre habitants, touristes et entreprises.
Une destination qui cultive l’art de l’entre-deux
La Bourgogne Riviera ne prétend pas rivaliser avec Beaune ou Dijon. Elle propose autre chose : une bulle d’oxygène, une destination à taille humaine, et un territoire d’accueil et de respiration, au croisement de toutes les mobilités et de tous les récits.
Elle attire les curieux, les discrets, les amateurs de patrimoine vivant, de micro-aventures et de slow tourisme. Elle offre la possibilité de se reconnecter à la Bourgogne, autrement.
Et si le vrai luxe, c’était un pique-nique face à l’écluse, une balade en vélo sur la voie bleue, ou une conversation avec un ancien batelier ?
En Bourgogne Riviera, ce luxe est à portée de main… et à 20 minutes de Beaune.
Jeannette Monarchi
Les temps forts de ce mois de juillet à télécharger ici
Informations pratiques
Accueils à Seurre (capitainerie) et Saint-Jean-de-Losne (quai national)
Programme et infos : www.saone-tourisme.fr


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