POLITIQUE

Le député européen Jérémy Decerle s'est rendu en Ukraine et livre son sentiment

Le député européen Jérémy Decerle s'est rendu en Ukraine et livre son sentiment

Jérémy DECERLE, Député européen et agriculteur, s’est rendu, ce week- end, aux côtés de collègues parlementaires de son groupe politique au Parlement européen, Renew Europe, dans l’Ouest de l’Ukraine, afin d’échanger avec les acteurs agricoles et les autorités ukrainiennes sur leurs difficultés et demandes
Cette mission s’intègre dans le cadre d’un travail lancé au sein du groupe Renew Europe sur la sécurité alimentaire. La délégation était emmenée par Dacian CIOLOS, Député européen, ancien Commissaire à l’agriculture et ancien Premier Ministre roumain.

Réaction de Jérémy DECERLE sur cette mission :

« Oui, chez nous, la situation n’est facile pour personne. Le gasoil est à 2 Euros, il n'y a plus de moutarde et on manque d'huile de tournesol... L'État, les pouvoirs publics, les collectivités, à tous les échelons, doivent collectivement accompagner l'ensemble des Françaises et des Français à sortir de ces ornières.

Cette mission en Ukraine, sans me faire sous-estimer ces problématiques graves pour bon nombre de nos concitoyens, me fait peut-être quelque peu relativiser, ou au moins réaliser l’urgence et la gravité de la situation ukrainienne, une terre et un peuple en guerre, ne l’oublions pas.

Certains préfèrent hurler, juger comme catastrophique la situation de notre pays, de l'extrême gauche à l'extrême droite, affirmant que le pouvoir en place est le seul responsable de tous nos maux (en l’accusant de détruire le pouvoir d’achat, d’aggraver l’insécurité et les inégalités, de rester immobile sur l’environnement...). Les mêmes sont incapables de reconnaître, par exemple, que l'agriculture française et européenne sont aux avant-postes de la durabilité au niveau mondial et très proches de l'excellence dans bien des productions...

Trois jours en Ukraine, à entendre la sirène de sécurité, au loin le bruit de frappes russes, les témoignages poignants d’acteurs de terrain, permettent de se dire tout de même que nous avons de la chance de vivre en paix, de se rappeler en ce sens de l’importance de l’UE, de prendre du recul, au moins quelque peu... de se dire aussi que les Ukrainiennes et les Ukrainiens font preuve de beaucoup de courage et détermination, notamment pour assurer leur  sécurité et leur souveraineté alimentaire malgré les difficultés de distribution et de stockage.

Afin de vivre et de survivre face à cette guerre, les Ukrainiennes et les Ukrainiens du monde agricole ont choisi de se battre, de s’engager pour changer les choses, de se faire confiance et de faire confiance à la solidité de leur agriculture, pour avancer et se réinventer. Cela conforte ma détermination à me battre pour notre agriculture. Un minimum de rationalité et de dignité nous aiderait sans doute à surmonter ces enjeux en France et en Europe.

Je reviens de ce déplacement encore plus convaincu que nous, Europe, devons tout faire pour multiplier les échanges avec les acteurs agricoles ukrainiens, pour accompagner la reconstruction et l’évolution de leur agriculture, afin qu’elle soit plus ressemblante à la nôtre. Nous devons absolument organiser (et négocier justement peut-être) avec les Ukrainiens, pour assoir notre agriculture au premier rang mondial : en quantité, en qualité et en durabilité.

L'agriculture ukrainienne aura besoin de l’Europe, et l’Europe aura besoin de l’agriculture ukrainienne. Une réciprocité et une proximité qui peuvent être les fondations d’une future adhésion de l’Ukraine à l’UE. »