BEAUNE

Du luxe de l’Asie à l’exigence Beaunoise, au coeur du Cèdre à Beaune

Du luxe de l’Asie à l’exigence Beaunoise, au coeur du Cèdre à Beaune

Directrice de l’hostellerie Cèdre & Spa depuis mai 2019, Lucie Brindjonc porte l’ambition d’y apporter la qualité de service qu’elle a découvert au cours de son parcours professionnel, notamment en Asie. Rencontre pour info-beaune.com.

Alors qu’elle ne se destinait pas à l’hôtellerie restauration, elle s’y épanouit pourtant, mettant jour après jour du cœur à l’ouvrage pour atteindre l’excellence.

« 50 ans, ça pique un peu ! » sourit Lucie Brindjonc, directrice de l’hostellerie Cèdre & Spa, quand elle évoque son âge. Dynamique et élégante, la responsable n’a pas été séduite par l’établissement qu’elle dirige au premier coup d’œil. « J’ai rencontré Amaury Rostagnat, nous avons discuté et bien accroché. Nous avons aussi échangé sur ses projets pour l’hôtel qu’il venait d’acquérir et que je trouvais un peu vieillot. » Il faut dire que Lucie Brindjonc avait évolué au fil des ans dans de prestigieux palaces. Pourtant, cette bretonne d’origine s’imaginait faire carrière dans le voyage dont son père, chef cuisinier sur des pétroliers, lui avait donné le goût avec ses nombreux récits. Elle entend donc devenir agent de voyage, refusant de rejoindre l’hôtellerie comme sa mère qui travaillait quant à elle en relais château. « J’ai vendu mon premier voyage et j’avoue que cela m’a déprimé ! » Elle change alors d’orientation avec une formation intensive en management hôtelier puis, à 20 ans, elle décide de partir quelques semaines en Chine. Elle y passera finalement plusieurs années. 

Des expériences marquantes

Pendant un an, Lucie Brindjonc apprend le cantonnais puis part à Hong Kong, alors plus ouvert et anglophone que l’Empire du Milieu. « J’ai rencontré les bonnes personnes dont un restaurateur français qui m’a donné ma chance. » Elle le rejoint pendant près de trois ans jusqu’à ce que le directeur général de l’hôtel Renaissance Harbour View de Hong Kong, 892 chambres, la repère.  Pendant près d’un an, jusqu’en juin 1999, elle a en charge la gestion des étages premium avant de revenir en France et d’exercer au Marriott Champs Elysées à Paris. « J’ai rencontré mon mari à cette époque et je l’ai suivi à Londres où j’ai participé à l’ouverture du Marriott Park Lane. » Un nouveau saut de puce en France l’amène jusqu’au Marriott Neuilly-sur-Seine. « J’ai eu envie de changer de groupe et je suis entrée au Trianon Palace à Versailles où il a fallu gérer des travaux mais aussi l’arrivée de Gordon Ramsay en cuisine. » Toujours en mouvement, mari et enfants sous le bras, elle repart à Hong Kong en 2008 et y restera cette fois pendant dix ans. « Plus j’avais d’expérience, plus je montais en hiérarchie et moins j’aimais les grandes infrastructures. J’ai donc dirigé de plus petites structures mais avec une qualité de service incomparable faite de constantes petites attentions pour les clients. » 

Trouver chaussure à son pied

Les mutations multiples de son époux touchant à leur terme, un retour en France se profile à l’horizon mais encore fallait il trouver le lieu idéal. « On m’a proposé des établissements à Courchevel ou Saint-Tropez mais ce n’était pas adapté avec un mari et deux ados » s’amuse Lucie Brindjonc. Des chasseurs de tête finissent par l’encourager à se rendre à Beaune pour rencontrer le nouveau propriétaire d’un hôtel cinq étoiles à la recherche de sa directrice. « Nous avions une même philosophie du service car il avait aussi vécu en Asie et il m’assurait d’une autonomie dans la direction. » Elle succombe également aux charmes de Beaune, « même si ce jour de février, il pleuvait ! » Les projets de travaux du propriétaire finissent de la convaincre, lui assurant qu’elle pourra parler avec fierté du lieu où elle exercerait. En arrivant dans les murs, Lucie Brindjonc bouleverse les habitudes des équipes, s’imposant comme un chef d’orchestre au sein de l’établissement. Aujourd’hui, la directrice se félicite ainsi que ses équipes des résultats obtenus, que ce soit à travers le renouvellement des cinq étoiles de l’établissement ou des différents labels obtenus que de la première étoile Michelin du restaurant.  Passionnée et constamment soucieuse de fournir un service impeccable, la directrice s’implique pleinement dans son rôle au point de n’avoir pris ses premiers congés qu’à la Toussaint 2021. « J’avais du mal mais je commence à prendre du repos. » Sur ces moments libres, la cinquantenaire s’adonne à la course à pied et à sa famille. 

Nadège Hubert