BEAUNE

De l’élevage à l’usinage...

De l’élevage à l’usinage...

Agriculteur comme son père, Thomas Namur a finalement délaissé son élevage de bovins dans le Morvan pour changer de carrière. Désormais en alternance, il s’épanouit dans l’usinage au sein de l’entreprise Monnot TIM à Beaune.

Un grand gaillard de 31 ans au sourire discret programme la machine d’usinage. Dans sa cotte de travail bleu, Thomas Namur en est aux prémices de sa nouvelle carrière professionnelle. Originaire du Morvan, d’Anost précisément, il a débuté par un BTS Analyse et conduite des systèmes d’exploitation pour suivre l’exemple de son père et devenir éleveur bovin. « C’était une passion pour moi » précise-t-il. Pendant dix ans, il s’occupera de son bétail, 180 têtes de vaches allaitantes. Mais la fatigue et la lassitude l’ont finalement gagné. « J’en avais marre de passer ma vie comme ça alors j’ai voulu arrêter. » Pas d’horaires, des week-ends consacrés au travail, des animaux demandant constamment une attention, un réchauffement climatique qui complique l’approvisionnement en nourriture des bêtes… « Mon père aussi était content que j’arrête, il ne voulait pas devoir continuer à m’aider. » Financièrement, Thomas Namur regrette que le métier d’éleveur ne soit pas mieux valorisé et rémunéré. « Ce métier n'est pas reconnu et on ne vend pas les bêtes au juste prix. Je n’avais pas envie de vivre des primes. » 

S’ouvrir à une autre carrière

En octobre 2021, il devient double actif en gardant une petite activité sur la ferme d’un côté et en cherchant un autre métier de l’autre. « Au départ, je voulais être chaudronnier mais la formation se déroulait à Nevers et mes coéquipiers voulaient me garder près d’eux alors… » Alors, cette carrure de rugbyman a pu compter sur l’aide du reste de l’équipe, l’un d’eux lui offrant un premier emploi dans l’usinage à Autun où il apprend le métier. « J’ai aimé faire des pièces, partir du brut pour arriver à un élément fini. » D’octobre à mars, il continue à s’exercer avant de retourner à son exploitation pour la céder. Il passe un temps dans la peau d’un paysagiste mais cherche à retrouver l’usinage. 

Entamer une nouvelle vie

Quand, en septembre dernier, la société beaunoise Monnot TIM organise une job session et des portes ouvertes pour recruter, Thomas Namur fait le déplacement. L’alchimie passe bien entre l’ancien éleveur et l’entreprise industrielle. « J’étais venu à Dijon pour chercher une formation dans l’industrie. J’ai trouvé la formation et l’entreprise. » Il opte ainsi pour une formation en alternance de dix mois de technicien d’usinage dispensée par l’UIMM, l’union des industries et métiers de la métallurgie, avec un CDI à la clé. En poste depuis début septembre, le trentenaire s’épanouit dans cette nouvelle vie, appréciant de travailler à heures fixes et mettant son goût du travail et sa rigueur nécessaires dans son passé au service de son présent. Heureux de pouvoir profiter de ses week-ends, il les passe à faire du sport et parfois, à prêter main forte à un élevage en faisant du foin. 

Nadège Hubert