BEAUNE

La Milo à Beaune, une année 2022 effervescente !

La Milo à Beaune, une année 2022 effervescente !
La Milo à Beaune, une année 2022 effervescente !
La Milo à Beaune, une année 2022 effervescente !
La Milo à Beaune, une année 2022 effervescente !

La Mission Locale et Rurale de Beaune fête ses 30 ans. L’occasion de faire un point avec son directeur Anthony Bonnevie sur les actions menées et à venir.

Une année 2022 sous le sceau de la communication ? 

" Nous avons pu ces dernières années redynamiser très clairement notre activité, notre visibilité et la compréhension de notre activité par les partenaires. C’est important. A Beaune, il existe une représentation et une vision du jeune et de l’insertion socio-professionnelle qui n’est pas tout à fait à la hauteur de ce qu’elle devrait être". 

Quelles sont les caractéristiques de notre territoire ?

Anthony Bonnevie : Mais quand je parle de Beaune, ne nous trompons pas. Le terrain de jeu de la mission locale est très vaste : depuis Arnay le Duc jusqu’à Saint Jean de Losne, soit 4 antennes et 4 permanences. Un grand territoire mais une quarantaine d’habitants au mètre carré, avec des zones assez denses. Beaune en lui-même est entre 35 et 40 % seulement de notre activité. 

Dans notre malheur et notre chance, nous sommes sur un des territoires les plus résilients de France, c’est-à-dire qu’avec 4 %, le taux de chômage de Beaune est dans le top 3 de France. Cela créé d’autres problématiques. Nous sommes très sollicités par les entreprises dans les recrutements. Mais attention, il est difficile d’avoir un niveau d’exigence élevé sur un public qui n’est pas du tout préparé, sachant que la majorité des jeunes que nous accompagnons ont le bac. Nous devons composer avec un grand territoire, avec une grande diversité, un taux de chômage bas, une situation de chômage plus que tendue et une incompréhension de la part des employeurs face à un public très différent mais tellement génial !

Info-beaune.com : Quels partenaires sur le terrain ?

Anthony Bonnevie : Pôle Emploi avec qui nous co-animons des temps de réunion et des ateliers. Des jeunes s’inscrivent chez Pôle emploi qui nous les oriente, ce que nous appelons la co-référence. Le CIO est un autre partenaire, nous animons ensemble les plates-formes de support et d’appui aux décrocheurs même si nous sommes sur un territoire où le décrochage est très faible. Cela ne veut pas dire que les jeunes ne décrochent pas, mais qu’il n’y en n’a pas qui nous passent à travers les mailles du filet. Nous avons travaillé avec la bibliothèque de Beaune quand il y a des expositions auxquelles nos jeunes se rendent. 


Info-beaune.com : Une dépendance des politiques ?

Anthony Bonnevie : Nous sommes très dépendants d’avis politiques. En permanence. Le budget de l’Etat représente 60 % de notre financement. Lorsqu’il y a deux ans, le plan de relance a été mis en place, nous étions en première ligne. Quand il s’agit de déployer l’aide à l’apprentissage avec les 8 000 euros, nous sommes également en première ligne. Tous ces dispositifs sont votés et nous nous devons de les mettre en place. A côté de cela, la région  est un de nos grands financeurs. Pour sa part, le département travaille avec nous sur la compétence sociale. Enfin, chaque communauté de communes a une stratégie de communauté de communes. Donc, nous faisons un métier formidable !

Info-beaune.com : Le bilan de cette année ?

Anthony Bonnevie : Nous avons accompagné en 2021 1500 jeunes. Nous sommes sur à peu près les mêmes tendances pour 2022 qui est une année de reprise économique. Nous inscrivons entre 400 et 450 jeunes chaque année, peu ou prou. Sur les jeunes que nous inscrivons, et c’est un phénomène nouveau, nous comptons entre 30 et 35 % de jeunes mineurs. Plusieurs raisons à cela. Depuis 2020, une loi est mise en application avec une obligation de formation : tous les jeunes de 16 à 18 ans qui ne sont plus à l’école, doivent être accompagnés. Nous sommes l’opérateur qui allons relayer. Nous ne les accompagnons pas forcément mais nous les suivons. Nous avons aussi beaucoup de jeunes qui à 16 ans arrêtent car ils veulent faire leur vie autrement ou d’autres qui viennent nous rencontrer pour le permis car nous portons l’initiative d’aide du conseil régional. En termes d’efficacité car nous sommes aussi pilotés sur cela, nous sommes plutôt 10 à 15 points au-dessus de la moyenne régionale. Nous sommes efficients sur un territoire serré. 


Info-beaune.com : Vos outils ?

Anthony Bonnevie : Nous organisons à peu près chaque année pas loin de 350 ateliers dont des collectifs car la force collective des jeunes est assez stupéfiante. Ils sont intéressés. Nous proposons tout. Car pour aller vers un projet professionnel, il faut parfois partir de beaucoup plus loin, gagner la confiance en soi. Ainsi thérapie animale, nutrition, visites d’entreprises, créations de CV, lettres de motivation, techniques de recherche d’emploi, simulations d’entretien avec des partenaires entreprises, job dating… sont des domaines abordés.

Info-beaune.com : Pour l’année prochaine ?

Anthony Bonnevie : De manière linéaire, le contrat d’engagement jeune comprend des temps forts mis en ligne. Le salon HCR, Hôtels, commerce, restauration aura lieu le 20 mars. Nous démarrons une plate-forme de mobilité au mois de janvier. L’objectif est d’accompagner tout type de public de 16 à 65 ans en insertion, via une structure implantée vers la gare.

Enfin, l’orientation des métiers reste notre fil rouge. Nous avons aussi pour l’année prochaine, une action coordonnée avec le Medef. Nous allons avoir un temps fort qui se tiendra en 3 phases : une première, une présentation et une intervention d’un sociologue qui viendra poser le cadre, c’est quoi un jeune et ses attentes en matière de travail. Ensuite, un échange entre des jeunes et des employeurs en direct en format sous-groupes. Et enfin, la restitution, la cristallisation de tous ces éléments et la définition des actions à mener conjointement sur le territoire. 

Au départ, la mission locale n’était pas faite pour durer, c’était une expérimentation faite pour durer un an. Une expérience qui a mal tourné, comme j’aime à le dire puisque nous sommes toujours là !