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ECONOMIE - La santé de l'économie de la Bourgogne-Franche Comté s'améliore sur le 4e trimestre 2022

Par INSEE Bourgogne-Franche Comté

Publié le 25 Janvier 2023 à 10h54

ECONOMIE - La santé de l'économie de la Bourgogne-Franche Comté s'améliore sur le 4e trimestre 2022

L'INSEE vient de publier les dernières données régionales. Info-chalon.com vous propose un gros plan détaillé.

À l’automne, le volume d’heures rémunérées progresse lentement
Les prix élevés pour beaucoup de matières premières et les craintes sur les approvisionnements en énergie pèsent sur l’activité économique nationale comme régionale. Du fait de l’accumulation de chocs exogènes, depuis l’été 2021, le nombre d’heures rémunérées stagne autour de son niveau d’avant-crise en Bourgogne-Franche-Comté. En novembre, il est supérieur de 1,1 % à 2019 alors qu’en octobre, sous l’effet notamment des grèves dans les raffineries, il était inférieur de 0,3 %.

Le volume d’heures rémunérées dans les services marchands progresse, + 2,0 % en novembre. Depuis le printemps et après une nette hausse en juin et juillet, les heures rémunérées dans l’hébergement-restauration augmentent de 2,3 % en novembre. Malgré la forte inflation, le commerce résiste et, depuis la rentrée, se situe environ 2 % au-dessus de son niveau de l’automne 2019.

Moins exposé aux chocs externes, l’activité dans les services non marchands se porte bien. Le volume d’heures rémunérées en novembre est ainsi supérieur de 4,9 % à celui de trois ans auparavant.

La croissance de l’emploi se renforce
Au troisième trimestre 2022, la progression de l’emploi salarié s’amplifie en Bourgogne-Franche-Comté (+ 0,3 %) (figure 2). La région gagne un peu plus de 3 000 emplois, contre à peine plus de 600 au trimestre précédent. Cette croissance est intégralement portée par le secteur privé (+ 0,4 %). Le secteur public reste stable ce trimestre après une légère baisse au trimestre précédent.

En France, l’emploi continue de progresser (+ 0,4 %) ce trimestre. Comme dans la région, cette croissance est également portée par le dynamisme de l’emploi privé (+ 0,6 %).

À l’exception de l’Yonne et de la Nièvre, tous les départements de la région profitent de cette croissance de l’emploi. Le Doubs et le Territoire de Belfort affichent les plus fortes hausses de la région, respectivement + 0,6 % et + 0,5 %

L’emploi dans l’industrie continue sa progression
Dans l’industrie, la hausse de l’emploi entamée au deuxième trimestre se poursuit, avec près de 700 emplois de plus (+ 0,4 %). Tous les secteurs industriels profitent de cette croissance, y compris la fabrication de matériels de transport (+ 0,2 %). L’emploi salarié industriel progresse dans tous les départements de la région au troisième trimestre 2022, à l’exception de l’Yonne.

Les services marchands hors intérim progressent légèrement, + 0,2 % contre + 0,7 % au trimestre précédent. Parmi les principaux employeurs de ce secteur, l’hébergement-restauration et les transports perdent des effectifs ce trimestre, respectivement - 0,7 % et - 0,1 %. À l’inverse, les services aux ménages demeurent dynamiques, avec 300 emplois supplémentaires (+ 0,7 %).

En croissance continue depuis début 2020, le secteur de la construction confirme sa bonne santé. Ses effectifs augmentent de 0,2 %, soit 100 emplois en plus.

Suivant la même tendance que le secteur public, le tertiaire non-marchand est quasi stable (+ 0,1 %).


L’emploi intérimaire rebondit
Après deux trimestres de repli, l’emploi intérimaire retrouve des couleurs au troisième trimestre 2022, avec une hausse de 3,2 %. Les effectifs intérimaires dans la construction et l’industrie connaissent les plus fortes progressions, + 6,3 % et + 4,2 %. Le tertiaire marchand gagne à nouveau des effectifs intérimaires, notamment dans le secteur des transports et de l’entreposage (+ 9,7 %). À l’inverse, le commerce (- 2,4 %) et l’hébergement-restauration (- 8,9 %) recourent moins à l’intérim durant l’été. Les effectifs intérimaires dans le secteur tertiaire non marchand continuent à se contracter (- 5,9 %).

La majorité des départements de la région sont concernés par cette reprise. Seuls le Jura et la Côte-d’Or perdent des emplois intérimaires ce trimestre, respectivement - 1,4 % et - 1,2 %. Le Territoire de Belfort et le Doubs affichent les plus fortes hausses de l’emploi intérimaire, respectivement + 12,3 % et + 10,8 %. L’évolution de l’emploi intérimaire industriel explique en grande partie la forte hausse dans ces deux départements.


L’emploi frontalier est toujours aussi dynamique
Au troisième trimestre 2022, le nombre de frontaliers bourguignons-francs-comtois travaillant en Suisse continue sa progression (+ 2,2 %). Il atteint près de 43 000 ce trimestre, soit 910 navetteurs de plus.

Sur un an, 3 500 travailleurs supplémentaires résidant dans la région rejoignent la Suisse, soit une hausse de 8,9 %. Cette progression annuelle est la plus importante sur les dix dernières années.

Près de trois quarts des frontaliers résident dans le Doubs. Ils sont 2,2 % de plus ce trimestre dans ce département. La hausse est encore plus marquée dans le Territoire de Belfort, + 2,6 %.

De l’autre côté de la frontière, les cantons de Vaud, de Neuchâtel et du Jura suisse concentrent près de 90 % des navetteurs issus de la région. Durant l’été, le canton du Jura gagne 2,7 % de travailleurs frontaliers supplémentaires. Le canton de Neuchâtel et de Vaud en ont accueilli respectivement 2,1 % et 2,0 % de plus.

Le taux de chômage se maintient à un niveau bas
Au troisième trimestre 2022, 6,4 % de la population active est au chômage en Bourgogne-Franche-Comté, un taux inférieur de 0,9 point au niveau national . Le taux de chômage reste stable ce trimestre dans la région, tout comme au niveau national (- 0,1 point).

La Bourgogne-Franche-Comté est la cinquième région la moins touchée par le chômage, derrière la Bretagne, les Pays de la Loire, la Corse et Auvergne-Rhône-Alpes.

Le Territoire de Belfort reste le seul département de la région où le taux de chômage (8,4 %) est plus élevé qu’au niveau national. Il est à l’inverse particulièrement bas dans le Jura (5,2 %) et en Côte-d’Or (5,8 %). Il avoisine la moyenne régionale dans les autres départements, allant de 6,4 % en Saône-et-Loire à 6,8 % dans l’Yonne.
Sur un an, le taux de chômage baisse de 0,4 point dans la région. Ce repli est un peu plus marqué au niveau national (- 0,7 point). Tous les départements de la région sont concernés par cette baisse, à l’exception de la Nièvre où il est quasi stable (+ 0,1 point). Le Territoire de Belfort et le Doubs enregistrent les baisses annuelles les plus importantes, respectivement - 0,8 et - 0,7 point.

Le nombre de demandeurs d’emploi se stabilise
Au troisième trimestre 2022, le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) de catégories A, B et C s’établit à 199 700 en Bourgogne-Franche-Comté. Ce chiffre est stable ce trimestre, observant ainsi la même tendance qu’au niveau national.

Les effectifs des demandeurs d’emploi de moins de 25 ans toutes catégories confondues, tout comme ceux de plus de 50 ans, se stabilisent également après plus d’un an de baisse. Néanmoins, le nombre de jeunes sans aucun emploi (catégorie A) continue d’augmenter, + 2,0 % ce trimestre après +1,3 % au trimestre précédent.

Chez les femmes, le nombre de demandeuses d’emploi baisse très légèrement (- 0,5 %) alors que, chez les hommes, on observe la tendance opposée (+ 0,5 %).

La situation s’améliore également pour les personnes exerçant une activité réduite (catégories B et C), leur nombre diminue de 1,0 %. À l’inverse, le nombre d’inscrits sans emploi (catégorie A) augmente légèrement, + 1,0 %.

La situation des demandeurs d’emploi de longue durée continue de s’améliorer. Leur nombre recule (- 2,5 %) pour le cinquième trimestre consécutif. Avec 93 200 inscrits à Pôle emploi ce trimestre, leur nombre atteint son plus bas niveau depuis début 2015.


Les défaillances d’entreprises augmentent mais demeurent à un niveau bas
Avec l’arrêt des mesures de soutien en trésorerie, la santé financière des entreprises est de nouveau plus sensible à la conjoncture économique (figure 5). Ainsi, 1 400 défaillances sont enregistrées dans la région, soit une hausse de 10,0 % sur un an. Cette progression est légèrement moins importante qu’en France (+ 11,1 %).
Toutefois, le nombre de défaillances demeure encore très largement inférieur à son niveau de fin 2019 (- 28,8 %).

Les créations d’entreprises repartent à la hausse
Ce trimestre, le nombre de créations d’entreprises progresse nettement en Bourgogne-Franche-Comté (+ 10,6 %), et à un rythme plus rapide qu’au niveau national (+ 9,1 %) (figure 6). Le nombre de créations est important, 8 000 immatriculations dans la région contre moins de 7 300 au trimestre précédent.

Les créations de micro-entreprises et de sociétés augmentent au même rythme (+ 10,6 % et 10,7 %).

Les mises en chantier augmentent légèrement
En Bourgogne-Franche-Comté, l’activité dans le bâtiment est repartie légèrement à la hausse. Le nombre de logements commencés entre octobre 2021 et septembre 2022 atteint 10 700.

Ce cumul sur douze mois augmente légèrement par rapport au trimestre précédent (+ 0,8 %), alors qu’il baisse de 1,0 % en France.

Malgré ce rebond, l'activité du bâtiment dans la région est toutefois moins dynamique qu'en septembre 2021. Le nombre de logements commencés baissent fortement par rapport au troisième trimestre 2021 (- 7,0 %).

Par ailleurs, sur un an, 13 500 logements ont été autorisés à la construction dans la région. Malgré une baisse depuis le printemps, ce résultat reste au-dessus de la moyenne du nombre de logements autorisés à la construction ces cinq dernières années (12 600).


La reprise de l’activité touristique se confirme
Au troisième trimestre 2022, la fréquentation hôtelière en Bourgogne-Franche-Comté dépasse pour la première fois son niveau d’avant-crise. Avec 2,4 millions de nuitées, elle se situe 1,3 % au-dessus de la fréquentation du même trimestre en 2019. Cette légère hausse de fréquentation est du même ordre qu’au niveau national.

Les hôtels de Bourgogne-Franche-Comté ont attiré de nombreux touristes en provenance de l’étranger durant la période estivale. La fréquentation de la clientèle non-résidente augmente ainsi de 5,6 % dans la région alors qu’elle se contracte légèrement au niveau national. En revanche, la Bourgogne-Franche-Comté est l’une des deux seules régions où la fréquentation de la clientèle résidente est en retrait ce trimestre, avec Grand Est.

Le chiffre d’affaires dans l’hôtellerie en Bourgogne-Franche-Comté retrouve également son niveau d’avant-crise pendant l’été. Le retour de la clientèle hôtelière s’accompagne de la remontée du chiffre d’affaires dans les hôtels. Il est en hausse de 9,7 % et 11,3 % en juillet et août par rapport aux mêmes mois de 2019. Cette progression est comparable à la hausse des prix de ce secteur. En juin-juillet-août 2022, l’indice des prix à la consommation dans les hôtels est 13 % au-dessus de son niveau de la même période en 2019. Ainsi, la hausse du chiffre d’affaires ne se traduit pas par un surcroît d’activité mais, est tirée par l’inflation.

Dans la restauration, les chiffres d’affaires sont également en hausse de 4,9 % et 6,4 %, en août et en septembre par rapport aux mêmes mois de 2019. Cette progression est toutefois à relativiser, la hausse des prix dans ce secteur étant supérieure au mois d’août (+ 7,9 %) comme au mois de septembre (+ 8,1 %).

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