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Un lycée, des projets

Un lycée, des projets

Le lycée Marey fourmille de projets : établissement plus vert, plus responsable, promoteur de la santé… Les sujets sont multiples mais cruciaux pour l’avenir et le bien-être de nos enfants… Plus d’informations avec son proviseur, Etienne Agostini.

 Quel est votre projet d’établissement ?

Etienne Agostini : L’évaluation d’établissement doit aujourd’hui se faire tous les 5 ans. Elle se déroule en deux temps : un premier qui est une auto-évaluation pendant laquelle nous sondons les familles, les élèves par rapport à de nombreux éléments sur la vie au lycée au sens large y compris les enseignements. Nous collectons toutes les données issues d’indicateurs divers et variés : taux d’encadrement, la proportion de filles dans quelles filières... Les établissements sont encadrés par le ministère qui fournit clés en mains un certain nombre d’outils qu’il faut mettre en œuvre. Mais nous ajoutons ce que nous voulons. Cela laisse un peu de marge, d’autonomie à chaque établissement. Une fois que cette auto-évaluation est faite, une évaluation externe est réalisée par des personnels de l’éducation comme des inspecteurs, proviseurs, des membres d’établissement qui viennent passer quelques jours dans l’établissement. Ils rendent ensuite des conclusions qui sont confrontées à l’auto-évaluation. De là sort naturellement un projet comportant nos lacunes, nos besoins, nos points forts, etc. Cette auto-évaluation est programmée l’année prochaine, avec l’accord du rectorat au second semestre et nous positionnons l’évaluation externe dès le début d’année suivante. 

 

Des pistes ?

Etienne Agostini : Trois thématiques sont priorisées : une qui est d’actualité, l’égalité fille garçon. Nous sommes un des neuf établissements de l’académie à avoir obtenu un label égalité fille garçon. Cela veut dire que nous sommes engagés dans une démarche où nous promouvons cette égalité aussi bien en termes de culture du respect, par exemple dans le vivre ensemble, que dans l’orientation, les représentations de métiers, d’études. Cela couvre un spectre assez large. Nous embarquons dans cette aventure à la fois les élèves et le personnel, avec des ateliers sur les clichés sexistes, par exemple.

La deuxième thématique que nous avons développée est le développement durable. Le lycée a été longtemps pionnier dans ce domaine. Il existe encore beaucoup de traces de cette époque : recueil de l’eau de pluie, etc. Nous nous sommes engagés dans un renouvellement du label E3D. Cela va se traduire par beaucoup de projets autour de la biodiversité. Nous avons des projets de réimplanter un peu plus de faune et de flore : nichoirs à oiseaux, micro-forêt, pâturage, etc. 

La troisième thématique que nous amorçons est de s’inscrire dans une démarche qui s’appelle l’école, promotrice de santé. Mettre au cœur de notre établissement des applications visant à améliorer la santé de manière très globale. Il faut que les élèves s’emparent de certaines thématiques, que ce ne soit pas seulement une infirmière experte qui intervienne. J’aimerais que nos actions soient décuplées. La semaine dernière, un stand était installé dans le hall. Les élèves pouvaient y tester leur audition et se rendre compte des niveaux sonores.

 

Le lycée est plus que jamais un lieu communiquant ? 

Etienne Agostini : Cela change beaucoup actuellement. Les parents sont en demande d’informations. C’est un des axes qui nous tient à cœur, développer la communication. Informer de façon plus ample parce que les familles sont quelque peu perdues, nous sommes dans la complexité. Des réunions d’informations pour les parents d’élèves de seconde sont menées pour se projeter sur les deux années qui suivent. En termes de communication, il est difficile de trouver l’outil parfait, le canal parfait. Il faut multiplier les canaux pour arriver à toucher tout le monde. Certains seront sensibles aux mails, d’autres aux réseaux sociaux, d’autres encore qui ont besoin de supports papier. Il faut mixer et trouver la bonne formule d’ensemble. Le but est également de faire revenir les parents à l’école. Au lycée en France, les parents ont un peu de peine à franchir la porte. J’aimerais parfois que les parents viennent parler de leur métier, leur expérience. Plus on monte en âge, moins les parents interviennent. Mais c’est bien de les inclure, de voir qu’ils peuvent se tourner vers le lycée où ils peuvent obtenir des informations, avec le but de travailler ensemble avec cette idée de co-éducation. 

 

 Les enfants sont en attente ?

Etienne Agostini : Il faut aller parfois les chercher. Il faut les mettre en situation d’eux-mêmes proposer des choses, les écouter au sein des instances de la vie lycéenne. Cela ne signifie pas répondre à tout ce qu’ils demandent mais leur faire comprendre qu’ils ont leur mot à dire. Ce n’est pas eux qui commandent mais leur parole est importante pour améliorer le bon fonctionnement de l’ensemble. Leur faire confiance et les aider car ils ne savent pas forcément comment faire.

Nous développons un autre axe autour de l’engagement des lycées, la volonté d’inclure nos élèves davantage dans la vie du lycée. Nous avons des instances, mais les élèves n’y viennent pas beaucoup ou certaines filières ne viennent pas du tout. Il faut les convaincre que ce qui se discute est leur quotidien. Nous voulons aussi leur proposer de s’engager en dehors du lycée parce que nous croyons aux vertus de l’engagement extra-scolaire mais aussi à une petite visée utilitaire car nous nous apercevons que les formations supérieures maintenant attendent les dossiers d’élèves avec un petit plus. Autant certains élèves le feront spontanément mais il faut le proposer à tout le monde, dans le monde sportif, associatif, être délégué de classe, plein de choses à faire. Avec des élèves qui montrent aux autres élèves. 

 

Comment qualifieriez-vous ce lycée ?

Etienne Agostini : C’est un lycée qui a une assez forte identité, paisible dans lequel il fait bon vivre, il faut renforcer ce sentiment. Par exemple, à l’initiative des profs d’EPS le ballon baskets s’est déroulé il y a quelques semaines. C’était extrêmement bon enfant ! Dans cet esprit de communauté, la cafétaria, la maison des lycéens, les associations sportives, entretiennent ce sentiment. Cette année, nous allons faire un livre de l’année, un year book en collaboration avec notre pôle des industries graphiques. Un bal de fin d’année sera organisé pour les bacheliers. Cette année, nous mettons en place beaucoup de choses !