ECONOMIE

Les lunettes d’aide à la lecture pour les dyslexiques Lexilens® au Palais de l’Élysée

Les lunettes d’aide à la lecture pour les dyslexiques Lexilens® au Palais de l’Élysée

Très récemment certifié Origine France Garantie, le dispositif développé à Beaune a été retenu pour participer à la Grande Exposition du Fabriqué en France, un événement qui valorise le savoir-faire français et qui se déroulera les 1er et 2 juillet au Palais de l’Élysée. Retour sur cette belle aventure technologique avec Info-Beaune.

Confectionnées entre Toulouse et Beaune, les lunettes d’aide à la lecture pour dyslexiques  Lexilens® est une innovation développée par la startup Abeye incubée par le réseau d'opticiens Atol. Sa renommée a fait le tour de l’Hexagone, à tel point qu’elles font partie des innovations retenues sur es 2 500 candidatures pour participer à la Grande Exposition du Fabriqué en France qui se déroulera les samedi 1er et dimanche 2 juillet au Palais de l’Élysée. 
Deux ans de recherche et de développement expérimental (R&D) ont été nécessaires à Abeye pour passer du concept à ses lunettes d’aide à la lecture. Plus qu’une lunette intelligente, cette invention est de l’électronique mis au profit de la santé et du bien-être, comme aime à le souligner Michael Kodochian, fondateur et PDG d’Abeye. « Dans chaque classe, il y a 10 % d’enfants dyslexiques, soit environ deux élèves. Outre les difficultés scolaires, ce trouble de l’apprentissage reconnu par l’Organisation Mondiale de la Santé  entraîne un décrochage scolaire et une exclusion sociale. Tout comme l’abeille qui apporte un grand service à la population, en toute discrétion, par la pollinisation, Abeye crée des lunettes qui apportent à l’individu santé et bien-être. » 

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Des verres actifs intelligents qui viennent filtrer les images miroirs
Cet ingénieur s’est appuyé sur la découverte de deux chercheurs en physique de l’Université de Rennes. Albert Le Floch et Guy Ropars ont été récompensés pour leurs travaux par l’Académie Nationale de Médecine le 20 décembre 2021. Après 15 ans de recherches, ces deux chercheurs ont mis en évidence un lien entre œil, cerveau et certaines formes de dyslexie. Leurs travaux ont révélé́ « deux yeux trop parfaits », ou l’absence d’œil directeur, qui empêchent le cerveau de filtrer les images miroir et donc, de distinguer correctement les lettres. Avec ses verres actifs intelligents, Lexilens® intervient ici, en permettant d’évacuer l’une de ces deux images par un flux lumineux, à l’origine de la gêne de la lecture. 
Les verres sont pilotés par un dispositif électronique logé dans les branches, activable par une simple pression sur un bouton de mise en marche. Lors de la première prise en main, la lunette se connecte à une application smartphone en Bluetooth qui guide l’utilisateur dans le paramétrage de Lexilens®. Après ce réglage rapide et facile, l’effet est immédiat : les lettres se détachent mieux, les lignes se séparent et la lecture devient plus facile avec moins d’efforts. Lexilens® peut également intégrer un clip pour une mise à la vue, en cas de besoin de correction visuelle.

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6 000 utilisateurs dans 36 pays 
Conçu pour aider les personnes dyslexiques à améliorer leurs compétences et leur vitesse de lecture, le dispositif compte 6 000 utilisateurs dans 36 pays « avec un taux de satisfaction de 92 % ». Disponibles uniquement pour les enfants à leur lancement en 2021, les lunettes Lexilens® sont désormais disponibles en taille adultes. Fabriquée en France, cette technologie Lexilens® est brevetée et Atol est le distributeur exclusif.
Vendues au prix de 449 €, ces lunettes non encore remboursées peuvent être mises à la vue.
Abeye, en collaboration avec Atol, lance régulièrement de nouveaux coloris et optimise en continu le design de ce produit. La coopérative Atol est un actionnaire minoritaire d’Abeye. Les liens qui les unissent sont forts : « Atol a un rôle d’incubateur, nous sommes au cœur de leur logistique, nous bénéficions de leurs compétences en matière de qualité et d’expertise (angle, bras de monture, confort, esthétique, durabilité). Nous travaillons de concert avec nos compétences propres mais en synergie pour le bien voir et le bien être ».
Côté innovations, Abeye ne s’arrête pas là. Le plan de production de ces lunettes reste modeste en prévoyant 24 000 unités d’ici fin 2024. La startup de Beaune a développé un boîtier pour les professionnels de santé qui paramètre la lunette. Cette technologie est également développée sur des écrans d’ordinateur pour l’aide à la lecture. Abeye travaille sur un outil de dépistage de la dyslexie à partir de 5 ans. Nous n’en saurons pas plus, Michael Kodochian préfère garder le secret quant à ses futures innovations.

Jeannette Monarchi