BEAUNE

Charlotte Fougère, adjointe de la Ville de Beaune : « La réhabilitation de la piscine, incontestablement le projet phare de ce mandat à 11 M€ »

Charlotte Fougère, adjointe de la Ville de Beaune : « La réhabilitation de la piscine, incontestablement le projet phare de ce mandat à 11 M€ »

Festival Belen en nouveauté pour cet automne, le projet de réhabilitation de la piscine pour 11 M€… des projets innovants la Ville n’en manque pas. Info-Beaune a rencontré Charlotte Fougère, adjointe au maire de Beaune, chargée de la culture, du mécénat et des grands projets, qui évoque les dossiers de la rentrée.

Hyperactive, Charlotte Fougère l’est indéniablement en menant de front vie politique et vie professionnelle. Fondatrice de Calice Hospitality en 2018, elle met à disposition avec passion et détermination son expertise de conseils quant aux projets de développement et d'aménagement dans le cadre de ses mandats d’élue : adjointe au maire, chargée de mission au sein de la communauté d’agglomération Beaune Côte & Sud, comme au sein du département de la Côte d’Or. En cette rentrée, Charlotte Fougère nous relate les projets de la Ville.

Comment voyez-vous l’attractivité de la Ville de Beaune ?
On a passé un cap, on change d’époque aujourd’hui. L’attractivité de Beaune sur le plan national et international n’a cessé de se renforcer ces dernières années. Notre rôle au sein du conseil municipal est d’accompagner ce développement pour qu’il soit utile aux Beaunois. Ca passe par des projets tels que la piscine, les pistes cyclables… en tout cas l’amélioration du cadre de vie. Ça passe aussi par les efforts qui sont faits pour assurer une transition écologique qui permet de refroidir la ville, par une dynamique culturelle à mettre en œuvre. L’attractivité de la filière viticole et gastronomique est assurée mais c’est aussi à travers la partie évènementielle qu’on attire et c’est pourquoi on se renouvelle depuis le début du mandat. J’ai vraiment eu à cœur d’avoir une politique culturelle qui se tourne prioritairement vers les Beaunois avec les associations locales mais aussi vers un public extérieur (les Hospices de Beaune ont accueilli 500 000 visiteurs). La ville contribue à cette image par la création de nouveaux festivals et de nouveaux évènements. C’est pour ça que je veux vraiment que Beaune soit une ville festivalière et qu’on accompagne les festivals comme Jazz O’Verre qui va avoir lieu le dernier week-end de septembre, le festival Beethoven ou encore Beaune Blues Boogie Festival… autant d’associations qui contribuent à accueillir des artistes de renommée internationale qui se produisent à New York à Paris, dans le monde entier, et qu’on a la chance de pouvoir faire venir.

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Lors de la présentation du Festival Belen en juillet dernier avec André Manoukian

Quelle est l'actualité de la vie culturelle de la cité ?
Elle est forte avec la création cette année de deux festivals : Beaune humour en mars qui a accueilli des humoristes de renom sur les planches de la Lanterne Magique et prochainement la tenue du festival Belen à la mi-octobre. Les premiers retours sont plutôt positifs avec un bon nombre de réservations sur les différents concerts. J’ai souhaité donner la possibilité aux Beaunois de profiter du festival par des accès libres et gratuits, le samedi et le dimanche (place Carnot et parc de la Bouzaize). J’ai hâte de profiter de ce grand moment musical qui accueillera des artistes internationaux comme Noa, qui a fait le choix de Beaune comme date de sa tournée internationale.

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Inauguration en juin des travaux de rénovation du Théâtre de Verdure

Je voudrais également rassurer les spectateurs. Des lieux de repli ont été prévus en cas de mauvais temps, la collégiale pour les concerts de l’Hôtel-Dieu et les Halles pour les concerts au Théâtre de Verdure. Vous pouvez prendre vos billets tranquillement sans vous inquiéter de la météo. Ce même théâtre de verdure qui a bénéficié d’une très belle restauration de la part de la ville est aujourd’hui une nouvelle scène offrant 800 places. Il entre dans la programmation culturelle de la ville, et s’ouvre à la location pour des partenaires extérieurs ayant envie d’y créer des évènements.
Au sein du Musée des Beaux-Arts, la ville met en valeur les personnages illustres qui ont fait la renommée de Beaune avec l’exposition « Destins croisés » qui, à la demande du public et des scolaires, se poursuit jusqu’au 22 octobre. Et bien sûr ce week-end, les différents sites de la ville de Beaune s’ouvrent dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine
Dans le cadre de la politique jeunesse, les ateliers ont très bien fonctionné dans les musées municipaux. J’ai souhaité dynamiser le magnifique lieu de la Lanterne Magique, qui mérite d’avoir une programmation à la hauteur de cette scène. Pour la première année, nous avons dévoilé une programmation dense avec des artistes nationaux, programmation que nous allons continuer d’étoffer en 2024.
Depuis le début du mandat, nous avons souhaité rouvrir des lieux symboliques de la ville, comme le beffroi avec des expositions renouvelées, l’Hôtel des Ducs de Bourgogne – Musée du vin. Nous sommes à ce sujet en train de travailler avec l’université de Liège, pour accueillir le Centre européen d’études bourguignonnes qui ouvrira en 2026. En fin d’année, nous allons lancer la première phase de rénovation pour créer des salles de recherche, créer un parcours culturel historique avec une nouvelle scénographie afin de rapprocher tous les publics et de renouer avec l’histoire du lieu. Nous travaillons main dans la main avec les Hospices De Beaune pour avoir un parcours commun. Nous aurons dans ce sens un séminaire en décembre.

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Pouvez-vous nous exposer les grandes réalisations que la ville de Beaune souhaite entreprendre dans un avenir proche ?
L’un des projets phares de ce mandat est certainement la réhabilitation complète de la piscine municipale. C’est un projet très attendu par les Beaunois. Le coût de 11 M€ est conséquent. Nous sommes dans un contexte qui a énormément évolué sur les trois dernières années, puisque Le Covid a ralenti la procédure et nous faisons face à la flambée des prix des matériaux et de l’énergie.
Le conseil municipal a délibéré sur un maintien en régie directe, ce qui nous permet de maîtriser la partie chantier et la mise en exploitation, sans trop de répercussion sur la billetterie. Nous avons validé un programme technique détaillé qui a fait l’objet d’un appel d’offres lancé récemment et qui est en cours d’instruction. L’objectif est que le lauréat désigné fin octobre puisse lancer, après plusieurs mois d’étude, les travaux au début de l’été 2024 pour une livraison en 2026.
Le projet comportera trois bassins, dont deux couverts et un d’extérieur, de manière à pouvoir accueillir plusieurs types de public en même temps. Tout le monde pourra pratiquer son activité sans se gêner. Nous allons garder le périmètre des bassins existants, les rénover complètements ainsi que les locaux avec des matériaux durables et écologiques. Il s’agit d’une réhabilitation lourde et techniquement complexe aux enjeux très forts en termes d’innovation énergétique pour un chauffage pratiquement autonome (panneaux photovoltaïques, pompe à chaleur). On gagne de la place et du confort pour les usagers. La Ville va bénéficier de l’accompagnement de l’État avec le Fonds Vert, du département.
L’autre grand projet concerne « Le fil de l’eau », dont l’ouverture au public sera officielle mercredi 20 septembre. Il s’agit d’un parcours à mobilité douce entre les parcs de la Chartreuse et de la Bouzaize ; un parcours découverte de l’emblématique rivière beaunoise et de sa biodiversité, c’est vraiment une sensibilisation aux écosystèmes. Dans un contexte de canicule, il est essentiel de maintenir le rapport à l’eau. Ça fait partie du programme de transition écologique.
Nous sommes également en préparation de la réhabilitation du pôle scolaire Blanches-Fleurs qui entre dans le plan annuel de rénovation énergétique des bâtiments municipaux. C’est une tâche ardue puisque la Ville possède beaucoup de bâtiments anciens : il nous faut investir en conséquence pour améliorer le confort des usagers et des agents.  Les impacts du changement climatique nous imposent de nous adapter de façon rationnée avec des programmes pluriannuels. Dans un contexte inflationniste, ce n’est pas aux Beaunois de supporter les coûts, nous continuons d’investir sans augmenter les impôts. On trouve des solutions de financement, nous gardons une dynamique budgétaire avec une bonne gestion de la dette qui a largement diminué.

Propos recueillis par Jeannette Monarchi