BEAUNE

Hospices Civils de Beaune – Le cap de Guillaume Koch, un directeur prêt à relever les défis entre prestige, détermination et pragmatisme

Hospices Civils de Beaune – Le cap de Guillaume Koch, un directeur prêt à relever les défis entre prestige, détermination et pragmatisme

Guillaume Koch, nommé directeur des Hospices Civils de Beaune en octobre, se positionne comme un leader déterminé à affronter les enjeux majeurs du secteur hospitalier. À la tête d'un établissement prestigieux, il relève le défi avec passion, naviguant entre les exigences médicales, la gestion culturelle, et les challenges spécifiques de l'hôpital.

Le poste de directeur des Hospices Civils de Beaune est un rôle prestigieux qui attire un grand nombre de candidats. Avec 25 prétendants, surpassant même ceux des Centres Hospitaliers Universitaires (CHU), la nomination de Guillaume Koch en octobre dernier a marqué son engagement passionné dans le domaine des soins et de la santé.
 
Une fonction unique en son genre
À la tête d'un Groupement Hospitalier de Territoire (GHT)*, Guillaume Koch gère un ensemble hospitalier de 1 000 lits, dont plus de la moitié sont consacrés aux Établissements d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (Ehpad). Cependant, son rôle ne se limite pas à cela. Il est également en charge de la direction du Musée Hôtel-Dieu, le site payant le plus visité de la Bourgogne - Franche-Comté en 2023 avec 460 000 visiteurs. Cette position nécessite une collaboration active sur la programmation culturelle, les expositions et les événements.
 
Une polyvalence étonnante
Guillaume Koch dirige également deux domaines viticoles majeurs à Beaune, couvrant 60 hectares, et à Nuits-Saint-Georges, s'étendant sur 12 hectares. Cette polyvalence reflète l'approche holistique de Koch, investi tant dans les aspects médicaux et hospitaliers que dans le domaine culturel et viticole. Cette diversité de responsabilités met en lumière la singularité et la complexité de sa fonction de direction. « Ce poste est extrêmement intéressant », confie-t-il. « Avoir travaillé dans les hôpitaux de la Haute-Marne a été formateur en raison de leur situation délicate. »

Les défis et réalisations aux Hospices Civils de Beaune

Activité soutenue malgré des défis
Le GHT des Hospices civils de Beaune emploie 1 500 personnes, assurant une activité soutenue avec environ 20 000 admissions aux urgences et 700 sorties du SMUR par an ce qui correspond à peu près à deux sorties du SMUR toutes les 24 heures. En matière de naissances, l'hôpital enregistre environ deux naissances par jour, totalisant 750 par an. Bien que les chiffres de 2023 montrent une légère diminution par rapport à 2022, le ressenti aux urgences est plus lourd, avec moins de cas mineurs et une augmentation des hospitalisations plus longues et complexes.
 
Des challenges dans un contexte concurrentiel
L'hôpital de Beaune fait face à des défis en raison de sa position entre Dijon et Chalon, entraînant une concurrence intense. La taille de l'hôpital est un défi, et les financements sont ajustés en fonction d'une taille minimale requise. Les projets coûteux nécessitent une activité accrue pour assurer le financement.
Malgré une activité soutenue, Beaune fait face à des défis en raison de sa position entre Dijon et Chalon, entraînant une concurrence intense. « La taille de l'hôpital est un défi, et les financements sont ajustés en fonction d'une taille minimale requise. Les projets coûteux nécessitent une activité accrue pour assurer le financement. »
Les finances sont principalement assurées par l'activité, mais des problèmes de financement persistent pour certains projets, comme l'automatisation de la pharmacie. Un audit a révélé des possibilités de développement, soulignant les collaborations avec le CHU de Dijon, notamment en chirurgie, avec un partenariat à renforcer. Les Hospices civils de Beaune bénéficient de la présence d'infirmières de bloc, d'infirmiers anesthésistes et d'anesthésistes. Le prochain défi consistera à recruter des chirurgiens : « Nous disposons des bases nécessaires pour faire fonctionner les blocs. Nous lançons une campagne de recrutement et avons déjà réussi à intégrer de nouveaux urologues, redynamisant certains services, notamment l'oncologie ».
Le recrutement de chirurgiens est un objectif, avec des perspectives positives, notamment dans le maintien du service d'oncologie face aux défis de l'ARS grâce à une forte mobilisation et en partenariat avec le CHU de Dijon.


Initiatives innovantes pour pallier aux défis de recrutement
Cependant, des difficultés de recrutement subsistent, en particulier aux urgences, où des départs nombreux ont été enregistrés au dernier semestre 2023. Le maintien des urgences et du SMUR nécessite la présence permanente de deux médecins qui peuvent parfois faire défaut pour les gardes deux urgences malgré la présence de nombreux internes, capables d’assumer les sorties, une situation qui a conduit à la mise en place en novembre dernier d'un système de planning novateur et précurseur avec la mise en place certaines nuits par mois d’une équipe paramédicale « motivée et formée » du SAMU intervenant sans médecin lors de nuits spécifiques où les difficultés de recrutement persistent. C’est ainsi que Guillaume Koch a réussi à éviter la fermeture des services en urgence. « Ce n’est pas l’idéal, mais ça fonctionne, nous sommes toujours en recherche d’urgentistes. »
Malgré des difficultés de recrutement, notamment aux urgences, Guillaume Koch a mis en place des initiatives novatrices, comme la présence d'une équipe paramédicale du SAMU lors de nuits spécifiques où le recrutement médical est difficile. Bien que cela ne soit pas l'idéal, cette approche a permis d'éviter la fermeture des services en urgence.
 
Des spécialités médicales variées et attractives
Certaines spécialités médicales, telles que la gériatrie, une spécialité qui suscite moins d'engouement, la radiologie confrontée à une concurrence du secteur privé, et l'ophtalmologie, rencontrent des défis de recrutement, mais la maternité, la neurologie et la cardiologie bénéficient d'une bonne réputation. « Cependant, dans l'ensemble, nous n'éprouvons pas de difficultés majeures en termes de continuité des soins. »  La présence de 26 internes facilite le travail des médecins seniors, ouvrant des perspectives encourageantes malgré la complexité de la situation. « Il est même envisageable qu'ils choisissent de rester à Beaune par la suite. » Guillaume Koch reste optimiste, soulignant que d'autres hôpitaux font face à des difficultés bien plus importantes.

Jeannette Monarchi

*GHT Sud Côte d’Or 
Centre Hospitalier Les Hospices Civils de Beaune (établissement support)
EHPAD Auguste Arvier de Bligny sur Ouche
EHPAD Jeanne Pierrette Carnot de Nolay
EHPAD Cordelier de Labergement-lès-Seurre
EHPAD La Saône de Saint-Jean-de-Losne