BOURGOGNE

Beaune - Le Centre Hospitalier pionnier de l'expérimentation DiVa pour réduire les récidives des AVC et IDM

Beaune - Le Centre Hospitalier pionnier de l'expérimentation DiVa pour réduire les récidives des AVC et IDM

Le centre hospitalier de Beaune s'engage activement dans l'expérimentation DiVa (Dijon Vascular Project), un projet novateur visant à assurer un suivi intensif des patients ayant subi un accident vasculaire cérébral (AVC) ou un infarctus du myocarde (IDM). Le Professeur Maurice Giroud, l’un des porteurs de cette expérimentation, souligne les avancées significatives en Côte-d'Or dans la prise en charge de ces pathologies.

Le centre hospitalier de Beaune participe activement à l'expérimentation DiVa (Dijon Vascular Project), un projet ambitieux visant à assurer un suivi intensif commun des patients ayant subi un accident vasculaire cérébral (AVC) ou un infarctus du myocarde (IDM). Ce projet regroupe des professionnels de la santé, notamment des infirmières, des médecins et des pharmaciens, tant hospitaliers que libéraux, dans les régions de Bourgogne et du Grand-Est, incluant Dijon, Beaune, Semur-en-Auxois, Châtillon, Langres et Chaumont.
 
Un nouveau modèle d'organisation pour un suivi intensif
Dans le cadre de DiVa, un nouveau modèle d'organisation est expérimenté afin d'optimiser le temps médical disponible. Ce suivi intensif des patients post-AVC et post-IDM, d'une durée de deux ans, est réalisé sous la supervision étroite des médecins cardiologues et neurologues, en collaboration avec le médecin traitant. Des infirmières spécifiquement formées assurent ce suivi selon un protocole commun aux deux affections, complété par des entretiens pharmaceutiques. Cette approche vise à détecter précocement les signes de récidive ou de complication, permettant ainsi une adaptation rapide du traitement.
 
Défis et avancées en Côte-d'Or
Le Professeur Giroud, l’un des référents de l'expérimentation DiVa, souligne les avancées significatives en Côte-d'Or dans la prise en charge des AVC. « En Côte-d’Or, la prise en charge du premier AVC bénéficie d'un niveau de qualité élevé, avec une diminution significative de la mortalité de 40 % au cours des 20 dernières années. Cependant, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour améliorer la phase post-AVC. Les ré-hospitalisations demeurent trop fréquentes en raison d'un manque de surveillance adéquate après la phase aiguë de la maladie : le système de santé est sous pression, avec une pénurie de médecins, sachant qu'il faut 12 ans pour former un professionnel de santé dans ce domaine. » Dans ce contexte, l'expérimentation DiVa se concentre sur la formation des infirmières hospitalières et libérales, qui assurent un suivi des patients sur deux ans avec des consultations alternées tous les trois mois. Les pharmaciens contribuent également à cette démarche en adaptant les traitements, ce qui permet de renforcer le dépistage précoce des complications.


Vers une généralisation nationale
Cette expérimentation menée au sein du Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) « 21-52 » vise à évaluer son impact tant dans les zones urbaines, telles que Dijon et Beaune, que dans les zones rurales, notamment Semur-en-Auxois, Châtillon-sur-Seine, Chaumont et Langres. Son objectif principal est de réduire les récidives et les complications handicapantes des patients, dans le but de diminuer le taux de ré-hospitalisations non programmées aux urgences.
 
Des résultats encourageants et une collaboration fructueuse
Cette collaboration interrégionale a donné des résultats positifs sur les 895 patients suivis, avec une participation active des deux sites hospitaliers, le CHU de Dijon et le centre hospitalier de Beaune. La tendance est encourageante : le nombre de récidives diminue grâce à un suivi intensif assuré par des infirmières hospitalières (IDEH) et des infirmières libérales (IDEL) formées à la prévention et au dépistage précoce des complications et des récidives. De plus, les entretiens pharmaceutiques réalisés par des pharmaciens cliniciens hospitaliers ou officinaux ont eu pour objectif de renforcer l’adhésion thérapeutique et de réduire les complications iatrogènes.
Si les résultats continuent à confirmer l'efficacité de ce modèle, il pourrait être étendu à l'ensemble du territoire français dès 2025, avec la possibilité d'inclure le suivi d'autres pathologies.
À travers ces initiatives novatrices et cette collaboration fructueuse entre le CHU de Dijon et le centre hospitalier de Beaune, la Fondation Clément-Drevon joue un rôle essentiel dans la promotion de l'innovation médicale et de l'excellence des soins en Côte-d'Or.

Jeannette Monarchi