BOURGOGNE
Dur dur d’être une startuppeuse !
Par Nadège Hubert
Publié le 28 Mars 2024 à 07h27
Moins prises au sérieux, reléguées au rang d’assistante par des interlocuteurs bourrés de préjugés, moins ambitieuses… Les startuppeuses rencontrent souvent plus de difficultés que les hommes à mener à bien leur projet d’entrepreneuriat, en particulier dans les secteurs scientifiques et technologiques. Pour interpeller sur ce sujet et les encourager à sauter le pas, plusieurs d’entre elles ont témoigné à l’occasion de la deuxième édition de Ladij Tech.
"La femme serait vraiment l'égale de l'homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente." Cette citation de Françoise Giroud a été reprise par Catherine Creuzot-Garcher, entre autres cheffe de service d’ophtalmologie du CHU de Dijon, à l’occasion des tables rondes qui se tenait à l’école ESEO de Dijon pour la deuxième édition de Ladij Tech. Cet évènement visait à valoriser l'entrepreneuriat féminin dans l'innovation. Plusieurs intervenantes - doctorantes, chercheures, startuppeuses venues de toute la Bourgogne - Franche-Comté - ont témoigné de leurs parcours, tantôt semés d’embuches, tantôt paisible. Les chiffres traduisent toutefois majoritairement les difficultés et les freins des femmes à entreprendre. Elles ne représentent en effet que 33 % des créateurs d’entreprise mais le chiffre tombe à 12 % quand il s’agit des femmes créant seules une startup. Si l’activité concerne la deep tech et s’appuie sur les technologies et les sciences, les femmes disparaissent rapidement des radars.
De la science à l’entrepreneuriat
Pourtant, des dispositifs existent comme celui de la région : ICE. Il vise à faire émerger des entrepreneurs et managers à haute connaissance scientifique, de tous genres. « Les femmes ne sont que 25 à 30 % à en profiter » soulignait Laëtitia Martinez, deuxième vice-présidente du Conseil régional en charge de l'enseignement supérieur, la recherche, l'égalité réelle et la laïcité. « Nous avons besoin de travailler ce sujet et de pousser les femmes tant dans un souci d’égalité que pour des besoins en recrutement. » En complément, les CIFRE, Conventions industrielles de formation par la recherche, profite à 60 chercheurs dans la région mais seuls 39 % de femmes s’inscrivent dans la démarche. Elles privilégient alors des secteurs comme la santé ou encore les sciences humaines et sociales.
Attirer l’argent
Au-delà des moyens mis en place en amont, pour accompagner la recherche jusqu’à l’entrepreneuriat, celles qui se lancent peinent à trouver les financements. Quand elles vont au bout de leur projet, les inégalités persistent au moment des levées de fonds puisque les hommes en profitent majoritairement, à 88 %, et qu’ils raflent les plus grosses sommes. Pour résoudre cette inégalité, Catherine Abonnenc, présidente nationale Femmes Business Angels, s’est montrée claire : « Les femmes doivent investir le domaine de l’argent que ce soit à travers l’actionnariat ou encore les investissements ». Contrairement aux idées reçues, la gent féminine ne répugne pas à prendre des risques. « Elles ont une vision plus globale et posée donc elles investissent différemment. Elles ne vont pas adhérer au délirium du startuper. Elles auront une vision globale, holistique, posée. Elles analysent de façon pratique, observent l’apport du produit, regardent le fonctionnement de l’équipe, la diversité de compétences, la gouvernance. » Les investisseuses cherchent tout autant que les hommes la rentabilité mais veulent également jouer un rôle. « Les femmes se sont engagées avant les hommes dans les investissements à impact. » Pour augmenter leur chance de convaincre les investisseurs, les startuppeuses n’hésitent pas à s’entourer d’homme en misant sur la mixité des équipes dirigeantes. « Elles prennent l’initiative d’aller chercher des associés. La mixité des genres et des compétences apporte un côté rassurant au dossier » soulignait Catherine Abonnenc. Une démarche parfois rassurante aussi pour les entrepreneures qui ajoutent trop souvent à leurs difficultés un syndrome moins connu des hommes, celui de l’imposteur. « Le doute ne doit pas entraver l’action » insistait toutefois une participante.
Nadège Hubert
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