PULIGNY-MONTRACHET

Le domaine Alvina Pernot, petit deviendra grand

Le domaine Alvina Pernot, petit deviendra grand

A Puligny-Montrachet, le domaine Alvina Pernot porte des ambitions qui se traduisent par un investissement d’1,5 million d’euros dans une nouvelle cuverie.

Après six années passées aux côtés de son père Paul, Alvina Pernot et son mari Philippe Abadie, dans le commerce du vin, ont décidé de se lancer. « On voulait créer des vins qui nous ressemble. A partir d’un même raisin, on peut obtenir des résultats très différents en travaillant sur la vinification et l’élevage » précise le couple. En 2018, ils achètent une première parcelle et agrandissent peu à peu leur domaine qui comprend aujourd’hui un hectare de vigne. Encore peu par rapport aux 20 hectares exploités par son père mais assez pour débuter. « Nous avons aussi une activité de négoce qui est approvisionné à 80% par des vignes de la famille » explique Alvina Pernot. Toutefois, chaque année depuis 2018, le domaine augmente le nombre de bouteilles qui sort de ses caves, exception faite de 2021, les vignes ayant souffert du gel. En 2022, 36 000 bouteilles issues de 24 appellations sont ainsi sorties du domaine. « Nous réalisons 85% à l’export dans une trentaine de pays avec des pays de plus en plus demandeurs comme l’Inde et la Chine. Localement, à côté de quelques particuliers anecdotiques, nous travaillons avec l’hôtellerie restauration et des cavistes mais étonnamment assez peu en Bourgogne » regrette Alvina Pernot. 

Investir pour grandir

Pour accompagner cette croissance, le domaine a investi dans une cuverie, achevée en 2022. « Il n’y avait pas de terrain disponible dans le village de Puligny-Montrachet et on ne voulait pas sortir alors nous avons dû couper quelques rangs de vignes » regrette Philippe Abadie. Le couple a engagé une enveloppe d’1,5 million d’euros pour ce projet accompagné de bureaux, achevés eux en 2023. « Nous avons besoin de grossir mais il fallait une structure pour le faire. Notre banque, la Caisse d’Epargne, suit plus facilement les jeunes qui se lancent » sourit le couple qui a emprunté 900 000 euros pour financer le projet. Au quotidien, le couple intervient sur tous les fronts, n’étant épaulé que par un salarié pour le travail de la vigne et d’une dizaine de vendangeurs locaux la saison venue. 

Nadège Hubert