BOURGOGNE

BIVB- Le millésime 2023 marqué par une récolte généreuse et de qualité donne l'espoir d'une relance économique

BIVB- Le millésime 2023 marqué par une récolte généreuse et de qualité donne l'espoir d'une relance économique
Point sur les vendanges et sur la situation économique lors de la conférence de rentrée donnée ce mardi par François Labat, président du BIVB, et Laurent Delaunay, président délégué

« Des mines réjouies ! » C’est par cette entame imaginée pour exprimer la satisfaction quant à la belle récolte des vendanges 2023 « en qualité et en quantité » que François Labet, président du bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) a ouvert la conférence de presse de rentrée mardi à la Cité des Climats et des Vins de Bourgogne à Beaune.

Un spectre large de sujets a été abordé : le bilan des vendanges, un point sur le millésime 2023, la fréquentation estivale enregistrée dans le réseau Cités des Climats et des Vins de Bourgogne, et l'approche économique des vins de Bourgogne qui font face à une consommation en berne, due à l'inflation et à une moindre récolte en 2021.
 
Reconstitution des stocks pour assurer une stabilité des prix
Débutées le 25 août dans les parcelles de Crémant de Bourgogne du Mâconnais à Lugny, les vendanges du millésime 2023 se sont achevées fin septembre par les Hautes Cotes de Beaune et de Nuits et Chablis. Les vinifications sont lancées. Le volume total de la récolte sera annoncé à la 163e vente des Vins des Hospices de Beaune, le dimanche 19 novembre. Selon les productions « témoins », François Labet annonce une « grande satisfaction, la récolte est superbe en qualité et en quantité en blanc et en rouge, les premiers jus sont savoureux » malgré une saison culturale qui a été complexe avec un été froid et humide, des accidents climatiques subies en juillet : grêle à Mâcon, et sur la Côte de Beaune (Saint-Aubin et Meursault) « faisant craindre le pire, mais le miracle bourguignon est arrivé avec de fortes chaleurs ».
Après une année 2021 catastrophique qui a occasionné une pénurie de vins, les stocks ont pu être reconstitués en 2022 et la mise en réserve sur le long terme pourra se poursuivre grâce à la récolte 2023 annoncée encore bien meilleure : « nous avons du vin qui sera disponible pour nos clients, ce stock assurera un retour vers une stabilité des prix. 65 % de la production de vins de Bourgogne affiche des prix très attractifs et accessibles : il n’y a pas de meilleur rapport qualité/prix que nos vins » assure François Labet.
Un certain retour à la normale est opéré depuis deux ans avec des récoltes généreuses qui vont assurer la reconstitution de stocks pour anticiper les accidents climatiques de plus en plus fréquents. Les objectifs affichés sont clairs : reprendre des parts de marché et reconquérir de nouveaux clients, « après 10 ans de variations climatiques extrêmes, relate Laurent Delaunay, président délégué du BIVB, qui ont conduit à une situation économique très compliquée marquée par une diminution des ventes pendant le Covid, une explosion du marché à la sortie et aujourd’hui nous faisons face à une tension et à l’inflation ».
La campagne 2023-2024 démarre avec le bon potentiel de récolte du millésime 2023. Il est rare que la Bourgogne produise deux belles récoltes successives en volume.
Les faibles volumes de récolte se sont conjugués à une demande inassouvie, tous les ingrédients étaient réunis pour gonfler le prix des vins de Bourgogne. « Les entreprises qui le peuvent seront ainsi mieux à même d'envisager une légère détente sur les prix » formule comme vœu pieu François Labet.

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Les mines réjouies de François Labet et Laurent Delaunay

Les vins de Bourgogne face à une consommation en berne en France
La récolte 2022 (environ 1,75 million d'hectolitres, soit un peu plus de 233 millions de bouteilles) a partiellement reconstitué le stock, même si la récolte moyenne sur 5 ans reste inférieures à 1,5 million d'hectolitres (environ 190 millions de bouteilles).
En conséquence, le stock à la propriété, fin juillet 2023, reste bien en deçà de la moyenne quinquennale.
En grande distribution française, les vins de Bourgogne, soumis à l'inertie du manque de vin et à l'arbitrage des consommateurs, restent en retrait : - 13 % en volume d'achat en grande distribution (8 mois premiers 2023 /8 premiers mois 2022).
A l'export, le chiffre d'affaires continue de croître. Les volumes exportés reculent légèrement, après une belle année 2022, mais restent supérieurs à ceux de la période avant Covid (2019) : + 5,3 % en volume (6 premiers mois 2023 / 6 premiers mois 2019).
La croissance économique française reste soumise aux turbulences d'une inflation élevée, qui devrait atterrir à 4,4 % en décembre 2023 (INSEE), et d'une croissance économique atone, qui s'établit à 0,5 % au deuxième trimestre.

Jeannette Monarchi