BEAUNE

Beaune – La bioprédation : une approche naturelle pour contrôler les nuisances d'oiseaux

Beaune – La bioprédation : une approche naturelle pour contrôler les nuisances d'oiseaux
Beaune – La bioprédation : une approche naturelle pour contrôler les nuisances d'oiseaux
Beaune – La bioprédation : une approche naturelle pour contrôler les nuisances d'oiseaux
Beaune – La bioprédation : une approche naturelle pour contrôler les nuisances d'oiseaux
La Ville fait appel à Timothée Josselin, fauconnier et co-fondateur de Fauconnerie Team à Dijon, pour les campagnes d'effarouchement

Face aux dégradations et aux nuisances causées par les oiseaux, la Ville de Beaune a recours à la bioprédation, une méthode respectueuse de l'environnement. En partenariat avec la Fauconnerie Team, des rapaces sont utilisés pour éloigner les espèces indésirables, réduisant ainsi les dommages matériels et les perturbations sonores.

Dégradations matérielles, nuisances sonores et problèmes sanitaires… sont autant de désagréments causés par les oiseaux. Leurs fientes corrosives endommagent les bâtiments et les véhicules, tandis que leurs cris incessants perturbent la tranquillité des lieux. De plus, la propagation de maladies par les débris de nidification constitue un risque pour la santé publique. Face à ces défis, il est nécessaire de trouver des solutions durables et respectueuses de l'environnement.
 
Une approche ciblée avec la Fauconnerie Team
Depuis plusieurs années, la municipalité de Beaune s'appuie sur la Fauconnerie Team, basée à Dijon, pour mener ses campagnes d'effarouchement visant à réguler les populations de corbeaux. Romain Théodoran, du service des Espaces Verts, supervise ces interventions qui ciblent divers nuisibles tels que les corbeaux, les pigeons et les étourneaux. « En complément de nos méthodes internes, telles que l'utilisation de dispositifs sonores avec pyrotechnie pour dissuader les oiseaux nuisibles comme les étourneaux, nous faisons appel plusieurs fois par an à la Fauconnerie Team pour éloigner les corbeaux », explique-t-il.
Une régulation minutieuse est mise en place dès le début du mois de mars, conformément à un arrêté préfectoral, pour cibler spécifiquement les adultes. En collaboration avec le Lieutenant de louveterie, l'usage de carabines peut être envisagé pour compléter les actions de bioprédation. « Notre objectif principal est de déplacer les espèces vers des sites où elles causeront moins de nuisances, plutôt que de les éliminer », souligne Romain Théodoran. En conséquence, plusieurs aires de compensation ont ainsi été créées aux sorties de Beaune, que ce soit route de Pommard, vers l’autoroute ou encore sur le parking du Palais des Congrès.
Une campagne de dénichage est effectuée après l’automne pour contrôler la prolifération des oiseaux. « Chaque année après les vendanges, une intervention s'avère indispensable, car les oiseaux affluent pour picorer les raisins des vignes, transformant Beaune en leur lieu de repos habituel, comme la place Carnot avec ses nombreux arbres... Il est crucial d'agir avant la tenue de la Vente des Vins des Hospices », ajoute Romain Théodoran.

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Romain Théodoran, du service des Espaces Verts

Une régulation intelligente pour un équilibre préservé
L'effarouchement par bioprédation constitue une méthode efficace pour déplacer les nuisibles vers des sites de nidification éloignés du centre-ville, favorisant ainsi une régulation naturelle des populations aviaires. Contrairement à une élimination totale, l'objectif principal de cette approche est de réduire les nuisances causées par les oiseaux sans les éradiquer.
Les résultats obtenus à Beaune sont encourageants : au cours des 4 à 5 dernières années, pas moins de 200 nids ont été éliminés dans le quartier Saint-Jacques, permettant ainsi de débarrasser la zone de ces nuisibles. « Nous avons intensifié notre action avec l'aide de la fauconnerie, bien que les oiseaux aient tendance à revenir dès qu'ils perçoivent une diminution de la menace. C'est pourquoi nous programmons des interventions répétées, espacées de quelques semaines. » Cependant, malgré les efforts déployés en collaboration avec la Fauconnerie Team, certains secteurs comme la rue Guigone de Salins, l'avenue Bensheim, le Boulevard Bretonnière ou encore les Blanches Fleurs demeurent encore sujets à la présence d'oiseaux indésirables.


La sélection de la bioprédation comme méthode de contrôle repose sur l'emploi de prédateurs naturels, tels que les faucons, pour éloigner les espèces d'oiseaux indésirables comme les corbeaux, les pigeons et les étourneaux des centres urbains. Cette approche offre plusieurs avantages comparés aux méthodes conventionnelles de lutte antiparasitaire. Elle est écologiquement responsable, évitant l'usage de produits chimiques dommageables, et elle favorise l'équilibre naturel des écosystèmes. Souvent plus efficace sur le long terme, la bioprédation cible précisément les espèces problématiques sans affecter les autres animaux. Les rapaces, par exemple, sont utilisés pour leur capacité à patrouiller et à dissuader efficacement les oiseaux nuisibles de coloniser une zone.
Ces prédateurs naturels, spécialisés dans la chasse, instaurent par leur seule présence un environnement dissuasif pour les autres oiseaux, contribuant ainsi à minimiser les désagréments.
En combinant les avantages de la bioprédation avec d'autres méthodes de gestion intégrée des nuisibles, il est possible de créer des environnements plus sains et plus harmonieux pour tous.

Jeannette Monarchi