BOURGOGNE

Ferroviaire - Ouverture à la concurrence : la SNCF reste à bord pour le premier lot Bourgogne-Ouest-Nivernais

Ferroviaire - Ouverture à la concurrence : la SNCF reste à bord pour le premier lot Bourgogne-Ouest-Nivernais

Dès 2026, les trains circuleront plus souvent et plus longtemps en Bourgogne-Ouest. La Région Bourgogne-Franche-Comté a choisi de confier à SNCF Voyageurs le premier lot de son plan d’ouverture à la concurrence des lignes TER. Une décision à la fois technique et politique, qui sera actée ce vendredi en assemblée plénière.

C’est un virage historique que prend la Région Bourgogne-Franche-Comté avec la concrétisation de l’ouverture à la concurrence de son réseau TER, rendue obligatoire par la loi du 27 juin 2018. Ce vendredi, lors de l’assemblée plénière qui débutera à 9 h, les élus régionaux seront amenés à voter l’attribution du premier lot « Bourgogne-Ouest-Nivernais » à SNCF Voyageurs, à l’issue d’un appel d’offres lancé en janvier 2022.
 
« Pas un sujet simple », admet Marie-Guite Dufay
Jeudi, en conférence de presse, Marie-Guite Dufay, présidente de la Région, et Michel Neugnot, vice-président aux mobilités, ont présenté ce dossier sensible. « Ce n’était pas un sujet simple. Il a divisé, y compris au sein de notre majorité. Certains de nos alliés, notamment communistes, sont fermement opposés à l’ouverture à la concurrence », a reconnu la présidente.
Pour autant, le cap est tenu : « Il s’agit d’une obligation européenne et nationale. Nous avons voulu transformer cette contrainte en opportunité pour améliorer le service aux usagers. » Et le résultat est là : plus de trains, mieux répartis, pour un coût maîtrisé.
 
SNCF choisie pour une offre enrichie
C’est SNCF Voyageurs qui a présenté la meilleure offre. « Un meilleur service au meilleur coût », résume Marie-Guite Dufay. Le lot Bourgogne-Ouest-Nivernais couvre notamment : Dijon – Mâcon,  Cosne – Moulins, Chagny – Nevers, Montchanin – Paray et Lyon – Moulins
L’ouverture de ce lot en décembre 2026 permettra :

  • +34 % d’offre (fréquences, amplitude, nouvelles lignes)
  • 5 allers-retours supplémentaires sur plusieurs axes
  • +2 heures d’amplitude horaire sur certaines liaisons
  • 4 nouvelles liaisons directes
  • Des temps de trajet réduits jusqu’à 20 minutes
    –10 min entre Paray et Dijon
    –20 min entre Montceau-les-Mines et Chalon
    –10 min entre Le Creusot et Chalon.

Le tout pour un coût supplémentaire de 5 millions d’euros par an, soit +7 %, pour un contrat d’une durée de 7 ans (avec option 3 ans supplémentaires).
Michel Neugnot : « Ce qui compte, c’est le résultat : plus de trains, et mieux de trains ! ».
Pour autant, la SNCF n’était pas seule en lice. Un acteur d’envergure, RATP Dev, filiale du groupe RATP, s’était positionné dans la phase initiale de l’appel d’offres.
Michel Neugnot a précisé que « la RATP Dev avait manifesté un intérêt fort, mais a finalement renoncé à déposer une offre, pour concentrer ses efforts sur la gestion des transports lors des Jeux Olympiques de Paris 2024 ».

Des perspectives ambitieuses… et des défis
L’ouverture à la concurrence se fera en quatre phases. Le prochain lot portera sur l’historique axe PLM (Paris-Lyon-Méditerranée), avec une mise en service prévue en décembre 2029. Trois autres lots suivront : « Étoiles de Dijon », « Étoiles de Besançon » et « Jura-Pied des Vosges ».
Mais tout ne sera pas simple. Le plan vélo régional doit encore composer avec des rames non adaptées : « Il faut 15 ans pour développer un train qui accepte vraiment les vélos. Or, nous avons investi il y a 4 ans », admet Marie-Guite Dufay. Le rêve d’un TER vélo-compatible devra attendre.
 
Et la communication ?
Parmi les objectifs : mieux informer les usagers sur les horaires, amplitudes, destinations. La Région souhaite harmoniser l'affichage dans les gares et plateformes digitales pour renforcer la lisibilité de l’offre. « Ces 18 mois à venir seront un moment fort de négociations, notamment pour l'intermodalité : vélo, covoiturage, horaires… tout doit concourir à faciliter l'accès au train », explique Michel Neugnot.
 
Une modernisation en marche
Le lot Bourgogne-Ouest représente 12 % du trafic régional (146 millions de voyageurs-kilomètres). L’enrichissement de l’offre vise une hausse de fréquentation de +38 %.

Jeannette Monarchi