CÔTE D'OR

La CCI, observateur averti des stratégies commerciales

La CCI, observateur averti des stratégies commerciales

A l’heure où les communes cherchent à dynamiser leur cœur de ville, la stratégie commerciale s’inscrit comme un facteur déterminant. La CCI Côte-d’Or.Saône-et-Loire, en partenariat avec le Conseil départemental de la Côte-d’Or a dressé un bilan des territoires ruraux en s’appuyant sur l’observatoire commerce Petites Villes de Demain et Côte-d’Or Initiative.

Avec 156 commerces actifs, Nuits-Saint-Georges s’inscrit dans le trio de tête des communes de Côte-d’Or qui en comptent le plus avec Chatillon-sur-Seine et Auxonne. 14 petites villes de demain et 21 villes suivies par Côte-d’Or Initiative ont permis à l’observatoire du commerce de la CCI Côte-d’Or.Saône-et-Loire avec l’appui du Conseil départemental de dresser un état des lieux du commerce dans les territoires.
Des facteurs comme le taux de vacance des logements, le revenu fiscal moyen ou encore l’âge de la population doivent être pris en compte pour choisir avec pertinence les commerces à installer sur un territoire. « L’enjeu est de piloter stratégiquement le commerce dans sa commune ou sa communauté de communes, d’avoir une aide à la décision sur le temps long, mais aussi d’acculturer les collectivités aux thématiques économiques et commerciales » a précisé Lucille Pain, chargée de mission Observatoire commerce-tourisme à la CCI Côte-d’Or. Saône-et-Loire. L’organisme accompagne les élus avec des diagnostics poussés et personnalisés pour faciliter la prise de décision. Autre élément à prendre en compte, le taux de vacance des commerces. « A Ladoix-Serrigny, il est de 0 %, 5,4 % à Gevrey-Chambertin » cite par exemple la chargée de mission.

Un regard objectivé sur le territoire
Outre des données stratégiques, la CCI interroge les habitudes commerciales des habitants. Ainsi, en s’appuyant sur 38 produits de base, l’organisme a pu évaluer les flux de consommation des ménages et le pouvoir d’attractivité des territoires. L’observatoire apprend par exemple que Pouilly-en-Auxois capte mieux les ménages que Sombernon tandis que Châtillon-sur-Seine attire 69 % du potentiel de consommation de sa zone. En complément, le Cabinet AID Observatoire a collecté d’autres données par le biais d’une enquête et a ainsi fait ressortir qu’en Côte-d’Or, les dépenses annuelles de consommation des ménages s’élèvent à 3 397 millions d’euros (soit 20 % des dépenses de la région BFC). Elles portent d’abord sur des produits alimentaires pour plus de 50 %, achetés principalement en grandes surfaces. « Les supermarchés de proximité maillent le département » précise David Sarrazin, directeur associé du cabinet AID Observatoire. Pour d’autres produits comme les jouets, l’équipement de la maison ou l’habillement, le consommateur se tourne vers Internet. Si le numérique représente une concurrence pour les commerces locaux, il peut aussi se transformer en opportunité. « Si une personne vient chercher son colis dans un casier click and collet installé sur la place du village, elle en profitera peut-être pour passer à la boulangerie à côté » souligne David Sarrazin.

Des élus acteurs du commerce
Pour aider les commerces de leur territoire à s’installer ou encore à perdurer, la CCI rappelle que les collectivités disposent d’outils pour agir. Ils peuvent être réglementaires à travers les documents d’urbanisme en protégeant des linéaires commerciaux, en affectant des zones spécifiques ou même en émettant des avis négatifs quant à l’implantation de supermarchés. « Il existe aussi des outils fiscaux : taxe sur les locaux vacants qui obligent les propriétaires à être dans une démarche active de recherche de commerçants locataires. Des outils opérationnels : acquérir et rénover des locaux commerciaux, les mettre aux normes d’accessibilité et énergétiques, avant accueillir des commerçants locataires, ce qui assure une rentabilité pour la commune. Les communes peuvent aussi s’appuyer sur des outils de financements (EPF) » détaille Samuel Cuzin, responsable du pôle performance commerciale à la CCI.

Nadège Hubert