BOURGOGNE

Les travaux publics en assemblée générale : Les élections freineront-elles les investissements ?

Les travaux publics en assemblée générale : Les élections freineront-elles les investissements ?

Les municipales de 2026 se profilent et inquiètent la filière régionale des travaux publics réunie en assemblée générale ce vendredi 20 juin à proximité de Dijon.

« Certains maires sont dans la vision du mandat et non de l’avenir du territoire. Il faut voir au-delà et travailler pour la collectivité » a insisté Vincent Martin, président de la FRTP de Bourgogne-Franche-Comté, à l’occasion de l’assemblée générale de sa branche. Alors que le thème retenu cette année mettait en avant la mer et la navigation, il a interpellé les élus présents, leur rappelant qu’ils étaient aussi du voyage. « Vous devez prendre vos responsabilités car les chantiers sont nombreux : mobilité, attractivité, distribution d’eau ou encore transition environnementale. » Le représentant craint de voir s’installer certaines tempêtes, obligeant sa filière à toujours plus de résilience.
Dès 2026, les élections se succèderont pendant les prochaines années et s’accompagnent, comme chaque échéance politique, d’un risque de voir les investissements suspendus. « Attendre pour mener les chantiers serait préjudiciable et altèrerait le quotidien des habitants. » La filière des travaux publics dépend largement de la commande publique, environ 65 % de son chiffre d’affaires. « Nous avons besoin de visibilité ! »

Confiance et simplification
A ses côtés, Alain Grizaud, président de la fédération nationale des travaux publics, a tenu un discours semblable, regrettant en plus un manque de confiance de l’Etat. « Il y a trop de défiance envers les élus locaux. Les collectivités ont besoin qu’on leur donne du temps long. » Il a également prêché pour une simplification globale qui « pourrait lever certains verrous ». 
Un souhait repris par Nathalie Koenders. La maire de Dijon se lance dans un important projet structurant pour son territoire avec une troisième ligne de tram, un projet au long court salué par la profession. « Il faut arrêter de nous mettre des normes imaginées à Paris et appliquées à chaque territoire sans prendre en compte le terrain et ses spécificités » a-t-elle notamment souligné.

Une question d’argent et de dette
L’Etat également pointé du doigt pour son déficit budgétaire ainsi que pour le vote tardif de son budget, les deux mettant à mal les collectivités. « Il faut arrêter les stops and go budgétaires » réclame Alain Grizaud tandis que Ludovic Rochette, président de l’association des maires de France en Côte-d’Or a complété : « Si l’Etat et les grandes collectivités étaient capable d’une pluri-annualité, ça aiderait ».
Alors que, selon Alain Grizaud, la Bourgogne-Franche-Comté occupait un temps la première place des régions quant à la qualité de ses infrastructures, elle serait tombée à la 20e place. A ce titre, il a notamment alerté sur le poids de la dette grise qui concerne les surcoûts d'entretiens d'une infrastructure usée et vieillie qui n'est ni rénovée ni remplacée.

Nadège Hubert