BOURGOGNE

Ambroisie : une lutte régionale renforcée contre une plante allergisante en pleine expansion

Ambroisie : une lutte régionale renforcée contre une plante allergisante en pleine expansion

Alors que la saison pollinique approche, la Bourgogne-Franche-Comté se mobilise de nouveau pour lutter contre l’ambroisie, une plante invasive au lourd impact sanitaire, agricole et environnemental. Tous les acteurs sont appelés à agir.

Chaque année, l’arrivée de l’été marque aussi celle d’un adversaire redoutable mais discret : l’ambroisie à feuilles d’armoise. Originaire d’Amérique du Nord, cette plante invasive colonise de plus en plus les bords de routes, terrains vagues et parcelles agricoles de la région, avec des conséquences sanitaires sévères : allergies, asthme, irritations, parfois invalidantes. À quelques semaines du pic de pollinisation (août–septembre), la région Bourgogne-Franche-Comté, avec l’ARS, ATMO et de nombreux partenaires, relance une campagne de sensibilisation et d’actions concrètes.
 
Une menace pour la santé publique
Quelques grains de pollen suffisent à provoquer rhinites, conjonctivites, trachéites… et, dans un cas sur deux, des crises d’asthme. En Auvergne-Rhône-Alpes, la région la plus touchée, jusqu’à 37 % des habitants développent une allergie dans les zones fortement exposées. En Bourgogne-Franche-Comté, la Nièvre, la Saône-et-Loire et le Jura sont les départements les plus concernés, avec plusieurs semaines d’exposition au niveau d’alerte selon ATMO.
 
Une colonisation favorisée par l’activité humaine
L’ambroisie progresse dans toute la région, notamment à cause des chantiers, du déplacement de terres, et de l’absence de végétation concurrente. Elle s’installe volontiers sur les bords de routes, les zones agricoles ou urbaines non entretenues.
Face à cela, tous les départements disposent désormais d’arrêtés préfectoraux rendant obligatoires les actions de lutte, avec une implication attendue des collectivités, exploitants agricoles, entreprises et particuliers.
 
Arrachages, fauchages, surveillance : la riposte s’organise
Plusieurs types d’actions sont menés : surveillance et fauchage ciblé sur les routes, pilotés par les départements (ex. : réduction de l’ambroisie observée sur les routes jurassiennes) ; conseils et techniques adaptés en agriculture : rotations de cultures, désherbage précoce, travail du sol ; signalement citoyen : via www.signalement-ambroisie.fr ou l’appli mobile dédiée.
Une campagne d’arrachage participatif aura lieu le 4 juillet à Bouze-lès-Beaune (21), dans le cadre de la sensibilisation estivale.
 
Une alliée inattendue : la chrysomèle Ophraella
Depuis 2023, une coccinelle originaire d’Asie, la chrysomèle de l’ambroisie (Ophraella communa), a été observée en France, notamment près de Lyon. Cet insecte se nourrit exclusivement des feuilles d’ambroisie, pouvant entraîner jusqu’à 90–100 % de défoliation et réduction de 80 % des pollens dans les zones infestées.
Son apparition en Bourgogne-Franche-Comté constituerait un tournant dans la lutte biologique, à condition de maîtriser son déploiement écologique.

Le bilan de la surveillance ambroisie en 2024
 
Une mobilisation collective indispensable
La lutte contre l’ambroisie repose sur la coordination de tous les acteurs : les préfets définissent les mesures locales ; les collectivités désignent des référents et interviennent sur le terrain ; les agriculteurs adaptent leurs pratiques ; les citoyens signalent et arrachent la plante sur leurs propriétés.
L’objectif est clair : réduire l’exposition au pollen et empêcher la prolifération en cassant le cycle de reproduction de la plante (graines viables jusqu’à 10 ans !).
 
Pour en savoir plus :
www.ambroisie-risque.info
www.fredon.fr/bourgogne-franche-comte
signalement sur www.signalement-ambroisie.atlasante.fr ou par mail  [email protected]