18 millions d'euros injectés pour le premier centre de sur-tri d’emballages ménagers en plastique de France à Ruffey-Lès-Beaune

18 millions d’euros vont être investis par Citeo pour ouvrir, aux côtés de Bourgogne Recyclage, le premier centre de sur-tri d’emballages ménagers en plastique de France à Ruffey-Lès-Beaune. Ce projet, opérationnel en avril 2023, répondra à l’obligation de l’extension des consignes de tri et devrait créer 30 nouveaux emplois sur le territoire.

30 000 tonnes de déchets plastiques seront sur-triés chaque année à Ruffey-Lès-Beaune à partir d’avril 2023, faisant du site le plus important centre de sur-tri des emballages ménagers en plastique de France. Citéo, entreprise à mission créer par les acteurs du secteur de la grande consommation et de la distribution pour réduire l’impact environnemental de leurs emballages, va engager 18 millions d’euros en Côte-d’Or pour créer ce centre avec Bourgogne Recyclage. « Nous avons répondu à l’appel à manifestation d’intérêt de Citéo qui cherchaient des prestataires pour assurer le sur-tri des emballages plastiques » explique Geoffroy Sécula, co-dirigeant de Bourgogne Recyclage. A partir de janvier 2023, l’extension des consignes de tri doit amener l’ensemble des Français à pouvoir trier l’ensemble de leurs emballages en plastique, de la bouteille d’eau ou de lait jusqu’au flacon de shampoing, la barquette de jambon ou au pot de yaourt. Pour y parvenir, le futur centre sera équipé de 15 nouvelles machines de tri optiques capables de distinguer 7 matières plastiques différentes. « Nous pourrons monter à 12 matières différentes pour que ce flux développement reste flexible et adaptable aux évolutions du marché et de la réglementation.  A côté, chaque résine de plastique possède sa propre filière de recyclage et de réemploi. » 

Acteur du territoire Beaunois et Côte-d’Orien

Pour mettre en œuvre les machines de ce site installées dans un bâtiment de 3 200 mètres carrés rénové, Bourgogne Recyclage sollicite l’expertise du Beaunois Néos qui va assurer le montage du process de tri. « Les premières livraisons sont attendues le 2 novembre » sourit Guillaume Sécula, co-dirigeant. Si ce voisin se positionne en amont du futur centre de sur-tri, les deux frères pensent aussi aux nombreux industriels du territoire qui vont profiter de cette compétence et de ce service à deux pas de chez eux, limitant les coûts de déplacement. Parmi eux, Plastipak de Sainte-Marie-La-Blanche, leader européen dans le recyclage de bouteilles plastiques, qui profitera des infrastructures et des balles de bouteilles plastiques prêtes à être recyclées, matière première indispensable pour en créer de nouvelles. Cet investissement conséquent va, par ailleurs, s’accompagner du recrutement d’une trentaine de nouveaux collaborateurs au sein des équipes de Bourgogne Recyclage. Enfin, les collectivités qui s’appuyaient jusque-là sur les centres de tri de Dijon en Côte-d’Or et de Torcy en Saône-et-Loire, pourront compléter leur recyclage avec un acteur local. Pour l’heure, alors que le département du Jura a expérimenté le sur-tri des plastiques depuis plusieurs années, les deux départements restent à la traîne, avec seulement quelques collectivités engagées dans la démarche, faute de moyens à leur disposition. Bientôt, ils auront tout sur place. 

Poursuivre le développement 

Outre ce futur centre, pour l’heure, unique en France, Bourgogne Recyclage œuvre à grandir encore à travers une croissance externe. L’entreprise aux 320 collaborateurs et aux 100 millions d’euros de chiffre d’affaires vient de s’étendre géographiquement en faisant l’acquisition de l’entreprise Passard. « Nous nous implantons au Creusot et à Montceau-les-Mines en reprenant cette société spécialisée dans la collecte et le recyclage de ferraille et de métaux non ferreux » explique Guillaume Sécula qui prévoit de diversifier les activités de recyclage de l’entreprise et de ses 28 salariés. « Nous avons également repris le fond de commerce de l’entreprise Presta Net à Pontarlier dans le Doubs. Avec cette activité de transport et de récupération de déchets, nous complétons nos services déjà présents sur le territoire » complète Geoffroy Sécula. Si quand leur aïeul a créé l’entreprise familiale en 1949, il portait l’image parfois négative du chiffonnier, aujourd’hui les frères Sécula profite d’une vision redorée de la collecte et du tri des déchets pour se développer, preuve que les mœurs évoluent ! 

Nadège Hubert