MEURSAULT
Visite avec l’Office de Tourisme de Beaune et Pays Beaunois – Les Maisons du Dimanche à Meursault, des trésors discrets du patrimoine viticole
Par Jeannette Monarchi
Publié le 07 Juin 2025 à 08h57




Revivez l'ambiance des années 1900, lorsque le dimanche matin, les vignerons avec leurs familles et amis se rendaient à pied, en charrette ou à cheval vers ces havres de paix, sur les hauteurs de Meursault, tout en profitant de jeux de cartes ou d'une douce sieste à l'ombre.
Et si vous remontiez le temps avec l’Office de Tourisme de Beaune et Pays Beaunois ? Au fil d’un sentier entre vignes et pierre sèche, une promenade guidée invite à comprendre l’histoire viticole locale et à savourer le charme discret des Maisons du Dimanche. Cette visite vous raconte une autre Bourgogne : celle des vignerons en habits du dimanche, des jeux de cartes après la messe et des petites maisons transformées en "folies" rustiques.
Ce dimanche matin à Meursault, il fait chaud, le soleil illumine les vignes, et le vent soulève légèrement les herbes entre les murgers. Baskets aux pieds et curiosité en bandoulière, un petit groupe de curieux suit Véronique Mangold, guide conférencière passionnée d’histoire, sur le sentier en pente douce grimpant entre Les Grands et Petits Charrons, Les Rougeots ou Le Tesson, jusqu’aux cinq Maisons du Dimanche qui se dévoilent, disséminées sur le coteau.
Quand le repos s’invite au cœur des vignes
Construits à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, ces petits pavillons en pierre témoignent de l’émergence des loisirs dans le monde rural. On les appelle aussi “folies” en clin d'œil aux demeures de villégiature des élites citadines, mais ici, c’est la Bourgogne paysanne qui se les approprie. Dès les années 1900, l’idée d’un repos dominical commence à faire son chemin, influencée par les transformations sociales et l’adoucissement progressif des rythmes agricoles.
À l’époque, après la messe dominicale, les familles montaient à pied, à cheval ou en charrette, en famille ou entre voisins jusqu’à ces maisons situées entre les vignes, emportant chaises, nappes ou jeux de cartes. Ces journées simples, passées à l’ombre des murs de pierre, signaient l’arrivée d’un nouveau plaisir modeste : celui de ne rien faire… ou presque. On y mangeait, on y riait — loin des vendanges, loin du labeur.
Certaines sont de simples cabottes remaniées, d’autres affichent des influences Art nouveau, des ornements colorés ou arborent des tuiles vernissées, des façades ouvragées, voire des tourelles, signe d’une certaine opulence ou volonté d’affichage social.
Les intérieurs sont souvent sommaires — table, chaise, parfois une cheminée — on emportait tout avec soi, y compris les victuailles et les histoires. L’ouverture est toujours tournée vers le paysage viticole, comme un belvédère sur les climats de Bourgogne. Un luxe simple, rustique, mais profondément poétique.
Cabottes et maisons de repos : deux usages, deux visions
Si les cabottes et les Maisons du Dimanche partagent le même paysage, elles n’ont pas la même fonction, ni le même esprit. Les cabottes sont des abris de travail construits au cœur des vignes. En pierre sèche, modestes et fonctionnelles, elles servaient aux vignerons pour ranger les outils, s’abriter du vent ou de la pluie, ou même stocker les échalas en hiver. Elles incarnent la Bourgogne laborieuse, ancrée dans l’effort quotidien.
Les Maisons du Dimanche, elles, sont les maisonnettes de loisir pour se détendre en famille. Plus grandes, parfois ornées, avec tuiles vernissées, cheminées ou terrasse panoramique, elles symbolisent un art de vivre rural et convivial. Deux usages, deux rythmes, une même terre nourricière.
La balade est aussi l’occasion d’un rappel historique partagé par la guide. En chemin, les anecdotes fusent. On en apprend plus sur l'histoire de la viticulture, les terroirs, les Climats, la culture de la vigne... En 1878, le phylloxéra frappe violemment le coteau de Meursault, anéantissant les ceps. Les dernières vignes furent arrachées en 1890 et remplacées un temps… par des vaches laitières ! Il faudra attendre les années 1900–1920 pour voir le vignoble renaître. On replante, adapte les méthodes, repense l'organisation des parcelles. Les échalas apparaissent, les vignes sont palissées, les pratiques changent. Le paysage viticole actuel est l’héritier de cette reconstruction patiente et visionnaire.
Les murets de pierre sèche (murgers), la biodiversité des haies, les cabottes… chaque élément du paysage est décrypté par Véronique Mangold et raconte une histoire à taille humaine, façonnée par des générations de vignerons.
Des visites guidées pour remonter le temps
Ces balades commentées, proposées par l'Agence de tourisme de Meursault et commercialisées par l’Office de Tourisme de Beaune & Pays Beaunois, offrent une expérience sensible et patrimoniale, entre mémoire rurale et art de vivre. Chaque visite est aussi l’occasion de comprendre les climats, les usages viticoles et les transformations sociales qui ont façonné le Meursault d’aujourd’hui.
Jeannette Monarchi
Prochains rendez-vous "Maisons du Dimanche"
Dimanche 6 juillet à 10 h
Dimanche 13 juillet à 10 h
Dimanche 10 août à 10 h
Dimanche 17 août à 10 h
Tarif : 10 €
Départ : 9, place de l’Hôtel de Ville, Meursault
Réservation ici


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