31 juillet 1982 - 31 juillet 2025 - Les 53 victimes de l’accident sur l’autoroute honorées à Merceuil

31 juillet 1982 - 31 juillet 2025 - Les 53 victimes de l’accident sur l’autoroute honorées à Merceuil

43 ans après le terrible carambolage de l’autoroute A6, la commune de Merceuil rend hommage aux victimes d’un drame qui a marqué la France. Une cérémonie se déroulera au pied de la stèle commémorative du PK 313.

Ce jeudi 31 juillet 2025, la commune de Merceuil honorera la mémoire des 53 victimes, dont 46 enfants âgés de 5 à 15 ans, - pour la plupart originaires de Crépy-en-Valois, dans l’Oise -, du tragique accident survenu sur l’autoroute A6 en 1982. Une cérémonie commémorative et un dépôt de gerbe auront lieu à 11 h 15 au pied de la plaque commémorative située au PK 313, à proximité du lieu du drame.
 
Le plus grave accident routier de l’histoire française
Survenu dans la nuit du 30 au 31 juillet 1982, à 1 h 45 du matin, l’accident est à ce jour le plus meurtrier de l’histoire de la circulation routière en France. Ce drame s’est produit lors d’un week-end de grands départs en vacances, alors que deux autocars transportant 107 enfants et leurs six accompagnateurs, partis de Crépy-en-Valois vers une colonie en Savoie, circulaient sur l’autoroute A6 sous la pluie. Dans une zone dangereuse surnommée « l’entonnoir de Beaune », un rétrécissement de chaussée de 3 à deux voies a causé un carambolage impliquant plusieurs véhicules. Le deuxième car, victime d’un défaut de freinage, a percuté une 2CV dont le réservoir s’est éventré, libérant de l’essence qui a immédiatement pris feu. Les passagers du premier car ont pu être évacués, mais dans le second véhicule, la sortie avant était bloquée par une voiture encastrée, empêchant les enfants de s’échapper. Seuls 14 enfants et un accompagnateur sont parvenus à fuir les flammes. Les autres sont morts piégés, ainsi que des automobilistes pris dans la collision. En tout, le bilan s’élèvera à 53 morts, dont 44 enfants âgés de 5 à 15 ans dans l’autocar et cinq autres personnes dans les voitures accidentées.


Un hommage pour ne pas oublier
Depuis 1982, les familles, les élus et les habitants de Crépy-en-Valois, de Merceuil et des environs se retrouvent chaque année sur les lieux pour ne pas laisser sombrer dans l’oubli ce drame qui a marqué la France entière. Ce jeudi, la mémoire collective sera à nouveau ravivée, dans le silence du recueillement et la force de la transmission.
 
Le procès : des peines légères, une émotion immense
À l’issue de l’enquête, le procès du drame de Beaune s’est tenu dans une vive émotion. Il a mis en lumière de graves défaillances techniques : notamment un système de freinage défectueux sur l’un des autocars. Le transporteur a été condamné à 18 mois de prison avec sursis et à 25 000 francs d’amende. L’un des conducteurs a écopé de 6 mois de prison avec sursis, d’un an de suspension de permis et d’une amende. Ces peines, jugées légères par de nombreuses familles, ont suscité une grande incompréhension. La compagnie d’assurances a été contrainte de verser 12 millions de francs d’indemnités. Si la justice a été rendue sur le plan légal, le sentiment d’injustice morale demeure encore fort chez les proches des victimes.
 
Un drame qui a changé la sécurité routière
L’accident survenu dans la nuit du 30 au 31 juillet 1982 sur l’autoroute A6, à hauteur de Merceuil, reste à ce jour le plus meurtrier de l’histoire routière en France. Il a conduit à une révision majeure des règles de transport collectif en France : interdiction de transporter des enfants en car les jours de grands départs, limitation de vitesse pour les bus par temps de pluie, renforcement des normes de sécurité des véhicules, obligation de pauses pour les conducteurs, suppression des matériaux inflammables dans les autocars.
Ces mesures, obtenues grâce à l’engagement des familles endeuillées, ont contribué à éviter d’autres drames.

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