Le nombre d’hectares cultivés en bio diminue en Bourgogne-Franche-Comté mais les acteurs se mobilisent pour inverser la tendance

Le nombre d’hectares cultivés en bio diminue en Bourgogne-Franche-Comté mais les acteurs se mobilisent pour inverser la tendance

Laurence Henriot, présidente de l’association Bio Bourgogne-Franche-Comté, avance plusieurs pistes pour promouvoir le bio du côté des collectivités territoriales

Le nombre d’hectares cultivés en bio diminue en Bourgogne-Franche-Comté. Loin d’être fatalistes, la Région, les associations, les agriculteurs et les élus se mobilisent pour tenter d’inverser la tendance.


Laurence Henriot, présidente de l’association Bio Bourgogne-Franche-Comté, avance plusieurs pistes pour promouvoir le bio du côté des collectivités territoriales : d’une part, l’exonération de taxe foncière pour les producteurs bio, qui leur permettrait d’économiser entre 800 € et 1 000 € par an et d’autre part, l’augmentation de la part des produits bio dans la restauration scolaire.


Un objectif partagé par la Région qui s’est fixée à horizon 2028 l’ambition d’atteindre 75% de produits bio et locaux sur les dix millions de repas servis chaque année dans les 128 lycées de Bourgogne-Franche-Comté. Pour y parvenir, la Région a lancé une expérimentation auprès de 22 lycées de Dijon et Besançon. Celle-ci repose notamment, sur la mise en place d’une centrale d’achats pour relocaliser les achats de denrées alimentaires.
Parallèlement, les services de la Région mènent un travail minutieux d’information et d’accompagnement auprès des responsables d’achats des établissements, des chefs cuisiniers et des agriculteurs, lesquels trouvent dans ces marchés publics des débouchés stables et rémunérateurs. Dans les 22 lycées concernés, les résultats sont très encourageants : 52% de produits locaux et/ou bio et 34% de produits EGalim*. Désormais, ce projet s’étend progressivement dans toute la région.

*EGalim : l’article 24 de la loi EGalim introduit des objectifs d'approvisionnement pour la restauration collective. Ainsi, depuis le 1er janvier 2022, les restaurants collectifs doivent proposer à leurs convives 50 % de produits durables et de qualité dont au moins 20 % de produits biologiques.
 

L’Union européenne au chevet de la bio
À l’occasion de la conférence régionale bio, le vice-président de la Région en charge de l’agriculture, Christian Morel, a réaffirmé le soutien du Conseil régional en faveur de cette filière : « J’ai défini deux axes d’intervention de la Région : l’aide à l’installation des jeunes agriculteurs à hauteur de 60% et l’appui à l’agriculture biologique. La Région aide à la qualification des exploitations à hauteur de 80%, soit 300 à 600 € selon les démarches, finance des conseils pour les agriculteurs et agricultrices et soutient BioBFC et la Chambre Régionale dans leurs actions en faveur de la bio, ce qui marque son implication. »  Et d’ajouter : « Nous nous devons d’aider la bio. Les collectivités sont des acteurs indispensables et nécessaires pour développer ce mode d’agriculture vertueux. Même si le marché est fragile, il y a encore de beaux jours pour la bio. ». 
Accompagner les publics en situation de handicap vers le maraîchage bio


Les Jardins Bio des Monts de Gy ont été créés en 2012 en Haute-Saône. Producteurs de légumes  bio, les exploitants agricoles gèrent en parallèle une entreprise d’insertion, qui accompagne des personnes en situation de handicap vers l’emploi. En effet, depuis 2018, le collectif C Bio dans le Doubs s’engage à accompagner durablement ces publics vers l’emploi durable. Son dirigeant travaille avec la Région et les lycées pour proposer des produits locaux et répondre aux objectifs de la loi EGalim*. 
 
Sensibiliser les femmes enceintes à la bio
Comment encourager à consommer bio les publics les plus éloignés du bio ? C’est le but de l’expérimentation conduite par le Pays Lédonien dans le Jura (200 communes pour 95 000  habitants). La communauté de communes du Pays Lédonien a choisi de cibler 20 femmes enceintes en situation de précarité et de leur fournir des paniers gratuits de légumes bio pendant six mois. L’objectif : agir sur la santé des femmes enceintes et du fœtus en réduisant l’exposition aux perturbateurs endocriniens durant la grossesse.


Ce projet émane d’une volonté de travailler conjointement sur la santé d’une part, via le Contrat Local de Santé du Pays Lédonien qui implique la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS), Mutualité française, maternité... et d’autre part, sur l’agriculture biologique, via le Projet Alimentaire Territorial (PAT).


L’action expérimentale inclut la livraison de paniers mais aussi la mise en place d’ateliers de sensibilisation aux perturbateurs endocriniens et des ateliers de cuisine pour apprendre à les cuisiner. Un pied à l’étrier pour commencer à consommer bio et prendre conscience de ses bienfaits sur les nourrissons. 


Chiffres clefs en Bourgogne-Franche-Comté
235 475 hectares de surface bio en 2023
9,7% des surfaces agricoles dédiées à la bio dans la région
3 604 fermes sont engagées en bio en 2023, soit 15 % des fermes de la région
En Bourgogne-Franche-Comté, en 2024, il y a eu 254 nouvelles fermes bio pour 273 arrêts faute de repreneurs notamment.

 

Source Conseil Régional Bourgogne-Franche Comté - Jardins Bio des Monts de Gy (70) - Crédit photo Laurent Cheviet