Vote de confiance, risque de censure et l'ombre d'une dissolution de l'assemblée nationale

Vote de confiance, risque de censure et l'ombre d'une dissolution de l'assemblée nationale

François Bayrou a décidé d'engager la responsabilité de son gouvernement avec tous les risques que cela engendre, laissant les députés prendre leurs responsabilités. Un jeu de pyromanie pouvant laisser des traces relativement lourdes.

La probabilité que le gouvernement tombe dès lundi est plus qu'évidente tant la stratégie portée par François Bayrou est vouée à l'échec, au regard des équilibres politiques au sein de l'assemblée Nationale. A quel jeu semble vouloir jouer le Premier Ministre ?  Même si l'état des lieux ne peut être que partager tant il est criant de vérité, la stratégie politique prête encore à l'interrogation tant les risques pesant sur le très fragile équilibre politique sont élevés. 

"C'est un moment de trouble qui impose une clarification" a lancé François Bayrou. Lundi 8, en pleine rentrée, à deux jours de la date butoir fixée au 10 septembre pour un mouvement social prenant de l'ampleur, le Premier Ministre semble vouloir reprendre la main et pousser les parlementaires à se positionner clairement. Mathématiquement, les jeux sont déjà faits puisque le gouvernement ne dispose pas de majorité parlementaire. En se contentant d'additionner les voix contre, ce sont déjà 264 voix  quand les quatre groupes soutenant l’exécutif (Renaissance, Les Républicains, MoDem et Horizons) ne totalisent que 210 sièges. De son côté, le PS a fait entendre qu'il voterait la censure soit 66 voix supplémentaires qui feront basculer le gouvernement dans l'abîme. 

Si l'ensemble des groupes parlementaires confirment leurs intentions, le gouvernement tombera et le Premier Ministre devra démissionner. Un jeu d'équilibriste toujours plus compliqué, d'autant plus que la France entre dans un cycle électoral, long et au sein duquel tous les groupes politiques entendent bien se faire entendre. 

Finalement que restera-t-il de ces mois de gestion Bayrou ? Pas grand chose, à part peut-être l'apport d'un peu de sérénité sur ces derniers mois, bien nécessaire au regarde de l'ambiance géopolitique internationale.

L'ombre d'une nouvelle dissolution ?

Si les choses devaient se confirmer, le Président de la République n'aurait guère de cartes à jouer dans son jeu. Reconduire François Bayrou en lieu et place avec le risque d'effets similaires aussitôt après, nommer un nouveau Premier Ministre avec les difficultés qu'on connait lors de la précédente dissolution et bien sûr annoncer une nouvelle dissolution. Pour rappel,  en application de l’article 12 de la Constitution, la dissolution entraîne obligatoirement l’organisation d’élections législatives dans un délai de « vingt jours au moins et quarante jours au plus ».  

Un jeu de poker menteur vient de s'ouvrir avec  à la tête le duo Macron-Bayrou, entendant bien pousser les états-majors politiques d'opposition à assumer "le bordel politique" qui se profile. Une manière de se dédouaner et de "filer la patate chaude" à d'autres finalement.

Laurent GUILLAUMÉ