CÔTE D'OR

Côte-d'Or - Assises de l’énergie : action et adaptation

Côte-d'Or - Assises de l’énergie : action et adaptation

En organisant ses troisièmes assises de l’énergie le 12 septembre dernier, le SICECO a mis l’accent sur l’impact prévisible du dérèglement climatique sur le territoire mais aussi sur la façon d’atténuer et de s’adapter à ces effets.

En 2012, les premières Assises de l’énergie organisées par le SICECO* présentaient les premiers résultats de son étude « stratégie énergétique départementale ». En 2017, la deuxième, qui célébrait les 70 ans du SICECO, donnait à chacun l’occasion de réfléchir à la manière dont les élus pouvaient mettre en œuvre la transition énergétique dans leurs collectivités. En 2025, la nouvelle édition garde en ligne de mire la diminution de l’empreinte carbone des territoires. « Je n’ai de cesse de le répéter depuis, nous devons remettre en question nos pratiques, dans tous les domaines », a introduit Jacques Jacquenet, président du SICECO. L’intervention d’experts en climat et en météorologie a apporté des éléments scientifiques pour confirmer les propos du président. Ainsi, les prévisions pointent du doigt une température probable dépassant les 55 degrés dans notre territoire continental dans l’avenir.


« Il faut faire face à pas mal de difficultés pour lutter contre ce dérèglement : crises économiques, crise politique, déni ou refus d’accepter la réalité et d’agir pour des motifs infondés », a complété Jacques Jacquenet. Une position partagée par Jean-Michel Jeannin, directeur du SICECO, qui regrette que certains élus ne s’engagent pas encore dans une démarche de transition climatique et énergétique. « Il faut prendre conscience de la réalité des choses. Les technologies peuvent accompagner les démarches mais il faut aussi s’appuyer sur les ressources du territoire. »

De l’exemple à l’action
Les deux responsables du SICECO ont ainsi rappelé que le réseau 20 000 volts devait être solide et renouvelé pour faire face aux aléas climatiques. « Nous devons aussi nous appuyer sur un réseau de gaz que nous allons verdire et développer l’autoconsommation et les énergies renouvelables. » Jean-Michel Jeannin a mis en avant que 470 des 675 communes de Côte-d’Or membres du SICECO avaient pris la position de réduire leur éclairage public. Il va toutefois plus loin dans la réflexion. « Il n’est pas nécessaire de basculer tous les éclairages en LED, 20 à 30 % peuvent être supprimés. Il faut aussi prévoir des corridors éloignés de la pollution lumineuse pour la biodiversité et avoir recours aux productions locales, pour les poteaux par exemple. » Le directeur encourage aussi à ralentir voire cesser les opérations d’enfouissement des réseaux. « Il n’y a pas d’intérêt à mettre de l’argent dedans quand d’autres solutions techniques existent pour garantir la sécurité du réseau. »


Plusieurs communautés de communes ont été données en exemple des travaux engagés dans la démarche. Celle de Pouilly-en-Auxois et Bligny-sur-Ouche se distingue sur la rénovation de son bâti mais aussi dans la réalisation d’un parc photovoltaïque, chaque fois avec l’accompagnement du SICECO. La communauté de communes de Gevrey-Chambertin et Nuits-Saint-Georges rénove quant à elle son éclairage public en profitant de financements du fonds TEPOS.
La question d’une ressource majeure a également été mise en avant : l’eau. La désimperméabilisation des sols et le partage de la ressource pour les décennies à venir doivent également interroger chacun.

Nadège Hubert

*Constitué en 1947, le SICECO, territoire d'énergie Côte-d'Or, est un syndicat mixte fermé agissant sur le territoire de la Côte-d'Or et regroupant 675 communes et 18 Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) à fiscalité propre.