La filière viticole française réagit à PestiRiv : « On ne cultive plus la vigne comme hier »

La filière viticole française réagit à PestiRiv : « On ne cultive plus la vigne comme hier »

Dans un communiqué diffusé ce lundi, le Comité national des interprofessions des vins (CNIV) a réagi aux résultats de l’étude PestiRiv. Tout en reconnaissant que les riverains des vignes sont davantage exposés aux pesticides, la filière viticole rappelle les progrès déjà réalisés et appelle à une mobilisation collective pour accélérer la transition écologique.

L’étude nationale PestiRiv, conduite par Santé publique France et l’Anses - dont les résultats ont été rendus publics ce lundi -, confirme que les riverains vivant à proximité des vignes sont plus exposés aux pesticides. La publication de ces résultats a fait réagir la filière viticole française, qui se dit à la fois concernée et déjà engagée dans une réduction continue de l’usage de produits phytosanitaires.
« Etant les premiers concernés, nous attendions avec intérêt ces résultats. Nous vivons au cœur de nos vignes avec nos familles, nos salariés, nos voisins et amis. L’utilisation des pesticides est un débat de société qui nous concerne tous », rappelle Bernard Farges, président du CNIV.
 
Une transition déjà en marche
« Les viticulteurs n’ont pas attendu PestiRiv pour améliorer leurs pratiques avec des mesures qui vont justement dans le sens des recommandations de Santé Publique France et de l’Anses : réduction des pesticides et information des riverains en périodes de traitements notamment. » La viticulture se présente comme le secteur agricole le plus avancé en matière de transition écologique. Depuis dix ans, l’usage de produits de synthèse a baissé de 38 à 40 %. Les produits de biocontrôle ont progressé de 56 %.
20 % du vignoble est cultivé en bio, contre 10 % pour l’ensemble de l’agriculture française.
88 % des surfaces viticoles sont désormais certifiées Haute Valeur Environnementale (HVE).
« On ne cultive plus la vigne comme hier. Les pesticides ne sont utilisés que lorsqu’ils sont strictement nécessaires, avec les plus grandes précautions », souligne Philippe Pellaton, président d’Inter Rhône.
 
Appel à une mobilisation collective
Pour aller plus loin, la filière appelle à un effort partagé : accélérer les procédures d’homologation des solutions de biocontrôle, encourager l’innovation des firmes pour proposer des alternatives, poursuivre le dialogue avec les riverains. « Nous ne réussirons pas seuls. L’État et les fabricants doivent aussi jouer leur rôle », insiste Thiébault Huber, président de la Confédération des Appellations et Vignerons de Bourgogne (CAVB).
 
Et après ?
Le CNIV rappelle que PestiRiv n’évalue pas encore les risques sanitaires. La filière dit attendre les prochaines étapes des travaux de l’Anses, tout en poursuivant sa propre dynamique de progrès. « La viticulture française est résolument du côté de la science et du progrès. Nous serons attentifs aux études futures », conclut le communiqué.