VULNERABILITÉ ENERGETIQUE - Les ménages de Bourgogne-Franche Comté les plus touchés de France

VULNERABILITÉ ENERGETIQUE - Les ménages de Bourgogne-Franche Comté les plus touchés de France

Voilà une nouvelle étude publiée ce jour par l'INSEE qui devrait alimenter un certain nombre de réflexions politiques. 295 000 ménages doivent consacrer plus de 9,2 % de leur revenu disponible pour maintenir un confort thermique standard dans leur logement.

Si les chiffres dévoilés ce jour par l'INSEE Bourgogne-Franche Comté datent un peu, puisqu'ils dressent un tableau de l'année 2021, il n'en demeure pas moins qu'ils pointent un vrai sujet sur la question du pouvoir d'achat actuel et à venir des ménages de Bourgogne-Franche Comté. 
Concrètement 24 % des ménages sont en situation de vulnérabilité énergétique liée au logement (un niveau qui est sans doute à voir à la hausse au regard de l'inflation énergétique de ces dernières années). Un pourcentage plaçant la région BFC devant les Hauts de France et le Grand Est, alors que la moyenne nationale se situe à 17,4 %, selon les bases des DPE réalisés entre juillet 2022 et juin 2023.

1980 euros/ an en moyenne... contre 2760 euros pour les ménages vulnérables 
Plusieurs facteurs expliquent cette situation atypique des ménages de Bourgogne-Franche Comté. Le premier d'entre-eux est que la Bourgogne-Franche Comté a le parc de logement le plus chauffé au fioul de France, avec une dépense énergétique plus élevée de 2200 euros en moyenne. Les ménages chauffés au fioul étant les plus vulnérables globalement. 
Autre caractéristique, c'est que la Bourgogne-Franche Comté a le parc de logement le plus ancien de France, avec des normes d'isolations moins élevées et là encore des dépenses énergétiques plus élevées. 

La maison comme mode de vie privilégié
Près des deux tiers des ménages de la grande région vivent en maison et quatre maisons sur 20 ont une surface habitable supérieure à 120 M2. Une surface plus grande à chauffer entrainant des dépenses énergétiques là aussi plus élevées. 
Un logement sur 5 serait classé F ou G selon les normes DPE du moment. Des logements dans lesquels les occupants doivent débourser en moyenne 3270 euros par an pour maintenir un confort thermique standard, avec 25 % de de propriétaires et 21 % de locataires. 

Les locataires du parc social moins impactés par la vulnérabilité
Paradoxalement, les locataires du parc social sont moins souvent en situation de vulnérabilité selon l'étude l'INSEE, avec notamment un accès au chauffage urbain plus fréquent et des logements mieux isolés (globalement) grâce aux différents programmes de rénovation. 
Plus concrètement, l'étude de l'INSEE pousse un peu plus loin son étude, précisant que 4 personnes seules sur 10 sont considérées comme vulnérables, deux familles monoparentales sur 10 et un couple avec enfant sur 10. 

La Nièvre, Yonne, Jura concentrent la part la plus élevée de vulnérabilité
La part de vulnérabilité est plus élevé en zone rurale qu'en zone urbaine. Si la part de ménages vulnérables est plus élevée dans la Nièvre, dans l'Yonne et le Jura, la Saône et Loire concentre le plus grand nombre avec près de 63000 ménages concernés. 
Si ce bilan est peu glorieux, il ouvre néanmoins des perspectives intéressantes pour toute la filière du bâtiment et de la rénovation avec un potentiel d'activité économique majeur. Encore faut-il que les pouvoirs publics s'imprègnent de cette urgence et permettent d'accompagner les plus vulnérables dans cette rénovation énergétique indispensable. 

Laurent GUILLAUMÉ