MEURSAULT

À Meursault, dix ans d’attente pour une gendarmerie enfin lancée

À Meursault, dix ans d’attente pour une gendarmerie enfin lancée
À Meursault, dix ans d’attente pour une gendarmerie enfin lancée
À Meursault, dix ans d’attente pour une gendarmerie enfin lancée
À Meursault, dix ans d’attente pour une gendarmerie enfin lancée

Sur l’impasse portant le nom du colonel Arnaud Beltrame, héros de la Nation, la première pierre de la future gendarmerie de Meursault a été posée ce lundi matin. Dix années d’études, de concertation et de persévérance ont permis de concrétiser cet équipement structurant pour le territoire beaunois.

Impasse Arnaud-Beltrame. Le nom résonne d’emblée comme un hommage, une promesse de courage et de dévouement. C’est là, dans cette rue nouvellement créée en mémoire du gendarme héroïque tombé au cours de l’attaque terroriste islamiste à Trèbes en 2018 après s’être substitué à un otage, qu’a été posée ce lundi matin la première pierre de la nouvelle gendarmerie de Meursault. Autour de Denis Thomas, maire de la commune, on retrouvait François-Xavier Dugourd, président d’Orvitis — premier bailleur social du département et maître d’ouvrage du projet —, le général de division Sylvain Laniel, commandant la région de gendarmerie Bourgogne-Franche-Comté, Paul Mourier, préfet de la région et du département, ainsi qu’Alain Suguenot, maire de Beaune et président de la communauté d’agglomération Beaune Côte & Sud.
Devant un large public de partenaires, d’élus, de gendarmes et d’entrepreneurs, la cérémonie a marqué l’aboutissement d’un long parcours administratif et politique, amorcé il y a près de dix ans.
 
Dix années de persévérance pour un projet devenu réalité
« Nous nous sommes armés de patience », a résumé Denis Thomas, rappelant les nombreux obstacles rencontrés depuis les premières discussions autour de la relocalisation de la brigade. Le maire a rappelé « dix ans de discussions, de lenteurs administratives, d’obstacles parfois décourageants. Mais nous n’avons jamais renoncé. Ce projet, initié par mon prédécesseur, est un engagement envers la sécurité et la vitalité de notre village ». Car le projet, imaginé dès 2015, a connu bien des étapes avant d’arriver à ce jour symbolique. Retenue dans le cadre du redéploiement des casernes de la gendarmerie sur le territoire beaunois pour mieux répondre aux besoins de proximité et de sécurité des habitants, la commune de Meursault a cédé à l’euro symbolique deux parcelles pour permettre la construction de l’ensemble.
Le coût global du projet s’élève à 7,7 millions d’euros, financé par Orvitis avec un emprunt garanti par le Conseil départemental de la Côte-d’Or auprès de la Banque des Territoires. La ville de Meursault participe à hauteur de 800 000 €, pour la création de la voirie, du parking et des aménagements connexes. Le loyer annuel, fixé à 330 000 €, sera versé par l’État.
Au-delà de la sécurité, ce projet aura aussi un impact humain et économique pour Meursault : vingt nouvelles familles viendront s’installer, renforçant la vie locale, les écoles, les commerces et la vitalité associative.
 
Un partenariat exemplaire entre acteurs publics
François-Xavier Dugourd a salué un « travail de longue haleine », engagé en 2015, rappelant que le choix du site avait évolué avant d’être arrêté en 2022. « C’est une opération importante, à la fois pour la sécurité publique et pour l’aménagement du territoire. » Le président d’Orvitis a souligné le double sens de cette réalisation : « investir dans le logement et dans les outils de la République ». Il a cependant mis en garde contre le déséquilibre économique de ces opérations : « le coût de construction et d’entretien n’est pas compensé par le loyer versé par l’État ; il faudra faire évoluer cette réglementation, sinon plus aucun bailleur ne prendra de tels engagements ».
Malgré ce constat, Orvitis poursuivra ses efforts. « C’est dans notre ADN d’être au service des communes et de la gendarmerie. Ce projet sera la 13e gendarmerie construite par Orvitis en Côte-d’Or. »
 
Une architecture fonctionnelle, sobre et durable
Confié au groupement Léon Grosse/Tria Architectes, le projet a remporté le concours en 2022. L’architecte dijonnaise Virginie Loglisci et le conducteur de travaux Mario Pinto ont présenté cet ensemble à la fois moderne, sobre et intégré à l’environnement viticole. Ils ont insisté sur la volonté de faire appel à une vingtaine d’entreprises locales, majoritairement issues de Bourgogne-Franche-Comté.
La future gendarmerie s’étendra sur 5 165 m². Le bâtiment principal des deux entités - une brigade de proximité chef-lieu (BPCL) et une brigade motorisée (BMO) - regroupera 530 m² de locaux administratifs et techniques, tandis que la partie résidentielle comptera 20 logements destinés aux familles des militaires : un T2, cinq T3, neuf T4, trois T5 et un T6 répartis sur deux bâtiments à un étage avec combles aménagées. Chaque logement disposera d’un balcon ou d’un jardin privatif.
Les façades, en teintes claires, alterneront volumes contemporains et toitures à pans inclinés en acier coloré, dans un souci d’intégration patrimoniale avec l’ancien hôpital de Meursault. Le programme répondra à la réglementation environnementale RE2020, grâce à des murs isolés, du béton bas carbone, des isolants biosourcés, un chauffage par pompes à chaleur aérothermiques et un bassin de récupération des eaux pluviales. Les travaux débuteront en décembre par le terrassement, avant l’installation des premières grues en janvier 2026. La livraison est prévue pour le printemps 2027.
 
Une future présence renforcée sur le territoire
Le général Sylvain Laniel a tenu à lever une incertitude : la gendarmerie de Beaune, située quartier des Blanches-Fleurs, sera maintenue et continuera d’abriter la compagnie, le PSIG et la brigade de recherche.
La nouvelle caserne de Meursault accueillera, elle, deux unités opérationnelles : une Brigade de Proximité Chef-Lieu (BPCL) et une Brigade Motorisée (BMO). « Cette implantation permettra un maillage plus fin du territoire, une présence accrue sur la voie publique et une meilleure réactivité », a-t-il précisé, citant plus de 800 interventions annuelles et un taux de présence sur le terrain supérieur à 52 %. « Ce sera un bâtiment du XXIᵉ siècle, conçu pour le confort des gendarmes et l’accueil du public », a insisté le général Sylvain Laniel.
 
Une présence rassurante au cœur du vignoble
Pour le préfet Paul Mourier, cette pose de première pierre marque « la concrétisation d’un travail collectif, amorcé en 2015. Cette gendarmerie est un gage de sécurité à long terme pour le territoire, une présence rassurante au cœur du vignoble ».
Il a salué un projet « de proximité, d’équilibre territorial et de reconnaissance envers les femmes et les hommes de la Gendarmerie nationale », tout en soulignant la force du symbole : « Le choix du nom de l’impasse, dédié à Arnaud Beltrame, rappelle la valeur d’engagement et de sacrifice au service de la République ».

Jeannette Monarchi